SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 3
CHAPITRE 32

L'enchaînement aux actes
intéressés.

VERSET 16

ye tv ihasakta-manasah
karmasu sraddhayanvitah
kurvanty apratisiddhani
nityany api ca krtsnasah

TRADUCTION

Les hommes par trop attachés à l'univers matériel s'acquittent fort bien, et avec une foi remarquable, de leurs devoirs prescrits, qu'ils accomplissent quotidiennement avec un attachement marqué pour leurs fruits.

TENEUR ET PORTEE

Ce verset du Srimad-Bhagavatam et les six suivants critiquent les êtres qui sont trop attachés au matériel. Les Textes védiques précisent que les hommes attachés à jouir des biens matériels doivent accomplir divers sacrifices et se soumettre à certains rites; ils doivent respecter différent règles dans leur vie quotidienne afin d'être élevés aux planètes édéniques. Or, notre verset souligne qu'ils ne peuvent à aucun moment connaître la libération. Si même ceux qui adorent les devas, en pensant que tous sont des dieux distincts ou indépendants, ne peuvent atteindre le monde spirituel, que dire des êtres simplement attachés à accomplir leur devoir en vue d'améliorer leur condition matérielle?

VERSET 17

rajasa kuntha-manasah
kamatmano jitendriyah
pitrn yajanty anudinam
grhesv abhiratasayah

TRADUCTION

Ceux-là, animés par la passion, baignent dans l'anxiété, et parce que leurs sens ne sont pas maîtrisés, ils aspirent sans cesse au plaisir matériel. Ils vénèrent les ancêtres et s'affairent jour et nuit à améliorer la situation économique de leur famille, de leur communauté ou de leur nation.

VERSET 18

trai-vargikas te purusa
vimukha hari-medhasah
kathayam kathaniyoru-
vikramasya madhudvisah

TRADUCTION

On qualifie ces êtres de trai-vargikas, car leur intérêt se porte vers les trois voies dites d'évolution. Ils s'opposent au Seigneur Souverain, qui peut seul soulager les âmes conditionnées, et ne manifestent aucun intérêt pour Ses Divertissements, qui valent d'être entendus car ils témoignent de Sa puissance transcendante.

TENEUR ET PORTEE

Selon la pensée védique, on compte quatre principes d'évolution, à savoir la piété, la poursuite des richesses, la satisfaction des sens et la libération. Ainsi, les personnes ne se préoccupant que de jouissance matérielle oriente leurs pensées vers l'accomplissement de divers devoirs matériels; ils s'intéressent uniquement aux trois premières voies d'évolution -c'est-à-dire celles des rites religieux, du progrès économique et de la satisfaction des sens. Le développement économique leur permet de jouir davantage de l'existence matérielle. Et c'est dans ce but précis que les matérialistes s'attachent à ces trois voies, qu'on désigne sous le nom de trai-vargika; trai veut dire "trois", et vargika, "méthode d'élévation". Or, de tels matérialistes ne se sentent jamais attirés par Dieu, la Personne Suprême. Ils se montrent au contraire hostiles envers Lui.

Ce verset attribue au Seigneur Souverain le Nom de hari-medhah, ou "Celui qui peut nous affranchir du cycle des morts et des renaissances". Cependant, les matérialistes ne montrent jamais d'intérêt pour l'écoute du récit des merveilleux Divertissements du Seigneur. Ils les croient fictifs, les tiennent pour de simples histoires, et pensent que le Seigneur est un homme comme les autres, appartenant à ce monde matériel. Ils n'ont donc pas qualité pour progresser dans le service de dévotion, dans la Conscience de Krsna. Ces matérialistes n'ont d'intérêt que pour les récits qu'on trouve dans les journaux, les nouvelles et les romans imaginaires. Quant aux Actes du Seigneur, bien réels ceux-ci, ils sont relatés dans la Bhagavad-gita et le Srimad-Bhagavatam; citons les Divertissements de Krsna sur le champ de bataille de Kuruksetra, ceux qu'Il partage avec les Pandavas ou ceux qu'Il accomplit à Vrndavana et Dvaraka. Mais les matérialistes soucieux d'améliorer leur position en ce monde n'éprouvent guère d'intérêt pour ces Actes du Seigneur. Ils s'attardent volontiers sur les faits et gestes d'un grand politicien ou d'un illustre millionnaire de ce monde, mais ils ne prêtent aucune attention aux Divertissements sublimes et absolus du Seigneur Suprême.

VERSET 19

nunam daivena vihata
ye cacyuta-katha-sudham
hitva srnvanty asad-gathah
purisam iva vid-bhujah

TRADUCTION

La volonté suprême de Dieu condamne ces hommes. Parce qu'ils rejettent le nectar des Actes du Seigneur Souverain, on les compare à des porcs se nourrissant d'excréments. Ils renoncent à l'écoute du récit des Divertissements spirituels et absolus du Seigneur auxquels ils préfèrent celui des agissements abominables de matérialistes.

TENEUR ET PORTEE

Chacun aime entendre parler des activités d'autrui, qu'il s'agisse de celles de politiciens, d'hommes riches ou de personnages imaginaires, tels ceux qu'on trouve dans les romans. Ainsi existe-t-il nombre d'écrits et de récits absurdes, auxquels s'ajoutent toutes sortes d'ouvrages philosophiques relevant de la pure imagination. Les matérialistes se montrent très intéressés par de telles oeuvres, mais si on leur présente des Textes de connaissance véritable, comme le Srimad-Bhagavatam, la Bhagavad-gita et le Visnu Purana, ou d'autres Ecrits sacrés comme la Bible et le Coran, ils ne manifestent aucun intérêt. Ces êtres se trouvent condamnés par la Volonté suprême, au même titre que les porcs, dont le désir est de manger des excréments. Si l'on offre à un porc quelque mets délicieux à base de lait condensé ou de ghi, il s'en détournera, lui préférant des matières infectes et malodorantes, qui sont pour lui de véritables délices. De même, on considère que les matérialistes sont condamnés, car ils éprouvent de l'attrait pour les activités viles, mais non pour les activités transcendantes. Le récit des hauts faits du Seigneur est pur nectar; tout autre récit ou information susceptible de captiver notre intérêt doit être tenu pour sordide.

VERSET 20

daksinena patharyamnah
pitr-lokam vrajanti te
prajam anu prajayante
smasananta-kriya-krtah

TRADUCTION

Ces matérialistes obtiennent de se rendre sur la planète du nom de Pitrloka par la voie qu'emprunte le Soleil dans sa course méridionale; mais ils reviennent ensuite sur cette planète, où ils renaissent dans leur propre famille pour reprendre les mêmes actes intéressés, depuis la naissance jusqu'à la fin de leur vie.

TENEUR ET PORTEE

Le verset vingt-et-un du neuvième chapitre de la Bhagavad-gita confirme que ces hommes atteignent les systèmes planétaires supérieurs. Mais, après quelques vies, ils ont épuisé les fruits de leurs actes intéressés, ils doivent revenir ici-bas; ainsi ne s'élèvent-ils que pour ensuite redescendre. Après s'être rendus sur les planètes supérieures, ils renaissent dans la même famille pour laquelle ils nourrissaient un attachement si profond; et dès l'instant ou ils voient le jour, ils reprennent leurs actes intéressés, cela jusqu'à la fin de leur vie. Il existe en effet différents rites prescrits depuis la naissance jusqu'à la mort, et ces hommes se montrent très soucieux d'observer ces pratiques.


Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare
Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare