Il s'agit d'une conférence tirée du livre Caitanya-caritāmṛta, Madhya-līlā 20.100 que Srila Prabhupada a donnée le 5 juillet 1974 à Washington, D.C..
Telles sont les preuves védiques. En fait, personne ne peut être maître ; tout le monde est serviteur. Soit nous sommes serviteurs de Dieu, soit nous sommes serviteurs du chien. C'est tout. Personne ne peut être maître. Si quelqu'un n'a pas de maître, il garde un chien de compagnie pour qu'il devienne son serviteur. C'est la nature, nous pouvons le voir. On est le serviteur de sa femme, on est le serviteur de son animal de compagnie ou du service gouvernemental ou de tel ou tel service. Personne ne peut prétendre que "je suis le maître". Ce n'est pas possible. C'est également temporaire. En fait, c'est la position de toutes les entités vivantes. Chacun est un serviteur. Mais dans le sens matériel, il est le serviteur de māyā, le serviteur des sens. Serviteur de māyā signifie serviteur des sens. Et la vie spirituelle signifie qu'au lieu de devenir le serviteur de māyā ou le serviteur des sens, nous devenons le serviteur de Kṛṣṇa ou de Dieu. Telle est notre position. Nous resterons des serviteurs. Nous devons changer de position. Si nous devenons le serviteur de Dieu, nous devenons heureux, et si nous restons le serviteur du chien ou de māyā, nous restons malheureux. Telle est la position. Nous devons changer de position. Kāmādīnāṁ kati na katidhā pālitā durnideśās teṣāṁ mayi na karuṇā jātā na trapā nopaśāntiḥ. Un brāhmaṇa intelligent offre : "Mon Seigneur, je suis devenu le serviteur de tant de sens, mais ni les sens ne sont satisfaits, ni moi non plus. Tel est le résultat de mon service. C'est pourquoi j'ai maintenant l'intelligence de vouloir devenir Ton serviteur." C'est cela l'intelligence. J'ai donc fait l'expérience de devenir le serviteur de ma famille, le serviteur de ma société, le serviteur de mon pays, et ainsi de suite, mais personne, ni mon soi-disant maître n'a été satisfait, ni moi non plus. Les exemples pratiques sont nombreux. Dans notre pays, le Mahatma Gandhi a consacré sa vie au service du pays. Personne ne peut douter de son service, mais quel est le résultat ? Son maître l'a tué. Il a travaillé pour son pays, il a pris le pays comme son maître, il a travaillé si dur et ses compatriotes l'ont tué. Nous devrions en tirer la leçon que vous ne pouvez pas vous satisfaire dans ce monde matériel en devenant le serviteur de votre famille, de votre communauté, de votre société ou de votre nation. Non, ce n'est pas possible. Vous pouvez satisfaire très facilement Kṛṣṇa par un petit service. Par un petit service. Svalpam apy asya dharmasya trāyate mahato bhayāt.
C'est donc cela l'intelligence, comment devenir un serviteur de Kṛṣṇa. C'est la perfection de la vie. Cela signifie mukti. Mukti ne signifie pas que vous aurez quatre mains et huit têtes. Non. Mukti signifie, comme il est défini dans le Śrīmad-Bhāgavatam, muktir hitvānyathā rūpaṁ sva-rūpeṇa vyavasthitiḥ. C'est le mukti. Sva-rūpeṇa, légalement, constitutionnellement, je suis le serviteur de Dieu, ou Kṛṣṇa. Maintenant, je suis devenu le serviteur du chien et de māyā. Donc, si j'abandonne ce service et que je redeviens serviteur de Dieu, c'est la mukti. C'est cela la mukti. Muktir hitvānyathā rūpam. Nous essayons de devenir... Ici, māyā signifie "ce qui n'est pas". Ma-ya. Chacun d'entre nous pense : "Je suis le maître." "Je suis le monarque de tout ce que j'étudie." C'est de la poésie. Tout le monde pense. J'ai fait mon plan, j'ai fait mon enquête et je suis devenu roi. Mais c'est māyā. On ne peut pas devenir roi. Vous êtes déjà le serviteur de māyā.
prakṛteḥ kriyamāṇāni
guṇaiḥ karmāṇi sarvaśaḥ
ahaṅkāra-vimūḍhātmā
kartāham iti manyate
[Bg. 3.27]
Tout le monde est soumis à ces lois matérielles. Il n'est pas possible de les enfreindre d'un pouce. Et pourtant, le vaurien, ahaṅkāra-vimūḍhātmā, par un faux prestige, pense que "je suis le maître". Ce matin, je me demandais ce que signifiait l'indépendance. En fait, où est l'indépendance ? Cette indépendance a-t-elle un sens ? Si vous êtes complètement soumis aux règles et règlements de la nature matérielle, quel est le sens de cette indépendance ? Ainsi, ceux qui sont paṇḍita ne considèrent pas cela comme de l'indépendance. Ils ne la prennent pas. C'est pourquoi Sanātana Gosvāmī a dit : āpanāra hitāhita kichui nā jāni. "Je ne sais pas ce qu'est l'indépendance, je danse comme un chien, l'indépendance." C'est pourquoi il dit : āpanāra hitāhita kichui nā jāni : "Je ne sais pas comment je peux obtenir l'indépendance." La véritable indépendance est, comme le dit Kṛṣṇa dans la Bhagavad-gītā, janma-mṛtyu-jarā-vyādhi duḥkha-doṣānudarśanam [Bg. 13.9]. Celui qui est intelligent voit que "mon vrai problème est janma-mṛtyu-jarā-vyādhi, la naissance, la mort, la vieillesse et la maladie". Donc, lorsque nous nous libérons de ces quatre problèmes, c'est la véritable indépendance. Sinon, il n'y a pas d'indépendance. Je peux danser avec indépendance, mais à tout moment, je dois quitter mon pays, ma société, mes amis, ma famille, à tout moment, "Sortez immédiatement. Non, pas d'indépendance." Telle est ma position. Voilà ce qu'est l'intelligence.