TIME WAITS FOR NO ONE
(M. Jagger/K. Richards)
Yes, star crossed in pleasure the stream flows on by
Yes, as we're sated in leisure, we watch it fly
And time waits for no one, and it won't wait for me
And time waits for no one, and it won't wait for me
Time can tear down a building or destroy a woman's face
Hours are like diamonds, don't let them waste
Time waits for no one, no favours has he
Time waits for no one, and he won't wait for me
Men, they build towers to their passing yes, to their fame everlasting
Here he comes chopping and reaping, hear him laugh at their cheating
And time waits for no man, and it won't wait for me
Yes, time waits for no one, and it won't wait for me
Drink in your summer, gather your corn
The dreams of the night time will vanish by dawn
And time waits for no one, and it won't wait for me
And time waits for no one, and it won't wait for me
No no no, not for me....
It’s Only Rock ‘n’ Roll – 1974
Les Rolling Stones n’ont jamais vraiment été considérés comme de grands philosophes mais plutôt comme des provocateurs, pourtant cette chanson de l’album "It’s Only Rock ‘n’ Roll" s’inscrit dans la veine des grandes chansons dont la réflexion est empreinte d’une sagesse universelle.
“Le temps n’épargne personne, et il ne m’épargnera pas non plus” Vérité toute simple, s’il en est une, pourtant rares sont les chanteurs qui osent aborder le sujet du temps qui passe et de son inéluctable effet sur la matière. “Le temps peut détruire un édifice ou le beau visage d’une femme; les heures sont comme des diamants, ne les gaspillez pas.” Chacun des versets de cette chanson renforce cette seule et unique pensée, à savoir que le temps n’épargne rien ni personne et que tout est éphémère en ce monde.
On pense immédiatement ici à l’histoire que nous racontait Shrila Prabhupada, “La beauté liquide” : un prince était follement amoureux d’une princesse sage et spirituelle. Celle-ci était bien consciente que c’était avant tout sa grande beauté qui charmait le jeune homme. Un jour que celui-ci se faisait trop insistant, la princesse lui dit qu’elle accepterait de le recevoir dans son intimité à la condition que le jeune homme daigne patienter tout un mois. Heureux, le prince s’en alla en chantant. Pendant ce temps, la princesse en profita pour purger son corps à chaque jour, vomissant et déféquant abondamment, en prenant soin de conserver tous ces liquides et matières fécales dans de grands bocaux. Au jour tant attendu, le prince se présenta donc à la porte du palais et demanda à la servante laide et maigrichonne qui lui répondit d’aller quérir immédiatement l’élue de son coeur. Celle-ci se présenta alors et lui assura qu’elle était elle-même la princesse. Fou de colère, le prince menaça de battre l’impertinente et lui ordonna une fois de plus d’aller chercher sa maîtresse. Se faisant cette fois plus convaincante, la princesse se fit reconnaître du prince qui, tout ébahi, lui demanda ce qu’il était arrivé à sa grande beauté. Aussi, lui répondit-elle immédiatement qu’il n’avait pas à s’en faire et qu’elle avait conservé pour lui l’essence même de sa beauté corporelle dans de grands bocaux à l’odeur nauséabonde. Inutile de préciser que le prince comprit vite la leçon de sagesse de la princesse... Et comme le prince, il est primordial que nous cessions nous aussi de fonder nos espoirs de bonheur sur quelque apparence illusoire ou temporaire car, comme le dit cette chanson, le temps aura tôt fait de nous rappeler à l’ordre sans tenir compte de nos objections.
“Les hommes construisent des tours afin de marquer leur passage et célébrer leur gloire, mais le temps vient inévitablement les faucher et les abattre ; écoutez le temps se moquer de leur tricherie.” En temps et lieux, toute chose passe en ce monde et rien ne saurait les préserver éternellement.
“Buvez durant l’été et récoltez votre maïs, les rêves de la nuit s’évanouissent à l‘aube.”
Certes, l’on doit continuer de vivre et d’oeuvrer, mais le sage ne s’attache pas aux fruits de ses actes. Il offre plutôt son service au Seigneur Suprême, conscient que cet amour sublime est éternel, immotivé et ininterrompu. Le sage connaît la nature éternelle de l’âme qui participe de Krishna Lui-même, source originelle de toute création, et bien qu’actif en ce monde de matière, il ne tombe pas sous le joug de l’illusion matérielle, comme le prince subjugué par la beauté éphémère de la princesse. Il est en tout temps conscient de sa nature spirituelle.
Sans agir, l'homme est incapable de veiller à ses plus simples besoins. Mais l'action, il convient de l'offrir en sacrifice à Visnu, de peur qu'elle enchaîne son auteur au monde matériel.
L'homme peut goûter les fruits du renoncement par la simple maîtrise de soi, le détachement des choses de ce monde et le désintérêt à l'égard des plaisirs matériels. Là réside en fait la plus haute perfection du renoncement.
B.g : XVIII verset 49.
Par Murari dasa et Aprakrita dasa