bhajeta grha-medhy api
yatha-desam yatha-kalam
yavad-daivopapaditam
tri-vargam natikrcchrena
bhajeta grha-medhy api
yatha-desam yatha-kalam
yavad-daivopapaditam
TRADUCTION
Même si quelqu'un est un chef de famille plutôt qu'un brahmacari, un sannyasi ou un vanaprastha, il ne doit pas se donner trop de peine en vue d'atteindre à la piété, à la richesse ou à la satisfaction de ses sens. Même dans la vie de famille, il faut se contenter de subvenir aux besoins essentiels du corps avec ce qu'un minimum d'efforts permet d'obtenir, selon le temps et le lieu, par la grâce du Seigneur. Il ne faut pas se livrer à l'ugra-karma.
TENEUR ET PORTEE
Il existe quatre objectifs à atteindre pour l'être humain: dharma, artha, kama et moksa (la piété, le développement économique, la satisfaction des sens et la libération). Il faut d'abord se montrer pieux, en respectant divers principes et règles, puis gagner de l'argent destiné à assurer l'entretien de sa famille et la satisfaction de ses sens. La cérémonie la plus importante en vue de la satisfaction des sens est le mariage, car les rapports charnels comptent parmi les principaux besoins du corps matériel. Yan maithunadi-grhamedhi-sukham hi tuccham. Bien que les rapports sexuels ne soient pas une nécessité très noble, les hommes comme les animaux ont besoin d'une certaine quantité de plaisir à cause de leurs tendances matérielles. Or, il faut se contenter de la vie conjugale et ne pas dépenser d'énergie hors de ce cadre en vue de jouissances ou de rapports charnels supplémentaires.
En ce qui concerne le développement économique, la responsabilité en revient surtout aux vaisyas et aux grhasthas. La société doit être divisée en varnas et asramas -brahmanas, ksatriyas, vaisyas, sudras, brahmacarya, grhastha, vanaprastha et sannyasa. La prospérité économique est une nécessité pour les grhasthas. Les grhasthas brahmanas devraient être satisfaits en vivant suivant les principes de l'adhyayana, de l'adhyapana, du yajana et du yajana -c'est à-dire qu'ils doivent devenir des érudits, enseigner à d'autres comment devenir eux-mêmes des érudits, apprendre comment rendre un culte au Seigneur Souverain, Sri Visnu, et enseigner à autrui ce même culte, ou même celui des devas. Le brahmana doit exercer ses activités sans être rémunéré, mais il peut accepter la charité d'une personne à qui il enseigne comment vivre en être humain. Quant aux ksatriyas, ils sont censés régner sur les terres, lesquelles devraient être réparties entre les vaisyas pour qu'ils les cultivent, protègent les vaches et fassent du commerce. Les sudras, eux, doivent travailler; ils exerceront le métier de fabricant de tissu, de tisserand, de forgeron, d'orfèvre, etc., ou ils assumeront les travaux fatigants permettant la production des céréales.
Telles sont les différentes catégories d'occupations qui doivent permettre à l'homme d'assurer sa subsistance, et la société devrait ainsi rester simple. De nos jours, cependant, tous poursuivent le progrès technologique, ce que la Bhagavad-gita désigne par le mot ugra-karma, signifiant "un travail extrêmement pénible". C'est cet ugra-karma qui est à l'origine de l'agitation qui trouble aujourd'hui l'esprit des hommes. L'homme se livre à toutes sort d'activités pécheresses et se dégrade en ouvrant des abattoirs, des débits de boissons et des fabriques de cigarettes, de même que des boîtes de nuit et autres établissements destinés au plaisir des sens. De cette façon, ils ruinent leur vie. Naturellement, des chefs de famille sont impliqués dans toutes ces activités, et c'est pourquoi notre verset dit, à travers l'usage du mot api, que même si l'on est un chef de famille, on ne doit pas se livrer à des tâches trop pénibles. Il faut apprendre à gagner sa vie de façon extrêmement simple. Quant à ceux qui ne sont pas des grhasthas -les brahmacaris, les vanaprasthas et les sannyasis-, ils n'ont rien d'autre à faire que de s'efforcer de progresser dans la vie spirituelle. Cela signifie que les trois quarts de la population du globe doivent mettre un terme à la poursuite des plaisirs sensoriels et se consacrer entièrement au développement de la conscience de Krsna. Un quart seulement de la population doit être grhastha, et ce, en accord avec les lois restreignant les plaisirs des sens. Les grhasthas, les vanaprasthas, les brahmacaris et les sannyasis doivent s'efforcer ensemble, avec leur énergie commune, de devenir conscients de Krsna. Cette forme de civilisation porte le nom de daiva-varnasrama. L'un des objectifs du Mouvement pour la Conscience de Krsna est d'établir ce daiva-varnasrama, mais certes pas d'encourager un prétendu varnasrama n'assurant pas une répartition scientifique des tâches da la société.