avimuktasya karhicit
martyasya krcchropanatair
arthaih kamaih kriyeta kim
Les activités matérielles s'accompagnent toujours de trois conditions misérables -adhyatmika, adhidaivika et adhibautika. En conséquence, même si l'on obtient un certain succès en se livrant à de telles activités, quelle est la valeur de cette réussite, puisque l'on reste prisonnier de la naissance, de la mort, de la maladie, de la vieillesse et des suites de ses actes intéressés?
Selon la conception matérialiste de l'existence, si après avoir travaillé très durement, un homme pauvre obtient un certain gain matériel à la fin de sa vie, on dit qu'il a réussi, même s'il doit mourir et connaître les souffrances émanant des trois sources -adhyatmika, adhidaivika et adhibautika. Nul ne peut échapper aux trois formes de souffrances de l'existence matérielle, à savoir celles qui proviennent du corps et du mental, puis celles liées aux difficultés auxquelles nous assujettissent la société, la communauté, la nation et les autres êtres vivants en général, et enfin celles qui sont dues aux catastrophes naturelles comme les tremblements de terre, la famine, la sécheresse, les inondations, les épidémies, etc. Si quelqu'un travaille d'arrache-pied, tout en endurant les trois formes de souffrance, et parvient à réaliser quelque gain insignifiant, quelle est pour lui la valeur de ce gain? En outre, même si un karmi réussit à accumuler des richesses matérielles, il ne peut vraiment en jouir puisqu'il doit mourir dans la détresse. J'ai même vu un mourant implorer un médecin de prolonger sa vie de quatre ans afin de lui permettre de mener à bien ses projets matériels. Naturellement, ce médecin n'a pas pu prolonger la vie de l'homme en question, et celui-ci est mort dans la plus profonde affliction. Tout le monde doit mourir de cette manière, et une fois que les lois de la nature matérielle ont pris en considération notre condition mentale au moment de la mort, nous obtenons une autre occasion d'exaucer nos désirs dans un corps différent. Les projets en vue du bonheur matériel n'ont aucune valeur, mais sous le charme de l'énergie d'illusion nous leur prêtons une très grande importance. Combien de politiciens, de réformateurs sociaux et de philosophes ne sont-ils pas morts misérablement, sans tirer le moindre avantage pratique de tous leurs projets matériels? Par suite, un homme sensé et sensible ne désire jamais peiner comme une bête en étant exposé aux trois formes de souffrances, pour en fin de compte mourir profondément désappointé.