Sélectionnez votre langue

Connexion

15.9

 

 

Voici ici les 48 versets du troisième chant du Srimad-Bhagavatam chapitre trente et un à propos de la naissance.

Le Seigneur Souverain dit:
Sous la direction du Seigneur Suprême et selon le fruit de ses oeuvres, l'être vivant, l'âme, se trouve introduit dans le sein d'une femme à travers une goutte de semence mâle pour y revêtir une forme de corps particulière.

La première nuit, il y a fusion du sperme et de l'ovule, et la cinquième nuit, ce germe devient comme une bulle. La dixième nuit, celle-ci se développe et prend la forme d'une prune, après quoi elle se transforme peu à peu en une masse de chair ou un oeuf, selon le cas.

En un mois, la tête apparaît, et après deux mois, les mains, les pieds et les autres parties du corps prennent forme. A la fin du troisième mois apparaissent les doigts, les orteils, les ongles, les poils, les os et la peau, ainsi que les organes génitaux et les autres orifices du corps, c'est-à-dire les yeux, les narines, les oreilles, la bouche et l'anus.

Lorsque le corps est complètement formé à la fin du sixième mois, l'enfant, s'il s'agit d'un garçon, commence à bouger sur le côté droit; s'il s'agit d'une fille, elle bougera sur le côté gauche.

Constamment mordu sur tout le corps par les vers affamés se trouvant eux aussi dans le ventre de la mère, l'enfant, si délicat, souffre terriblement et sombre dans l'inconscience à tout instant, soumis à cette condition terrible.

 

 

Parce que la mère absorbe des aliments amers, piquants, trop salés ou trop acides, le corps de l'enfant est sans fin sujet à des douleurs pour ainsi dire intolérables.

Enfermé dans la cavité amniotique et entouré à l'extérieur par les intestins, l'enfant demeure allongé sur un côté de l'abdomen, la tête inclinée vers son ventre et le dos ainsi que le cou courbés comme un arc.

L'enfant se trouve ainsi comme un oiseau en cage, sans aucune liberté de mouvement. A ce moment, s'il est fortuné, il pourra se rappeler toutes les difficultés rencontrées au long de ses cent dernières vies, et il s'affligera pitoyablement. Comment pourrait-on trouver la paix du mental dans une telle condition?

Doté de conscience dès le septième mois suivant la conception, l'enfant est poussé vers le bas par les souffles qui pressent le foetus au cours des semaines précédant l'accouchement. Tout comme les vers nés eux aussi de cette infecte cavité abdominale, il ne peut demeurer en place.

Dans cette condition effrayante, l'être vivant, prisonnier des sept couches de composants matériels qui le recouvrent, adresse, les mains jointes, une prière au Seigneur, qui l'a mis dans cette situation.

 

 

L'âme humaine dit:
Je cherche refuge aux pieds pareils-au-lotus de Dieu, la Personne Souveraine, qui Se manifeste dans Ses différentes Formes éternelles et marche sur la surface du globe. Il est mon seul refuge, car Lui seul peut m'affranchir de toute crainte. C'est Lui qui m'a placé dans cette situation, tout à fait appropriée à mes actes impies.

Moi qui suis une âme de nature purement spirituelle, je suis maintenant enchaîné par mes actes, emprisonné dans le sein d'une mère par les soins de maya. J'offre mon hommage respectueux à Celui qui Se trouve également ici, à mes côtés, mais qui demeure, Lui, inaltérable et immuable. A Lui qui, bien qu'infini, Se laisse percevoir par un coeur repentant, j'offre mes plus humbles respects.

Bien que d'essence spirituelle, me voilà séparé du Seigneur Suprême car je suis recouvert d'un corps matériel constitué de cinq éléments, en sorte que mes qualités et mes sens sont mal utilisés. Je rends mon hommage respectueux au Seigneur, Lui qui transcende la nature et les êtres distincts, Lui qui ne revêt pas un tel corps matériel et qui brille toujours dans la gloire de Ses qualités spirituelles.

[L'âme poursuit:]
L'être distinct est soumis à l'influence de la nature matérielle et il continue de mener une âpre lutte pour l'existence sur la voie des naissances et des morts répétées. Cette existence conditionnée n'est due qu'à son oubli de la relation qui l'unit à Dieu, la Personne Souveraine; aussi, comment pourrait-il, sans la grâce du Seigneur, retrouver Son service d'amour absolu?

C'est Dieu en personne, et nul autre, qui, sous la forme du Paramatma "localisé", Sa représentation partielle, gouverne aussi bien les êtres animés que les objets inanimés. Il est également présent dans les trois phases du temps, à savoir le passé, le présent et le futur. Par suite, c'est sous Sa direction que l'âme conditionnée se livre à différentes activités, en sorte que pour s'affranchir des trois formes de souffrance liées à cette existence de contrainte, elle doit s'abandonner à Lui, et à Lui seul.

Ayant chu à l'intérieur du ventre de sa mère, dans cette cavité pleine de sang, d'excréments et d'urine, son corps souffrant terriblement de la chaleur émise par le feu gastrique de sa mère, l'âme incarnée, impatiente de quitter sa prison, compte les mois et prie: "O mon Seigneur, quand l'âme vile que je suis sera-t-elle délivrée de cette incarcération?

Cher Seigneur, grâce à Ta miséricorde indicible, voilà que s'éveille ma conscience, bien que je sois à peine âgé de dix mois. Pour cette faveur immotivée que Tu m'as accordée, ô Seigneur Souverain, Toi l'ami des âmes déchues, je ne vois pas d'autre moyen de T'exprimer ma gratitude que de prier, les mains jointes.

L'être incarné au sein d'une autre espèce ne voit que par instinct; il ne connaît que les perceptions sensorielles agréables ou désagréables de ce corps particulier. Mais voilà que je possède un corps dans lequel je peux maîtriser mes sens et connaître ma destinée; je rends donc mon hommage respectueux à Dieu, la Personne Suprême, qui m'a béni en m'accordant ce corps et par la grâce de qui je peux Le contempler à l'intérieur comme à l'extérieur.

Par suite, ô Seigneur, bien que je me trouve dans une condition atroce, je ne désire pas quitter le ventre de ma mère pour retomber dans le puits sombre de l'existence matérielle. Ton énergie externe, nommée deva-maya, capture le nouveau-né dès qu'il apparaît, et il adopte sur-le-champ une fausse identité, laquelle représente le début du cycle continu des naissances et des morts.

Aussi, sans plus me laisser troubler, je vais m'arracher aux ténèbres de l'ignorance avec l'aide de mon amie, la claire conscience. Il me suffira de garder en mon coeur les pieds pareils-au-lotus de Sri Visnu pour ne plus avoir à entrer dans le sein d'autres mères et subir le cycle des morts et des renaissances.

Sri Kapila poursuivit:
L'enfant âgé de dix mois nourrit ces désirs alors même qu'il se trouve encore dans le ventre de sa mère. Mais tandis qu'il loue ainsi le Seigneur, le souffle qui favorise l'accouchement le propulse la tête en bas, afin de le faire naître.

Soudain poussé par ce souffle, l'enfant sort à grand-peine, la tête en bas, incapable de respirer et privé de mémoire sous l'effet de l'intense douleur.

L'enfant tombe alors sur le sol, couvert d'excréments et de sang, et s'agite tel un ver issu de matières fécales. Il oublie sa connaissance supérieure et se met à pleurer, envoûté par maya.

Après sa sortie de la matrice, l'enfant est abandonné aux soins de personnes incapables de comprendre ce qu'il veut et qui s'occupent néanmoins de lui. Ne pouvant refuser ce qu'on lui donne, il se trouve dans une situation indésirable.

Etendu sur une couche malsaine, trempée de sueur et infestée de germes, le pauvre enfant se trouve dans l'incapacité de se gratter pour se soulager des démangeaisons qui l'accablent, que dire de s'asseoir, de se lever ou même de bouger.

Toutes sortes de moucherons, de moustiques, de punaises et d'autres insectes piquent le bébé impuissant dont la peau est si tendre, tout comme des petits vers en mordent un plus gros. Privé de sa sagesse, l'enfant pleure amèrement.

C'est ainsi que l'être traverse la période de l'enfance, soumis à diverses situations éprouvantes, puis il atteint ses première années, où il continue de souffrir du fait qu'il ne peut jamais obtenir ce qu'il convoite. Ainsi, enveloppé par l'ignorance, il est malheureux et la colère le consume.

Au fur et à mesure que grandit son corps, l'être distinct, afin de faire taire son âme, développe son orgueil et sa colère, ce qui le conduit à nourrir de l'hostilité à l'égard d'êtres aussi concupiscents que lui.

Sous l'effet de cette ignorance, l'être distinct considère son corps de matière, constitué de cinq éléments, comme son être propre. Ainsi égaré, il considère comme siens des objets éphémères, et son ignorance le conduit jusque dans les régions les plus ténébreuses.

Pour l'amour de son corps, qui ne lui cause que des ennuis et qui le suit partout, car il est enchaîné à l'ignorance et à l'action intéressée, il se livre à divers actes qui l'entraînent vers la répétition de la naissance et de la mort.

Par conséquent, si l'être distinct emprunte à nouveau la voie de l'impiété, influencé par des individus sensuels absorbés dans les plaisirs de la chair et de la langue, il est assuré de retourner en enfer.

Il perd alors toute probité, pureté, compassion, gravité et intelligence spirituelle, toute réserve, tout sens de l'austérité, la renommée, la clémence, la maîtrise du mental, la maîtrise des sens, la faveur de la fortune et tout autre atout similaire.

Il faut éviter le contact de ces rustres insensés qui sont privés de toute connaissance de la réalisation spirituelle et qui sont comme des chiens que les femmes font danser à leur gré.

Rien n'envoûte et n'asservit plus l'homme que le commerce des femmes ou celui des hommes qui ont pour elles de l'attachement.

Brahma fut lui-même troublé par les charmes de sa fille et la poursuivit sans aucune pudeur sous la forme d'un cerf lorsqu'elle prit l'aspect d'une biche.

Parmi tous les êtres créés par Brahma -hommes, devas et animaux-, nul hormis le sage Narayana n'échappe à l'attrait de maya manifestée sous la forme d'une femme.

Vois donc la Puissance formidable de Ma maya, manifestée à travers la femme; le seul mouvement de ses sourcils lui permet de garder sous sa coupe fût-ce les plus grands conquérants du monde.

Celui qui a réalisé son identité spirituelle en Me servant et souhaite atteindre le point culminant du yoga, ne devrait jamais s'approcher d'une femme attirante, car les Ecritures enseignent que pour un bhakta qui progresse, une telle femme représente le seuil de l'enfer.

La femme, créée par Dieu, incarne maya, et celui qui vit à son contact, acceptant ses services, doit savoir sans aucun doute qu'il plonge vers la mort, comme dans un puits recouvert d'herbe.

L'être qui, du fait de son attachement pour une femme dans sa vie passée, s'est maintenant vu attribuer une forme féminine, contemple sottement maya sous la forme de l'homme, son époux, et voit en lui celui qui lui assure richesse, enfants, foyer et tant d'autres avantages matériels.

Ainsi la femme doit-elle voir en son époux, ainsi qu'en son foyer et en ses enfants les instruments de sa mort, mis en place par l'énergie externe du Seigneur, au même titre que le doux chant du chasseur représente la mort pour le cerf.

Selon le corps qui lui est octroyé, l'être matérialiste erre d'une planète à l'autre, s'absorbant dans l'action intéressée dont il récolte interminablement les fruits.

Selon ses actes intéressés, l'être conditionné obtient un corps approprié, avec un mental et des sens matériels. Puis, les suites de ces actes prennent fin et c'est ce qu'on appelle la mort; et lorsqu'un nouvel ensemble de réactions karmiques commence, survient alors la naissance.

Lorsque les yeux perdent leur faculté de percevoir les couleurs ou les formes à cause de quelque affection morbide du nerf optique, la vision se meurt, et l'être vivant, celui qui gouverne à la fois l'oeil et la vue, perd son pouvoir visuel. De la même manière, lorsque le corps physique, le lieu où apparaissent les perceptions sensorielles, devient incapable de rien percevoir, survient ce qu'on nomme la mort. Et le moment où l'on commence à considérer le corps comme son moi propre s'appelle la naissance.

Par suite, nul ne devrait voir la mort avec horreur, ni se laisser prendre à définir le corps comme étant l'âme, ni jouir de façon exagérée des biens nécessaires à la vie. Réalisant sa vraie nature, l'être distinct doit évoluer en ce monde, sans attachement et en restant fixé sur son but.

Pourvu de la juste vision et fortifié par le service de dévotion ainsi que par une attitude pessimiste à l'égard de l'égo matériel, il faut, par la raison, reléguer son corps au monde illusoire. Ainsi pourra-t-on perdre tout intérêt pour le monde matériel.

Ainsi s'achèvent les enseignements de Bhaktivedanta sur le trente et unième chapitre du troisième Chant du Srimad-Bhagavatam, intitulé: ''Les pérégrinations de l'âme incarnée selon Sri Kapila''.

 

Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare

Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare

Bulletins actuels

dimanche, mai 12, 2024
Śrīmad-Bhāgavatam 7.9.27 - Māyāpur, 5 mars 1976 C'est un verset très important. La discrimination. Parfois, les démons de la classe athée disent : « Pourquoi Dieu a-t-il fait quelqu'un de si opulent et pourquoi quelqu'un de si pauvre ? » C'est la...
jeudi, mai 09, 2024
Śrīmad-Bhāgavatam 7.9.21 - Māyāpur, 28 février 1976 Māyā est très forte. Vous avez vu l'image de Māyā, Durgādevī , et le Mahiṣāsura se bat, très fort, tout comme Hiraṇyakaśipu . Il y a beaucoup d' asuras . Alors Mahiṣa... Parfois, Kṛṣṇa lui-même...
mercredi, mai 08, 2024
Śrīmad-Bhāgavatam 7.9.21 - Māyāpur, 28 février 1976 Ainsi, lorsque nous imitons Kṛṣṇa - nous voulons être complets en nous-mêmes sans l'aide de Kṛṣṇa - on appelle cela māyā. Māyā signifie que nous voulons imiter Kṛṣṇa. C'est ce qui se passe dans le...
mardi, mai 07, 2024
Śrīmad-Bhāgavatam 7.9.21 - Māyāpur, 28 février 1976 En fait, notre position est de servir Kṛṣṇa . Telle est notre véritable position. Caitanya Mahāprabhu commence Son enseignement à partir de ce point, que nous sommes les serviteurs éternels de...