kartum mad-yogam asritah
sarva-karma-phala-tyagam
tatah kuru yatatmavan
Et si tu ne peux même agir dans cette conscience, alors efforce-toi de renoncer à tout fruit de tes actes, et en l'âme d'établir ta conscience.
Il se peut que, pour des raisons sociales, familiales, religieuses ou autres, un homme soit dans l'impossibilité même de montrer quelque sympathie à l'égard des activités de la conscience de Krsna. Sa famille peut faire obstacle à une adhésion directe, ou bien encore toutes sortes de difficultés peuvent surgir dès qu'il s'attache aux activités de la conscience de Krsna. Si tel est le cas, il lui est conseillé de sacrifier à quelque bonne cause les fruits qu'il a amassés par son travail. Les règles védiques prescrivent à cet effet certains sacrifices, certaines œuvres particulières (pumundis), auxquels il pourra consacrer les acquisitions résultant de ses actes. Il s'élèvera alors graduellement à la connaissance. Certains encore, sans même éprouver le moindre intérêt pour la conscience de Krsna, donnent de l'argent à un hôpital, ou semblable institution de bienfaisance, et ce genre d'activité est également recommandé ici, car renoncer aux fruits durement acquis de son labeur purifie graduellement le mental, et rend ainsi l'homme apte à comprendre la conscience de Krsna. Il ne faudrait pas, toutefois, en déduire que la conscience de Krsna puisse se situer dans un état de dépendance par rapport à d'autres pratiques. A elle seule, la conscience de Krsna suffit pour purifier le mental. Mais il est conseillé d'agir ainsi, de faire don du fruit de son labeur à celui qui, pour une raison ou pour une autre, est empêché de se vouer entièrement à la conscience de Krsna. Car, servir la communauté, la nation, la patrie, etc., peut un jour le conduire au service de dévotion pur. La Bhagavad-gita dit à ce propos: si on décide de sacrifier à la cause suprême, même sans savoir que cette cause suprême est Krsna, on en viendra graduellement, par cette voie sacrificielle, à comprendre qu'effectivement, Krsna est cette cause suprême.