SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 3
CHAPITRE 26

Les principes
fondamentaux de
la nature matérielle.

VERSET 36

mrdutvam kathinatvam ca
saityam usnatvam eva ca
etat sparsasya sparsatvam
tan-matratvam nabhasvatah

TRADUCTION

La douceur et la dureté, de même que la chaleur et le froid, sont les attributs distinctifs de l'objet du toucher, qui représente la forme subtile de l'air.

TENEUR ET PORTEE

La tangibilité représente la preuve de l'existence de la forme. En fait, les objets sont perçus selon deux pôles opposés -tantôt doux et tantôt dur, tantôt froid et tantôt chaud, etc. Cette action tangible du sens tactile résulte de la transformation de l'air, lui-même issu de l'éther.

VERSET 37

calanam vyuhanam praptir
netrtvam dravya-sabdayoh
sarvendriyanam atmatvam
vayoh karmabhilaksanam

TRADUCTION

L'action de l'air se manifeste par différents mouvements, par le fait d'amalgamer, de permettre la perception des objets du son ainsi que les autres perceptions sensorielles, et d'assurer le bon fonctionnement de tous les autres sens.

TENEUR ET PORTEE

Nous pouvons percevoir l'action de l'air dans les mouvements qu'il imprime aux branches d'un arbre, ou lorsque des feuilles mortes s'amassent sur le sol. Pareillement, c'est uniquement par l'action de l'air que le corps s'anime, et lorsque la circulation de l'air se trouve entravée, il en résulte de nombreuses maladies. La paralysie, les dépressions nerveuses, la folie et plusieurs autres maux ne sont en fait dus qu'à une mauvaise circulation des airs dans le corps. La médecine ayur-védique se base sur ce principe pour traiter ces maladies. Si, dès le début, on prend soin d'assurer une bonne circulation des airs dans le corps, de tels maux ne peuvent se développer. Il ressort clairement de l'Ayur-veda et du Srimad-Bhagavatam que de très nombreuses activités se déroulent aussi bien intérieurement qu'extérieurement du seul fait de l'air, et dès que cette circulation des airs se trouve perturbée, ces activités ne sont plus possibles. Notre verset précise, netrtvam dravya-sabdayoh: le sentiment que nous avons d'être les maîtres de nos actes est également dû à l'activité de l'air. Si le mouvement de l'air est entravé, nous devenons incapables de déterminer un lieu par l'écoute. Si quelqu'un nous appelle, par exemple, c'est le mouvement de l'air qui nous permet d'entendre le son de sa voix, et nous pouvons dès lors percevoir ce son, ou le lieu d'ou il est émis. Ce verset fait ressortir qu'il s'agit là de différents mouvements de l'air. L'aptitude à déceler les odeurs provient également de l'action de l'air.

VERSET 38

vayos ca sparsa-tanmatrad
rupam daiveritad abhut
samutthitam tatas tejas
caksu rupopalambhanam

TRADUCTION

Par l'interaction de l'air et des sensations tactiles, l'être reçoit différentes formes selon sa destinée. De l'évolution de ces formes surgit le feu, et les yeux peuvent dès lors distinguer diverses formes et couleurs.

TENEUR ET PORTEE

Selon la destinée, les sensations tactiles, les mouvements de l'air et la condition du mental, lequel procède de l'éther, l'être reçoit un corps correspondant à ses activités passées. Il est inutile de préciser que l'âme transmigre d'une forme à une autre, mais notons que sa forme change selon sa destinée et sous la direction d'une autorité supérieure qui gouverne l'interaction des airs et la condition du mental. La forme est une combinaison de différents types de perceptions sensorielles. Quant aux activités prédestinées, elle sont le fruit de la condition mentale et du mouvement de l'air.

VERSET 39

dravyakrtitvam gunata
vyakti-samsthatvam eva ca
tejastvam tejasah sadhvi
rupa-matrasya vrttayah

TRADUCTION

Ma chère mère, la forme est caractérisée par sa dimension, sa qualité et son individualité. La forme du feu est appréciée à travers son rayonnement.

TENEUR ET PORTEE

Toute forme soumise à notre appréciation possède ses dimensions et ses caractéristiques propres. Ainsi, la qualité d'un objet donné est évaluée en fonction de son utilité. La forme du son, pour sa part, se manifeste d'une façon qui lui est propre. Les formes invisibles ne peuvent être perçues qu'à travers le toucher; tel est leur caractère unique. Quant aux formes visibles, on en pénètre la nature à travers une étude analytique de leur constitution. La constitution d'un certain objet doit être déterminée par rapport à son action interne. La forme du sel, par exemple, est perçue à travers les saveurs salées, et celle du sucre par celle des saveurs sucrées. Ensemble, les saveurs et la constitution qualitative d'un objet donné représentent les principes fondamentaux qui permettent d'en saisir la forme.

VERSET 40

dyotanam pacanam panam
adanam hima-mardanam
tejaso vrttayas tv etah
sosanam ksut trd eva ca

TRADUCTION

Le feu est donc perçu à travers sa lumière, mais aussi à travers sa capacité à cuire les aliments ainsi qu'à les digérer, à vaincre le froid, à évaporer les liquides et à susciter la faim et la soif comme le fait de manger et de boire.

TENEUR ET PORTEE

Les premières caractéristiques du feu sont la diffusion de lumière et de chaleur, et son existence peut également être décelée dans l'estomac. En effet, sans le feu, nous ne pouvons digérer ce que nous mangeons, et sans digestion, il n'est pas question de faim ou de soif, ni de pouvoir manger ou boire. Lorsque la faim et la soif sont insuffisantes, il faut en conclure que le feu de l'estomac est affaibli; aussi, la médecine ayur-védique traite ce problème à partir de l'élément feu, ou agni-mandyam. Comme le feu se trouve accru par les sécrétions biliaires, le traitement consiste à accroître celles-ci. La médecine ayur-védique concorde donc avec les enseignements du Srimad-Bhagavatam. Quant à l'aptitude du feu à vaincre le froid, elle est connue de tous. Un froid extrême peut toujours être mitigé par le feu.


Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare
Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare