SRIMAD BHAGAVATAM - CHANT 9 CHAPITRE 4 VERSET 66
mayi nirbaddha-hṛdayāḥ
sādhavaḥ sama-darśanāḥ
vaśe kurvanti māṁ bhaktyā
sat-striyaḥ sat-patiṁ yathā
TRADUCTION
Tout comme les femmes chastes, par leur service, soumettent à leur empire leur mari vertueux, les purs bhaktas, qui se montrent égaux envers tous et sont complètement attachés à Moi du fond de leur coeur, Me gardent totalement assujetti à eux.
TENEUR ET PORTEE
Dans ce verset, le mot sama-darśanāḥ revêt une importance particulière. Le pur bhakta est en vérité également disposé envers tout le monde, comme le confirme la Bhagavad-gītā (18.54): brahma-bhūtaḥ prasannātmā na śocati na kāṅkṣati/ samaḥ sarveṣu bhūteṣu. La fraternité universelle devient possible pour un pur dévot du Seigneur (paṇḍitāḥ sama-darśinaḥ). Celui-ci est réellement instruit car il connaît sa position naturelle et éternelle, celle de Dieu, la Personne Suprême, et la relation qui unit l'être vivant au Seigneur Suprême. Il possède ainsi pleinement la connaissance spirituelle et il est libéré d'office (brahma-bhūtaḥ). Il peut donc voir tout le monde d'un point de vue spirituel. Il peut saisir le bonheur et la détresse de tous les êtres vivants. Il comprend que ce qui représente pour lui le bonheur l'est aussi pour les autres et que ce qui le place dans la détresse afflige aussi les autres. Il est donc compatissant envers tout le monde. Comme le dit Prahlāda Mahārāja :
śoce tato vimukha-cetasa indriyārtha-
māyā-sukhāya bharam udvahato vimūḍhān
(S.B., 7.9.43)
Les gens subissent la souffrance matérielle parce qu'ils ne sont pas attachés à Dieu, la Personne Suprême. Par conséquent, la principale occupation d'un pur bhakta consiste à élever la masse ignorante des gens au niveau où ils peuvent appréhender la Conscience de Kṛṣṇa.