SRIMAD BHAGAVATAM - CHANT 8 CHAPITRE 22 VERSET 9
kim atmananena jahati yo ntatah
kim riktha-haraih svajanakhya-dasyubhih
kim jayaya samsrti-hetu-bhutaya
martyasya gehaih kim ihayuso vyayah
TRADUCTION
Quelle est l'utilité du corps matériel, qui abandonne inéluctablement son propriétaire à la fin de la vie? Et quelle est l'utilité des membres de la famille, qui sont en fait des pillards volant l'argent qui, mis au service du Seigneur, apporterait une opulence spirituelle? Quelle est l'utilité d'une épouse? Elle est simplement la source de contraintes matérielles toujours plus grandes. Et quelle est l'utilité d'une famille, d'une maison, d'un pays et d'une communauté? Y être attaché ne fait qu'user la précieuse énergie qui nous est dévolue pour la durée de notre vie.
TENEUR ET PORTEE
Dieu, la Personne Suprême, Krsna, donne ce conseil: sarva-dharman parityajya mam ekam saranam vraja —"Renonce à toutes les autres sortes de religion et abandonne-toi simplement à Moi." L'homme du commun n'apprécie pas à sa juste valeur une telle déclaration du Seigneur Suprême car il pense que sa famille, la société, son pays, son corps et ses proches représentent toute sa vie. Pourquoi renoncer à l'un d'eux et chercher refuge auprès de Dieu, la Personne Suprême? Mais nous pouvons conclure, en voyant de grandes personnalités telles que Prahlada Maharaja et Bali Maharaja s'abandonner au Seigneur, que c'est ce que doit faire une personne intelligente. Prahlada Maharaja chercha refuge en Visnu contre la volonté de son père. De même, Bali Maharaja chercha refuge en Vamanadeva contre celle de son maître spirituel, Sukracarya, et de tous les chefs des asuras. Il se peut que les gens soient surpris que des bhaktas comme Prahlada Maharaja et Bali Maharaja aient pu chercher refuge auprès de leur ennemi, renonçant à leur attachement naturel pour leur famille et leur foyer. A cet égard, Bali Maharaja explique que le corps, autour duquel gravitent toutes les activités matérielles, est aussi un élément étranger. Même si nous voulons le garder en bonne forme pour qu'il puisse nous servir dans nos activités, le corps ne peut durer éternellement. Bien que je sois l'âme, qui est éternelle, après avoir utilisé un corps pour un certain temps je dois en revêtir un autre (tatha dehantara-praptih), selon les lois de la nature, à moins d'avoir rendu quelque service, avec ce corps, pour progresser dans le service de dévotion. Il ne faut pas utiliser le corps pour quelque autre raison. Il faut savoir que si l'on use du corps pour tout autre dessein, on perd simplement son temps, car lorsque le moment est venu, l'âme quitte fatalement le corps.
Nous portons beaucoup d'intérêt à nos relations, à nos amis et à ceux qui nous aiment, mais qui sont-ils? Sous des dehors d'amis et de proches, ces personnes ne font que piller l'argent durement gagné de l'âme égarée. Chacun éprouve de l'affection envers sa femme et est attaché à elle, mais que représente-t-elle? La femme est appelée stri, ce qui signifie "celle qui fait s'accroître la contrainte matérielle". Les contraintes matérielles d'un homme qui vit sans femme sont moindres. Dès que l'on se marie et que l'on est uni à une femme, les besoins matériels augmentent.
pumsah striya mithuni-bhavam etam
tayor mitho hrdaya-granthim ahuh
ato grha-ksetra-sutapta-vittair
janasya moho yam aham mameti
"L'attrait entre mâle et femelle constitue le principe fondamental de l'exisence matérielle. Sur la base de cette conception erronée, qui enchaîne les coeurs, l'être développe une attirance pour son corps, son foyer, ses terres, ses enfants, ses proches et ses biens matériels. Il accroît ainsi ses illusions, pour ne plus penser qu'en fonction du "moi" et du "mien." (S.B.,5.5.8) La vie humaine est faite pour se réaliser spirituellement et non pour accroître les choses indésirables, qui, en fait, se multiplient avec une femme. Une vie, une demeure et toutes possessions qui ne sont pas utilisées comme il convient au service du Seigneur, sont à l'origine de contraintes matérielles, de souffrances continuelles de trois ordres (adhyatmika, adhibhautika et adhidaivika). Malheureusement, il n'y a dans la société humaine aucune institution qui instruise à ce sujet. Les gens sont gardés dans les ténèbres en ce qui concerne le but de la vie et ainsi luttent continuellement pour l'existence. On dit que les meilleurs survivent, mais en fait personne ne survit, car nul n'est libre tant qu'il demeure soumis à des conditions matérielles.