samudram apah pravishanti yadvat
tadvat kama yam pravishanti sarve
sa shantim apnoti na kama-kami
Celui qui reste inébranlable malgré le flot incessant des désirs, comme l'océan demeure immuable malgré les mille fleuves qui s'y jettent, peut seul trouver la sérénité; mais certes pas celui qui cherche à satisfaire ces désirs.
L'océan, dans sa plénitude, reçoit sans fin de nouvelles eaux, surtout durant la saison des pluies, et pourtant, demeure impassible; il ne change pas, il ne s'agite pas, il ne sort pas de ses limites. Comme lui est l'être conscient de Krsna. En effet, tant que l'on possède un corps matériel, les demandes des sens ne cessent d'affluer; mais le bhakta, à cause de sa plénitude spirituelle, n'en est pas troublé. Conscient de Krsna, il n'a nul besoin, car le Seigneur pourvoit à tout.
Le bhakta est donc comme l'océan, jouissant toujours d'une plénitude totale. Les désirs peuvent affluer, comme les eaux des rivières dans l'océan, mais il n'en est pas le moins du monde affecté; rien ne le fait dévier du sentier de la réalisation spirituelle. Voilà comment reconnaître l'homme conscient de Krsna; il n'est plus porté à jouir de ses sens, même si les désirs l'assaillent encore. Il est pleinement satisfait en servant le Seigneur avec une dévotion toute spirituelle, et, comme l'océan, il demeure toujours immuable, jouissant d'une paix sans trouble. Les autres, par contre, même s'ils satisfont leurs désirs de réussite matérielle ou de libération, ne trouvent jamais la paix. Les matérialistes, ceux qui cherchent le salut, mais également les yogis en quête de pouvoirs surnaturels, sont tous voués au malheur, car leurs désirs demeurent insatisfaits. Le bhakta, lui, est heureux en servant le Seigneur; il n'a aucun désir à satisfaire, pas même la libération du soi-disant asservissement au monde matériel. Un dévot de Krsna n'a aucun désir matériel; il jouit d'une paix parfaite.