evam saptva gato gastyo
bhagavan nrpa sanugah
indradyumno pi rajarsir
distam tad upadharayan
apannah kaunjarim yonim
atma-smrti-vinasinim
hary-arcananubhavena
yad-gajatve py anusmrtih
TRADUCTION
Sukadeva Gosvami poursuivit:
O roi, après avoir ainsi maudit le roi Indradyumna, Agastya Muni quitta les lieux, suivi de ses disciples. Le roi, en dévot du Seigneur, accueillit de bon gré la malédiction d'Agastya Muni puisque c'était le désir de Dieu, La Personne Suprême. En conséquence, bien que revêtu d'un corps d'éléphant dans sa vie suivante, grâce à son service de dévotion il se rappela comment adorer le Seigneur et Lui offrir des prières.
Voilà la caractéristique d'un dévot de Dieu, la Personne Suprême. Bien que maudit, le roi accueillit de bon gré la malédiction, car un dévot a toujours conscience que rien ne peut arriver sans le désir du Seigneur Suprême. Bien que le roi ne fût pas fautif, Agastya Muni le maudit, et le roi considéra cela comme la conséquence de ses mauvaises actions passées. Tad te nukampam susamiksamanah (S.B., 10.14.8). On voit ici un exemple pratique de la façon de penser d'un bhakta. Il considère tous les revers de la vie comme des bénédictions de Dieu, la Personne Suprême. Aussi, au lieu d'être troublé par de tels revers, il continue ses activités dans le service de dévotion; alors Krsna prend soin de lui et l'aide à retourner dans le monde spirituel, dans le royaume de Dieu. Si un bhakta doit souffrir des conséquences de ses mauvaises actions passées, le Seigneur Suprême fait en sorte qu'il ne reçoive qu'une infime partie, symbolique, de leurs réactions, et très vite il se voit libéré de toutes les suites de la souillure matérielle. Nous devrions donc nous attacher au service de dévotion, et le Seigneur Lui-même veillera très bientôt à notre retour au monde spirituel. Un bhakta ne doit pas être perturbé par des circonstances malheureuses; il doit suivre régulièrement son programme, en dépendant du Seigneur à tous égards. Le mot upadharayan "considérant" doit retenir notre attention dans ce verset. Ce mot indique que le bhakta connaît la nature véritable des choses; il comprend le pourquoi des événements de la vie matérielle conditionnée.