SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 3 CHAPITRE 22 Le mariage de Kardama
Muni et de Devahuti.
maitreya uvaca
sa ugra-dhanvann iyad evababhase asic ca tusnim aravinda-nabham dhiyopagrhnan smita-sobhitena mukhena ceto lulubhe devahutyah
O Vidura, illustre guerrier, le sage Kardama n'eut que ces mots, après quoi il redevint silencieux, songeant à son Seigneur adoré, Sri Visnu, du nombril duquel pousse un lotus. Comme il souriait sans rien dire, son visage captiva le mental de Devahuti, qui commença à méditer sur le noble sage.
Il apparaît que Kardama Muni se trouvait pleinement absorbé dans la conscience de Krsna, car dès qu'il se tut, il se mit à penser à Visnu. Telle est la Conscience de Krsna. Les purs bhaktas sont à tel point absorbés dans la pensée de Krsna qu'ils n'ont en fait aucune autre occupation; bien que leurs actes et leurs pensées puissent paraître d'une autre nature, ils méditent toujours sur Krsna. Le sourire d'une personne ainsi consciente de Krsna revêt un tel attrait que ce seul sourire lui vaut de gagner de nombreux admirateurs, disciples et fidèles.
so nu jnatva vyavasitam
mahisya duhituh sphutam tasmai guna-ganadhyaya dadau tulyam praharsitah
satarupa maha-rajni
paribarhan maha-dhanan dampatyoh paryadat pritya bhusa-vasah paricchadan
L'usage selon lequel une dot accompagne la jeune épouse prévaut encore en Inde. L'importance des présents varie selon la position du père de la promise. Les mots paribarhan maha-dhanan désignent la dot qui doit être remise au jeune époux au moment du mariage. Ici, les mots maha-dhanan indiquent tout particulièrement des biens de grande valeur, dignes d'une dot impérial. On trouve également dans ce verset les mots bhusa-vasah paricchadan; bhusa signifie "ornements", vasah "vêtements", et paricchadan "divers biens domestiques". Tout ce qui est nécessaire au mariage de la fille d'un empereur fut remis à Kardama Muni, qui avait jusqu'alors observé le voeu de continence en tant que brahmacari. La future mariée, Devahuti, se trouvait donc richement vêtue et parée d'ornements coûteux. Ainsi, Kardama Muni fut uni dans la plus grande opulence à une digne épouse et reçut tous les biens nécessaires pour fonder un foyer. Selon la coutume védique, une telle dot est encore remise de nos jours au futur époux par le père de la jeune fille; même dans les milieux les plus misérables de l'Inde, on voit encore des mariages où des centaines et des milliers de roupies sont données en guise de dot. Cette tradition n'a rien d'illégal, comme certains ont essayé de le démontrer. La dot est un présent fait à la jeune fille en âge de se marier par son père désireux de lui montrer ses bonnes dispositions, et il faut y voir une obligation. Dans les rares cas où le père se voit dans l'impossibilité absolue de donner une dot à sa fille, les Ecritures prescrivent qu'il doit au moins lui donner, par principe, un fruit et une fleur. Comme l'enseigne la Bhagavad-gita, même Dieu peut également Se montrer satisfait d'une simple offrande de fruits ou de fleurs. Ainsi, lorsqu'il y a impossibilité financière et aucun autre moyen de constituer une dot, il est possible de satisfaire le futur époux par une offrande de fruits et de fleurs.
prattam duhitaram samrat
sadrksaya gata-vyathah upaguhya ca bahubhyam autkanthyonmathitasayah
Un père demeure préoccupé jusqu'à ce qu'il ait remis la main de sa fille devenue mûre à un garçon digne d'elle. La responsabilité d'un père et d'une mère envers leurs enfants se poursuit en effet jusqu'à ce qu'ils les aient dûment mariés; cette tâche accomplie, le père se trouve dégagé de sa responsabilité.
asaknuvams tad-viraham
muncan baspa-kalam muhuh asincad amba vatseti netrodair duhituh sikhah
Le mot amba revêt ici une signification particulière. Par affection pour elle, un père s'adresse parfois à sa fille par les mots "mère" ou "chérie". Les émotions liées à la séparation s'expliquent par le fait que, jusqu'à son mariage, la promise reste la fille de son père, tandis qu'après son union elle n'est plus considérée comme une fille au foyer; en effet, elle devra dès lors vivre dans la demeure de son époux, car après le mariage elle est placée totalement sous la tutelle de ce dernier. Selon la Manu-samhita, une femme n'est jamais indépendante. Elle reste dépendante de son père jusqu'à son mariage, puis de son époux jusqu'à ce qu'elle parvienne au seuil de la vieillesse et que ses enfants soient parvenus à maturité. Dans sa vieillesse, alors que l'époux a adopté le sannyasa et quitté le foyer, elle demeure sous la protection de ses fils. Ainsi la femme est-elle toujours dépendante, que ce soit de son père, de son époux ou de ses fils adultes. C'est ce que nous verrons dans la vie de Devahuti. Son père la confia à la charge de son époux, Kardama Muni, lequel quitterait par la suite le foyer et la remettrait aux soins de son fils, Kapiladeva. Ce récit décrira ces événements tels qu'ils se succèdent.
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