Bombay, le 19 décembre 1974
C'est pourquoi Śrīla Viśvanātha Cakravartī Ṭhākura dit, saṁsāra-dāvānala-līḍha-loka **. Ce saṁsṛtiḥ, cette répétition de la naissance et de la mort et des différents niveaux de bonheur matériel... Tout le monde a un certain bonheur matériel. L'homme a une norme de bonheur matériel. Le chien a une norme de bonheur matériel. Les demi-dieux, eux, ont un niveau de bonheur matériel. Tout le monde l'a. Mais en fait, il ne s'agit pas de bonheur. Il s'agit simplement d'une condition misérable. Et parce que nous n'apprécions pas cette condition misérable, nous continuons à penser que nous sommes heureux. C'est ce qu'on appelle māyā, l'illusion. C'est ce qu'on appelle saṁsṛtiḥ. Bien que nous soyons dans une condition misérable, continuellement, à chaque instant, à chaque seconde... Cet endroit est ainsi. Kṛṣṇa dit, non pas ce que nous disons. Kṛṣṇa dit, duḥkhālayam. Il faut continuellement souffrir. Mais nous sommes tellement habitués à cette souffrance que nous ne l'acceptons pas comme telle. Nous la considérons comme très agréable, car nous n'avons aucune idée de ce qu'est le bonheur. Sukham ātyantikaṁ yat tad atīndriyaṁ grāhyam [Bg. 6.21].
Le vrai bonheur, qu'est-ce que le vrai bonheur ? Sukhaṁ yat. Qu'est-ce que sukham ? Ce n'est pas ce que les sens matériels peuvent apprécier. Sukham ātyantikam. Ātyantikam signifie suprême. Ce n'est pas... Quel que soit le soi-disant bonheur que nous obtenons dans ce monde matériel, il dépend de nombreuses conditions. Ce n'est pas ātyantikam. Ātyantikam signifie le bonheur suprême. Ce bonheur est différent du bonheur matériel, mais nous n'en avons ni l'information ni le goût parce que nous avons été conditionnés pendant de nombreuses créations, anādi. C'est comme un homme qui souffre d'une maladie depuis de nombreuses années. Il s'habitue. Il ne comprend plus que cette souffrance est une souffrance. Il pense que c'est naturel.