SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 3 CHAPITRE 30 Sri Kapila décrit les actes
intéressés néfastes.
vayunotkramatottarah
kapha-samruddha-nadikah kasa-svasa-krtayasah kanthe ghura-ghurayate
sayanah parisocadbhih
parivitah sva-bandhubhih vacyamano pi na brute kala-pasa-vasam gatah
Par formalité, lorsqu'un homme est allongé sur son lit de mort, ses proches vont à lui, et parfois se mettent à pleurer bruyamment en lui disant: "Oh, mon père!", "Oh, mon ami!" "Oh, mon époux!". Dans cette condition pitoyable, le mourant voudrait leur adresser la parole et les instruire quant à ses derniers désirs, mais parce qu'il se trouve totalement sous la direction du temps, de la mort, il n'arrive plus à parler et cela lui cause une douleur inimaginable. La maladie le fait déjà souffrir terriblement, ses glandes et sa gorge sont obstruées de mucosités; il se trouve déjà en grande difficulté, et lorsque ses proches viennent lui parler ainsi, sa douleur ne fait qu'augmenter.
evam kutumba-bharane
vyaprtatmajitendriyah mriyate rudatam svanam uru-vedanayasta-dhih
La Bhagavad-gita enseigne qu'à l'instant de la mort, nous serons absorbés dans les pensées que nous aurons cultivées tout au long de notre existence. Ainsi, celui qui n'a nourri d'autre idée que celle d'assurer un bien-être suffisant à sa famille verra nécessairement ses dernières pensées encombrées d'intérêts familiaux. Pour un homme ordinaire, ceci correspond à l'ordre naturel des choses. L'homme du commun ne connaît pas sa destinée; il s'affaire simplement à entretenir sa famille durant toute sa vie, qui ne dure que le temps d'un éclair. Au dernier moment, nul n'est satisfait de la façon dont il a développé la situation économique de sa famille; chacun croit qu'il n'en a pas fait assez. Et du fait de son attachement profond pour les siens, l'homme oublie son premier devoir: maîtriser ses sens et développer sa conscience spirituelle. Un mourant confie parfois les affaires de la famille à son fils ou à quelque autre proche, en disant: "Je m'en vais. Veille bien sur la famille". Il ne sait où il va, mais même à cet instant critique de la mort, il continue de se préoccuper de la façon dont sa famille sera protégée. Il arrive même parfois qu'un mourant prie son médecin de prolonger sa vie d'au moins quelques années de manière à ce qu'il ait la possibilité de compléter les projets qu'il avait formés en vue d'assurer le bien-être de sa famille. Tels sont les maux matériels dont souffre l'être conditionné. Il oublie tout à fait ce que doit être sa préoccupation véritable, c'est-à-dire devenir conscient de Krsna; par contre, il s'applique toujours avec sérieux à planifier l'avenir de sa famille, et cela, même s'il change constamment de famille.
yama-dutau tada praptau
bhimau sarabhaseksanau sa drstva trasta-hrdayah sakrn-mutram vimuncati
L'âme peut connaître deux formes de transmigration après avoir quitté son corps actuel. Une sorte de transmigration consiste à se rendre auprès de celui qui juge les actes pécheurs, et qui s'appelle Yamaraja; l'autre consiste à se rendre sur les planètes supérieures, ou jusqu'à Vaikuntha. Sri Kapila explique ici comment les envoyés de Yamaraja, les Yamadutas, traitent les personnes qui, pour entretenir une famille, s'absorbent dans des activités visant les plaisirs des sens. A l'instant de la mort, ceux qui se sont acharnés à assouvir leurs désirs matériels sont placés sous la garde des Yamadutas. Ceux-ci s'emparent du mourant et l'emmènent sur la planète où réside Yamaraja. Les conditions auxquelles il se trouve alors soumis sont décrites dans les versets qui suivent.
yatana-deha avrtya
pasair baddhva gale balat nayato dirgham adhvanam dandyam raja-bhata yatha
Chaque être vivant se trouve recouvert d'un corps subtil et d'un corps grossier. Le corps subtil se compose du mental, de l'intelligence, du faux ego et de la conscience. Or, les Ecritures rapportent que les agents de Yamaraja recouvrent le corps subtil du criminel et l'emmènent devant Yamaraja pour que lui soit infligé un châtiment qu'il puisse tolérer. Il ne doit pas mourir de son supplice, car s'il mourrait, qui souffrirait pour ses fautes? Il n'est pas du ressort des agents de Yamaraja de mettre à mort qui que ce soit. De toute façon, il est impossible de tuer l'âme, de nature éternelle; l'être distinct doit simplement subir les conséquences des fautes qu'il a commises en voulant satisfaire ses sens. La mise en oeuvre du châtiment se trouve détaillée dans le Caitanya-carimrta. On y apprend que jadis, lorsque les hommes du roi s'emparaient d'un criminel, ils l'emmenaient en barque au milieu d'une rivière. Là, ils le plongeaient de force dans l'eau en l'attrapant par les cheveux et en l'immergeant complètement, et lorsqu'il était sur le point de suffoquer, les hommes du roi le retiraient alors de l'eau pour lui permettre de respirer quelque peu, après quoi ils lui replongeaient la tête sous l'eau. Comme nous le verrons dans les versets suivants, c'est ainsi que procèdent les agents de Yamaraja avec les âmes oublieuses.
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