Les activités vécues dans le corps d'un chien peuvent être expérimentées par le mental dans un corps différent; l'être vivant ne se souviendra pas alors d'avoir été témoin de ces activités ou d'en avoir entendu parler. Le mental continue d'exister bien que le corps change. Même dans cette vie, nous pouvons parfois revivre en rêve une partie de notre enfance. Bien qu'il puisse nous paraître étrange aujourd'hui de revivre ces choses, il nous faut comprendre qu'elles ont été enregistrées par le mental, ce qui leur permet de réapparaître dans nos rêves. La transmigration de l'âme est provoquée par le corps subtil, qui représente en quelque sorte l'entrepôt de toutes sortes de désirs matériels. A moins d'être pleinement absorbée dans la conscience de Krsna, l'âme sera parfois victime de désirs matériels. Telles sont les fonctions naturelles du mental -penser, ressentir et vouloir. Tant que le mental ne sera pas absorbé par la méditation sur les pieds pareils-au-lotus de Krsna, la Personne Suprême, il poursuivra toutes sortes de plaisirs matériels. Ces images de plaisir sont enregistrées dans le mental par ordre chronologique, et elles prennent forme l'une après l'autre; ceci explique pourquoi l'être doit revêtir des corps matériels, les uns après les autres. Le mental élabore des projets visant au plaisir matériel, et le corps grossier sert d'instrument pour la réalisation de ces désirs et de ces projets. Or, c'est au niveau du mental que tous ces désirs vont et viennent. C'est pourquoi Srila Narottarna Dasa Thakura explique dans l'un de ses chants:
guru-mukha-padma-vakya, cittete kariya aikya,
ara na kariha mane aga
Il recommande ici à tous les hommes de rester fidèles au principe selon lequel il faut se conformer aux ordres du maître spirituel. On ne devrait entretenir aucun autre désir. Celui qui suit strictement les principes régulateurs prescrits par le maître spirituel éduque peu à peu son mental à ne plus aspirer qu'à servir Krsna. C'est dans cette formation que réside la perfection de l'existence.
Tiré du Srimad-Bhagavatam 4.29.68)