sarva-vedamayo harih
smrtam ca tad-vidam rajan
yena catma prasidati
L'Etre Suprême, Dieu, représente l'essence de tout le savoir védique, la racine de tous les principes religieux, et la tradition perpétuée par les grands maîtres. O roi Yudhisthira, ce principe de religion doit être compris comme une évidence. En s'appuyant sur ce principe, l'être devient pleinement satisfait, en son âme, en son esprit et même en son corps.
Dharmam tu saksad bhagavat-pranitam, c'est là une assertion de Yamaraja, le représentant du Seigneur qui est responsable des êtres après leur mort et qui décide quand et comment ils changent de corps. Lui-même -et il fait autorité- dit que les principes religieux se composent de prescriptions et de lois données par Dieu. Personne d'autre ne peut être à l'origine de la religion, et c'est pourquoi ceux qui observent les principes védiques rejettent toute forme de religion fabriquée de toutes pièces. La Bhagavad-gita (15.15) enseigne que le savoir védique donne de connaître Dieu, la Personne Suprême, Sri Krsna (vedais ca sarvair aham eva vedyah). Par suite, qu'il s'agisse des Vedas, des Ecritures, de la religion ou des principes régissant l'occupation de chacun -tous doivent nous conduire à connaître Krsna, le Seigneur Souverain. C'est pourquoi le Srimad-Bhagavatam (1.2.6) conclut:
yato bhaktir adhoksaje
ahaituky apratihata
yayatma suprasidati
En d'autres termes, les principes de la religion doivent nous permettre d'apprendre à servir Dieu avec un amour purement spirituel. Ce service doit être dépourvu de toute motivation personnelle et aucune condition matérielle ne doit pouvoir l'entraver. C'est alors que la société pourra connaître le bonheur à tous égards.
On considère la smrti, l'ensemble des Ecritures s'inspirant des principes védiques, comme la confirmation des enseignements védiques. Il existe vingt sortes d'écritures différentes concernant l'observance de principes religieux, et parmi tous ces textes, ceux de Manu et de Yajnavalkya sont considérés comme étant revêtus de la plus haute autorité. La Yajnavalkya-smrti enseigne:
svasya ca priyam atmanah
samyak sankalpajah kamo
dharma-mulam idam smrtam
On doit apprendre comment un être humain doit se comporter en étudiant la sruti, les Vedas et la smrti, les Ecritures en accord avec les Vedas. Dans son Bhakti-rasamrta-sindhu, Srila Rpa Gosvami dit:
pancaratra-vidhim vina
aikantiki harer bhaktir
utpatayaiva kalpate
La signification de ce verset est que, pour devenir un bhakta, il faut observer les principes établis dans la sruti et la smrti. On doit suivre les préceptes des Puranas et de la pancaratriki-vidhi. Il n'est pas question d'être un pur bhakta sans se conformer à la sruti et à la smrti, et celui qui se conformerait à la sruti et à la smrti sans pratiquer le service de dévotion ne pourrait pas atteindre la perfection de l'existence.
Compte tenu de toutes les assertions à l'appui, la conclusion est que sans bhakti, sans service de dévotion, il ne peut y avoir de principes religieux. Dieu est au centre de toute observance religieuse. Or, presque toutes les activés accomplies en ce monde au nom de la religion sont dépourvues de toute notion de service de dévotion; de ce fait, elles se trouvent condamnées par le Srimad-Bhagavatam. Sans service de dévotion, n'importe quel principe prétendu religieux n'est que tromperie.