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9,34

 

Voici un verset vraiment intéressant du Srimad-Bhagavatam,(2.9.1) qui démontre que nous sommes de grands acteurs en ce monde. Pour jouer dans une pièce de théâtre, il faut vraiment s'identifier à notre personnage et oublier pendant quelques minutes qui nous sommes réellement.

Pour débuter voici ce verset avec la teneur et portée de Srila Prabhupada.

 

sri-suka uvaca
atma-mayam rte rajan
parasyanubhavatmanah
na ghatetartha-sambandhah
svapna-drastur ivanjasa

 

TRADUCTION

Sri Sukadeva Gosvami dit:
O roi, à moins que n'agisse l'influence de l'énergie de Dieu, la Personne Suprême, il est inexplicable que l'âme animée d'une conscience pure soit liée au corps matériel, tout comme n'a aucun sens la vision d'un homme qui, en rêve, voit agir son propre corps.

 

TENEUR ET PORTEE

Ce verset répond parfaitement à la question de Maharaja Pariksit, lequel désirait savoir comment l'être distinct commence son existence dans la matière, bien qu'il diffère du corps et du mental matériels. L'âme spirituelle n'a rien de commun avec le concept matériel de l'existence qu'elle développe à l'état conditionné, mais si elle s'identifie à ce faux concept, c'est qu'elle subit l'influence de l'énergie externe du Seigneur, l'atma-maya. Nous avons déjà traité ce thème au premier Chant de cet ouvrage, lorsque Vyasadeva obtient une vision du Seigneur Suprême et de Son énergie externe. L'énergie externe agit sous la direction du Seigneur et elle régit, de par Sa volonté, l'existence des êtres distincts. Par suite, bien qu'en son état originel l'être soit pure conscience, il subit de par la volonté du Seigneur, l'influence de Son énergie externe. La Bhagavad-gita (XV.15) le confirme d'ailleurs, le Seigneur Se trouve dans le coeur de tous les êtres vivants, et de Lui viennent la conscience et l'oubli.

Nous pourrons alors nous demander pourquoi le Seigneur attribue la conscience à un être distinct et à un autre l'oubli, et voici la réponse: le Seigneur souhaite de toute évidence que chaque être distinct soit animé de la conscience pure qui consiste à se savoir un fragment de Sa Personne et qu'il soit ainsi engagé dans Son service d'amour, car telle est la position naturelle et originelle de l'âme distincte; mais parce que celle-ci jouit également d'une indépendance partielle, elle peut refuser de servir le Seigneur en voulant jouir de la même indépendance que Lui. Ainsi, tous ceux qui ne sont pas dévots du Seigneur nourrissent le désir d'égaler en puissance le Seigneur, bien qu'ils ne soient pas à même d'y parvenir. C'est donc par la volonté du Seigneur qu'ils sont plongés dans l'illusion. Tout comme un enfant voudra être roi, l'être distinct pourra désirer être lui-même Dieu, et c'est pourquoi le Seigneur le place alors dans un état de rêve où il se croira tel. Par conséquent, le désir coupable originel consiste à vouloir être soi-même Dieu, à la suite de quoi le Seigneur fait en sorte que l'être distinct oublie son existence réelle et rêve ainsi d'un monde utopique où il serait en quelque sorte l'égal du Seigneur. Si un enfant pleure parce qu'il veut jouer avec la lune, sa mère lui donnera un miroir dans lequel il pourra contempler le reflet de la lune et apaisera ainsi l'enfant capricieux. Pareillement, le Seigneur donne aux enfants capricieux que nous sommes ce reflet qu'est le monde matériel. L'être ainsi placé dans l'illusion, le karmi, tentera de dominer le monde matériel, mais y renoncera bientôt, frustré, et souhaitera ne plus faire qu'Un avec le Seigneur. Mais ces deux phases de l'existence conditionnée ne correspondent qu'à des rêves, qu'à une illusion. Il serait vain de vouloir retracer l'origine de ce désir de dominer, mais comprenons toutefois que dès qu'il se manifeste en l'être distinct, celui-ci se trouve aussitôt placé sous l'emprise de l'atma-maya, de par la volonté du Seigneur. Voilà donc pourquoi, dans son illusion, l'âme conditionnée par la matière rêve selon les notions de "je" et de "mien". Prisonnière de son rêve, l'âme conditionnée tient son corps matériel pour son "moi" véritable, et se croit le maître et possesseur de tout ce qui se rattache au corps. Cette vision d'elle-même n'en demeure pas moins un rêve qui se poursuivra vie après vie, et aussi longtemps qu'elle n'aura pas développé la conscience pure de son identité véritable en tant que partie intégrante du Seigneur.

Voici quelques extraits tirés d'une lecture de Srila Prabhupada qu'il a présentée à Tokyo, le 20 avril 1972 à propos de ce verset.

Dans son état originel de pure conscience, l'être distinct se garde d'être la proie d'un tel rêve; il se rappelle toujours qu'il ne peut être en aucun cas le Seigneur; mais qu'il demeure Son serviteur éternel, lié à Lui par un amour purement spirituel.

Si vous actez dans une pièce de théâtre, mais que vous n'arrivez pas à vous oublier, alors vous ne pourrez pas jouer correctement le rôle d'un roi. La sensation de s'identifier au roi doit être présente. Vous devez oublier qui vous êtes. Ainsi votre rôle sera bien interprété et il sera apprécié du public. Si par contre vous pensez simultanément que vous êtes vous-même et que vous jouez le rôle du roi, vous ne serez pas un bon acteur.

Parce que nous avons voulu jouer le rôle de Krishna qui est le Suprême Jouisseur, Krishna nous l'a permis. "Ok aies la même sensation que Moi." Alors nous pensons être Dieu. Tous ces crétins qui se pensent "Je suis le maître, je suis le roi. Je suis Dieu." n'en possèdent seulement que la sensation. Cette dernière est créée par Krishna : "Ok tu veux jouer le rôle d'un roi, alors je vais t'entraîner dans cette direction." Le directeur d'un groupe d'acteurs doit les entraîner à entièrement avoir la sensation de leur rôle. Son travail consiste à ce que tous ressentent l'émotion intérieurement de leur rôle et rien d'autre.

Dans son jeune âge Srila Prabhupada a joué dans une pièce de théâtre sous la direction d'un expert qui lui répétait souvent la façon d'interpréter son rôle avec conviction. C'était tellement bien fait que le public pleurait. Bien sûr la pièce sur la scène n'était que du théâtre, mais l'effet sur l'audience était vraiment convaincant. De façon similaire nous n'avons rien à voir avec ce monde matériel, mais nous avons été entraîné par son énergie illusoire de tel façon que nous pensons: "Je suis Indien. Je suis Américain. Je suis ceci. Je suis cela. Je suis brahmana. Je suis sudra. Je dois faire ceci. Cela est mon devoir." Nous n'avons rien à voir avec ces désignations, mais nous les prenons au sérieux. Nous sommes sous l'ifluence de l'atma-maya ou énergie de l'illusion de Krishna.

Nous n'avons aucune relation avec ce qui existe en ce monde. Prenons l'exemple d'un homme qui voit dans un rêve un tigre et qui s'écrit: "Oh, il y a un tigre, un tigre, un tigre, un tigre! Sauvez moi!" Il est tellement effrayé qu'il pleure. Un autre homme près de lui dira: "Où est le tigre? Pourquoi pleures-tu?" Ce qui n'empêchera pas l'homme qui rêve de penser que le tigre l'attaque. Nous comprenons que ce n'est qu'un rêve mais non l'homme qui croit être en danger devant ce tigre. Il se croit vraiment aux prises avec une situation très dangereuse. Il n'y a cependant pas de danger, il n'a pas à avoir peur, car cette situation n'est provoquée que par ce rêve. De façon similaire, nous prenons ce monde comme la réalité, mais en fait nous n'appartenons pas à ce monde. Nous avons une autre identification. (Voir cet article) Les gens courent en ce monde ici et là en s'identifiant constamment: "Je suis le patron ou directeur de cette usine. Je suis le propriétaire de ce bâtiment. Je suis ceci, je suis cela. Je suis dans ce parti politique. Je dois défaire mes compétiteurs." Toutes ces choses semblent aussi réelles que l'homme aux prises avec le tigre dans son rêve.

Lorsque nous sommes en contact avec ce monde matériel, l'âme de nature spirituelle n'est pas vraiment en contact avec ce monde, mais sous l'influence de l'énergie matérielle ou maya croit en faire partie. Nous devons comprendre que nous sommes une âme spirituelle et nous n'appartenons pas à ce monde. L'âme habite ce monde, mais n'en fait pas partie. Elle garde sa nature qui est spirituelle. Malgré qu'elle soit en ce monde l'âme reste pure. Elle ne deviendra jamais impure. Cependant elle s'est créée une situation où elle se croit Américaine, Indienne, Canadienne.... Cette énergie illusoire se développe lorsque nous oublions Krishna. C'est un point très important à comprendre. Essayez de comprendre. En fait, c'est Krishna qui a créé cette situation, parce que nous voulions L'imiter. Il nous a donné cette chance de le faire en nous envoyant en ce monde. "Vous voulez imiter le roi sur la scène? Alors en voici la sensation. Joues en le rôle de cette façon. Les gens vont vous applaudir. 'Oh le beau roi!'" Tous en ce monde jouent le rôle de: "Je veux devenir un grand homme d'affaire. Je veux devenir un grand patron. Je veux devenir un philosophe. Je veux devenir un scientiste." Tout cela n'est que non-sens. Krishna donne l'opportunité à tous, mais c'est absurde. C'est simplement un rêve. Lorsque vous rêvez, et lorsque le rêve est interrompu, tout est par le fait même terminé. Il n'y a plus de tigre, plus de jungle, plus rien... Tout est terminé. Tant que nous habitons ce corps, nous pensons être un grand chef responsable, nous sommes ceci, nous sommes cela. Par contre, aussitôt que ce corps est fini et que la mort vient, toutes ces fausses désignations disparaissent.

Krishna dit dans la Bhagavad-gita: (10.34) "Je suis la mort qui tout dévore." Pensons à notre vie antérieure. Supposons que vous étiez un roi ou quelque chose du genre, mais vous l'avez complètement oublier. Il ne reste aucun souvenir de cette vie antérieure. Tout est effacé comme le rêve avec le tigre. Notre contact avec la matière n'est seulement qu'un rêve. Toutefois parce que nous sommes de nature spirituelle et pure, à tout moment nous pouvons retrouver notre vraie identité ou forme svarupa. Nous pouvons retrouver notre conscience de Krishna. Aussitôt que nous comprenons que nous n'avons rien à faire avec ce monde matériel, que nous sommes un éternel serviteur de Krishna, alors nous devenons libérés. Parfois lorsque le rêve devient intolérable, nous brisons le rêve. De la même façon nous pouvons briser notre connexion avec ce monde matériel aussitôt que nous approchons la Conscience de Krishna. Nous comprenons que Krishna est mon maître éternel et que je suis Son serviteur. Encore une fois l'âme reste pure et de nature spirituelle même si elle est dans le monde matériel. Notre condition présente est un grand rêve et nous pouvons en sortir à tout moment en chantant le plus grand des mantras:

 

Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare
Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare
 

Voici un autre texte dans le même genre. Il serait bien que vous preniez le temps de le lire aussi. Il vous aidera à comprendre davantage.

Écrit et compilé sous l'inspiration de mon maître spirituel A.C. Bhativedanta Swami Srila Prabhupada.
Aprakrita Dasa

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