SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 3 CHAPITRE 4 Vidura rencontre Maitreya.
sri-bhagavan uvaca
vedaham antar manasipsitam te dadami yat tad duravapam anyaih satre pura visva-srjam vasunam mat-siddhi-kamena vaso tvayestah
O Vasu, Je connais ton coeur, et sais ce que tu désirais en ces jours d'antan ou les Vasus et les autres devas responsables du développement de l'ordre universel accomplirent des sacrifices. Tu souhaitais particulièrement obtenir Ma compagnie. Et bien qu'elle soit si difficile à obtenir pour d'autres, Je te l'accorde.
Uddhava fait partie des compagnons éternels du Seigneur, et une manifestation plénière d'Uddhava fut jadis l'un des huit Vasus. Il y a longtemps, les Vasus et les autres devas des systèmes planétaires supérieurs, responsables de l'ordre universel, avaient accompli un sacrifice en vue de réaliser les buts qu'ils devaient respectivement atteindre dans leur existence. Et c'est alors qu'une manifestation d'Uddhava, qui agissait en tant que l'un des Vasus, désira devenir un compagnon du Seigneur. Celui-ci le savait très bien puisqu'Il habite le coeur de chaque être en tant que le Paramatma, la conscience suprême. En effet, dans le coeur de chacun se trouve une manifestation de la conscience suprême, qui donne la mémoire à la conscience partielle des âmes distinctes. L'âme distincte, dotée d'une conscience partielle oublie les événements de sa vie passée, mais la conscience suprême lui rappelle comment agir en fonction du savoir qu'elle a acquis par le passé. La Bhagavad-gita le confirme en divers passages: ye yatha mam prapadyante tams tathaiva bhajamy aham;(1) sarvasya caham hrdi sannivistho mattah smrtir jnanam apohanam ca.(2) Chacun est libre de désirer ce qu'il veut, mais c'est le Seigneur Suprême qui comble tous les désirs. En d'autres mots, chaque être possède l'indépendance de penser ou de désirer comme il le veut, mais la satisfaction de ses désirs dépend de la volonté suprême. Le proverbe "L'homme propose et Dieu dispose" illustre d'ailleurs bien cette loi. Jadis, lorsque devas et Vasus accomplissaient leurs sacrifices, Uddhava, en tant que l'un des Vasus, désirait obtenir la compagnie du Seigneur; il s'agit là d'une bénédiction très difficile à obtenir pour ceux qu'occupent la spéculation philosophique empirique ou l'action intéressée, car de telles personnes n'ont pratiquement aucune information sur la façon de devenir un compagnon du Seigneur. Seul un pur bhakta peut savoir, par Sa miséricorde, que la compagnie personnelle du Seigneur représente la plus haute perfection de l'existence; et Krsna assura Uddhava qu'Il comblerait son désir. Il semble en outre que lorsqu'Il fournit cette indication à Uddhava, Maitreya, le grand sage devint finalement conscient de l'importance de la compagnie du Seigneur.
(1) "Tous suivent Ma voie, d'une façon ou d'une autre, ô fils de Prtha, et selon qu'ils s'abandonnent à Moi, en proportion Je les récompense."
(2) "Je Me tiens dans le coeur de chaque être, et de Moi viennent le souvenir, le savoir et l'oubli."
sa esa sadho caramo bhavanam
asaditas te mad-anugraho yat yan mam nrlokan raha utsrjantam distya dadrsvan visadanuvrttya
Lorsqu'on maîtrise pleinement la connaissance du Seigneur, dans la mesure où une âme parfaite et parvenue à l'état libéré peut Le connaître, on peut entrer dans le monde spirituel, où se trouvent les planètes Vaikunthas. Le Seigneur était assis en un lieu retiré, sur le point de disparaître de la vue des habitants de cet univers, et Uddhava eut la fortune de Le rencontrer à ce moment même et de recevoir de Lui la permission de rentrer à Vaikuntha. Le Seigneur est partout présent à tout moment, en sorte que Son apparition et Sa disparition ne sont telles que pour les habitants d'un univers particulier. En cela, on Le compare au soleil. Ce n'est pas que le soleil apparaisse ou disparaisse dans le ciel, car ce n'est qu'aux yeux des hommes qu'il se lève le matin et se couche le soir. Ainsi nous faut-il comprendre que si Krsna Se trouve à Vaikuntha, Il est également partout présent, à l'intérieur comme à l'extérieur de Vaikuntha.
pura maya proktam ajaya nabhye
padme nisannaya mamadi-sarge jnanam param man-mahimavabhasam yat surayo bhagavatam vadanti
L'explication portant sur l'Etre Suprême, telle qu'elle fut donnée à Brahmâ et déjà énoncée dans le deuxième Chant de cet ouvrage merveilleux, est davantage précisée dans ce verset. Le Seigneur affirme que la forme abrégée du Srimad-Bhagavatam énoncée à Brahma était destinée à révéler Sa nature personnelle. La version impersonnelle des quatre versets contenus dans le second Chant se trouve donc ici démentie. Sridhara Svami précise également à cet effet que cette forme abrégée du Bhagavatam se rapportait aux Divertissements de Krsna, et qu'elle ne fut jamais destinée à une interprétation impersonnelle.
ity adrtoktah paramasya pumsah
pratiksananugraha-bhajano ham snehottha-roma skhalitaksaras tam muncan chucah pranjalir ababhase
O Vidura, ainsi béni à chaque instant par le Seigneur Souverain qui S'adressait à moi avec tant d'affection, mes paroles se noyèrent dans mes larmes, et les poils de mon corps se dressèrent. Après avoir séché mes yeux, je m'adressai à Lui, les mains jointes.
ko nv isa te pada-saroja-bhajam
sudurlabho rthesu catursv apiha tathapi naham pravrnomi bhuman bhavat-padambhoja-nisevanotsukah
Les êtres qui vivent en compagnie du Seigneur sur les planètes Vaikunthas obtiennent un corps dont tous les traits s'apparentent à ceux du Seigneur, si bien qu'ils semblent tous être Visnu. Cette forme de libération, l'une des cinq qu'il est possible d'obtenir, porte le nom de sarupya-mukti. Par contre, les bhaktas absorbés dans le service d'amour sublime du Seigneur n'acceptent jamais la sayujya-mukti, qui consiste à se fondre dans la radiance du Seigneur, dans le brahmajyoti. En vérité, les bhaktas n'ont pas seulement accès à la libération, mais à toute réussite dans le domaine de la piété, de l'acquisition des richesses et de la satisfaction des sens et ce, tout autant que les devas sur les planètes édéniques. Néanmoins, un pur bhakta comme Uddhava refuse de tels avantages, car il désire seulement se consacrer au service du Seigneur et ne considère nullement son intérêt personnel.
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |