Dans le sein de sa mère.
La condition précaire de l'être vivant dans le sein de sa mère se trouve ici décrite. D'un côté de la cavité où baigne l'enfant brûle le feu gastrique, et de l'autre se mêlent l'urine, les excréments, le sang et d'autres sécrétions de même nature. Après sept mois, l'enfant recouvre la conscience, constate l'horreur de sa condition, et prie le Seigneur. Comptant les mois qui le séparent de la délivrance, il devient ardemment désireux de sortir de sa prison. L'homme dit civilisé ne prend pas en compte cette horrible condition, et parfois, à seule fin de satisfaire ses sens, il cherchera à tuer l'enfant par divers moyens contraceptifs ou par l'avortement. Les personnes qui ne prennent pas au sérieux la situation intenable de l'enfant dans le sein de sa mère ne font que poursuivre leur existence matérialiste, gaspillant grossièrement la chance qui leur est offerte en cette existence humaine.
Les mots krpana-dhih sont ici à retenir; dhih signifie "intelligence", et krpana "misérable". L'existence conditionnée n'est le lot que des personnes d'intelligence médiocre, ou de ceux qui n'utilisent pas leur intelligence de façon convenable. En effet, l'homme possède une intelligence développée, qui doit être utilisée pour échapper au cycle des morts et des renaissances. Celui qui n'agit pas dans ce sens n'est qu'un avare, comparable à celui qui posséderait une immense fortune mais qui ne l'utiliserait pas et ne la garderait que pour la contempler. Ainsi, celui qui n'emploie pas vraiment son intelligence d'homme pour s'affranchir des griffes de maya, du cycle des morts et des renaissances, doit être tenu pour avare. Le contraire de krpana est udara, ou "très magnanime". On attribue ce qualificatif au brahmana, car celui-ci utilise son intelligence humaine pour la réalisation spirituelle et pour prêcher la Conscience de Krsna, agissant ainsi pour le plus grand bien de tous; il fait ainsi preuve d'une grande magnanimité.
Srimad-Bhagavatam: 3.31.17 - Teneur et portée.