SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 3 CHAPITRE 32 L'enchaînement aux actes
intéressés.
atha tam sarva-bhutanam
hrt-padmesu krtalayam srutanubhavam saranam vraja bhavena bhamini
On peut directement être en contact avec Dieu, la Personne Suprême, en étant pleinement conscient de Krsna, et ainsi retrouver sa relation éternelle avec Lui, voyant en Lui l'amant, l'Ame Suprême, le fils, l'ami ou le maître. Il est possible de rétablir sa relation d'amour absolu avec le Seigneur Suprême de multiples façons, et le sentiment qui en découle représente la véritable unité. Le philosophe mayavadi et le philosophe vaisnava recherchent tous deux l'unité avec l'Absolu, tous deux aspirent à ne faire qu'Un avec l'Etre Suprême, mais leurs démarches diffèrent en ce que les vaisnavas ne perdent pas leur identité; ils veulent la conserver en tant qu'amant, parent, ami ou serviteur du Seigneur. Dans le monde spirituel, serviteur et maître ne font qu'un; c'est ce qu'on appelle le niveau absolu. Bien qu'il s'agisse d'une relation entre serviteur et maître, l'un et l'autre évoluent au même niveau. Voilà ce que l'on entend par unité. Sri Kapila indique donc à Sa mère qu'elle n'a pas à emprunter de voie indirecte. Elle est déjà située sur la voie directe puisque le Seigneur Suprême est apparu comme son fils; à vrai dire, elle n'avait besoin d'aucune instruction ultérieure car elle se trouvait déjà établie dans la perfection. Kapiladeva lui conseilla donc de continuer dans la même voie. Il S'adresse d'ailleurs à Sa mère en la qualifiant de bhamini, pour souligner le fait qu'elle méditait déjà sur le Seigneur en tant que son fils. En bref, Sri Kapila incite Devahuti à embrasser directement le service de dévotion, la Conscience de Krsna, car à moins d'accéder à ce niveau de conscience, nul ne peut se libérer de l'emprise de maya.
adyah sthira-caranam yo
veda-garbhah saharsibhih yogesvaraih kumaradyaih siddhair yoga-pravartakaih
bheda-drstyabhimanena
sa samsrtya punah kale
aisvaryam paramesthyam ca
Tout le monde sait que Brahma finit par obtenir la libération, mais il faut également savoir qu'il ne peut libérer ses protégés. En effet, les devas comme Brahma et Siva ne peuvent accorder la libération à aucun être. Ainsi que l'atteste la Bhagavad-gita, seuls ceux qui s'abandonnent à Krsna, à Dieu, la Personne Souveraine, peuvent s'affranchir des griffes de maya. On qualifie ici Brahma d'adyah sthira-caranam: il représente l'être originel, le premier être créé, et après sa propre naissance, il crée la manifestation cosmique tout entière. Pour ce faire, le Seigneur lui donna toutes les instructions nécessaires. Ce verset le qualifie également de veda-garbha, signifiant qu'il connaît le but ultime des Vedas. Il est toujours accompagné d'aussi nobles personnages que Marici, Kasyapa et les sept sages, de même que d'illustres yogis, des Kumaras et nombre d'autres êtres spirituellement évolués, mais il n'en poursuit pas moins son propre intérêt, qui est séparé de celui du Seigneur. Les mots bheda-drstya indiquent que Brahma se pense parfois indépendant du Seigneur Suprême, ou qu'il se voit tout aussi indépendant que les deux autres manifestations divines de la triade à laquelle il appartient. Brahma a pour mission de créer, Visnu de maintenir et Rudra, ou Siva, de détruire. Tous trois sont tenus pour des manifestations du Seigneur Suprême chargées des trois gunas, mais aucun d'eux n'est indépendant du Seigneur originel. Nous avons donc les mots bheda-drstya pour indiquer que Brahma possède une légère tendance à se croire aussi indépendant que Rudra; il se croit même parfois indépendant du Seigneur Suprême, et ceux qui lui rendent un culte le considèrent également ainsi. Pour cette raison, après la destruction de l'univers matériel, lorsque survient à nouveau la création sous l'interaction des gunas, Brahma doit revenir. Bien qu'il rejoigne la Personne Divine dans Sa Forme de Maha-Visnu, le premier avatara purusa aux innombrables Attributs transcendants, il ne peut lui-même rester dans le monde spirituel. Il faut s'attarder ici sur le sens particulier de son retour en ce monde. Brahma, les nobles rsis et le grand maître du yoga (Siva) ne sont pas des êtres ordinaires; ils sont tous très puissants et possèdent toutes les perfections conférées par la pratique de l'astanga-yoga. Mais ils n'en conservent pas moins une tendance à vouloir s'identifier à l'Etre Suprême, et c'est pourquoi ils doivent revenir en ce monde. Le Srimad-Bhagavatam stipule qu'aussi longtemps qu'une personne se croit l'égale du Seigneur Souverain, elle ne peut être tenue pour parfaitement purifiée ou en possession du savoir. De telles personnalités, même si elles s'élèvent jusqu'au premier purusa-avatara, Maha-Visnu, après la dissolution de la création matérielle, choient finalement de leur position pour revenir en ce monde. Les impersonnalistes connaissent une grave déchéance en croyant que le Seigneur Suprême apparaît dans un corps matériel et que, par conséquent, nul ne devrait méditer sur la forme de l'Absolu, mais plutôt sur le sans-forme. A cause de cette erreur spécifique, même les grands yogis ou d'ardents et illustres spiritualistes doivent eux aussi revenir en ce monde lorsque survient à nouveau la création. Hormis les impersonnalistes et les monistes, tout être peut directement embrasser le service de dévotion en pleine conscience de Krsna et ainsi obtenir la libération en développant un amour absolu au service du Seigneur Souverain. Cette attitude dévotionnelle se développe par degrés, selon qu'on médite sur le Seigneur en tant que maître, ami, fils, et enfin en tant qu'amant. On retrouve toujours ces distinctions dans la variété spirituelle.
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |