SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 3 CHAPITRE 21 Entretien de
Manu avec Kardama.
matta-dvija-ganair ghustam
matta-bhramara-vibhramam matta-barhi-natatopam ahvayan-matta-kokilam
La douceur des sons plaisants entendus sur les berges du lac Bindu-sarovara se trouve ici décrite. Après s'être gavées de miel, les abeilles noires, enivrées, se mettaient à bourdonner follement. Des paons grisés dansaient comme de véritables acteurs, et de joyeux coucous appelaient gaiement leur partenaire.
kadamba-campakasoka-
karanja-bakulasanaih kunda-mandara-kutajais cuta-potair alankrtam
karandavaih plavair hamsaih
Il est impossible de traduire la plupart des noms d'arbres, de fleurs, de fruits et d'oiseaux qui embellissaient le lac Bindu-sarovara. Tous les arbres mentionnés sont très vertueux en raison des magnifiques fleurs odorantes qu'ils produisent, comme la campaka, la kadamba et la bakula. Les doux chants des oiseaux aquatiques et des grues rendaient l'endroit aussi agréable qu'il se peut concevoir, et créaient une atmosphère tout à fait appropriée à la vie spirituelle.
tathaiva harinaih krodaih
svavid-gavaya-kunjaraih gopucchair haribhir markair nakulair nabhibhir vrtam
On ne trouve pas de chevrotains porte-musc dans toutes les forêts, mais seulement en des endroits comme le Bindu-sarovara; et ils sont toujours enivrés par le parfum que sécrète leur ombilic. Quant aux gavayas, il s'agit d'une variété de vaches dont la queue se termine par une imposante touffe de poils que l'on utilise dans les temples pour éventer les murtis. On désigne également parfois les gavayas par le nom de camaris, et on les tient pour très sacrés. En Inde, il existe encore des bohémiens et des marchands de produits de la forêt qui prospèrent grâce au commerce du kasturi (musc) et des touffes de poils provenant des camaris. Ces produits sont toujours très demandés par les classes supérieures de la population hindoue, et leur commerce est toujours florissant dans les grandes villes et villages indiens.
pravisya tat tirtha-varam
adi-rajah sahatmajah dadarsa munim asinam tasmin huta-hutasanam
vidyotamanam vapusa
pramsum padma-palasaksam
Voici dépeints quelques traits d'un brahmacari-yogi. Le matin, le premier devoir du brahmacari recherchant l'élévation spirituelle consiste à s'acquitter du huta-hutasana, qui consiste à offrir des oblations sacrificielles au Seigneur Suprême. Les adeptes du brahmacarya ne peuvent dormir jusqu'à sept ou neuf heures du matin; ils doivent se lever tôt, au moins une heure et demie avant le lever du soleil, et offrir des oblations dans le feu, ou bien, dans l'âge ou nous vivons, chanter le Saint Nom du Seigneur, Hare Krsna. Comme l'a souligné Sri Caitanya, kalau nasty eva nasty eva nasty eva gatir anyatha: il n'y a pas d'autre voie, pas d'autre voie, pas d'autre voie, dans cet âge, que celle du chant des Saint Noms du Seigneur. Un brahmacari doit donc se lever de bon matin et, après s'être préparé, chanter le Saint Nom. Selon la description des traits physiques du sage, il apparaît qu'il s'était soumis à une sévère ascèse; telle est la marque de celui qui observe le brahmacarya, le voeu de continence. Si l'on ne se conforme pas à ce mode de vie, cela se verra à la concupiscence marquant le visage et le reste du corps. Le mot vidyotamanam indique qu'il avait physiquement l'allure du brahmacari. Voilà comment déterminer si quelqu'un s'est livré ou non à de grandes austérités en pratiquant le yoga. Un ivrogne, un fumeur ou un homme avide de plaisir sexuel ne saurait en aucun cas être apte à pratiquer le yoga. En général, les yogis ont l'air plutôt maigre car ils ne vivent pas dans le confort, mais Kardama Muni, lui, n'était pas émacié, car il avait pu contempler le Seigneur Suprême en personne. Le mot snigdhapangavalokanat signifie précisément qu'il eut la fortune de pouvoir contempler le Seigneur de ses yeux. Il semblait également jouir d'une bonne santé, et ce, parce qu'il avait pu directement entendre les sons divins et sublimes émanant des lèvres pareilles-au-lotus du Seigneur Souverain. Pareillement, quiconque entend le son spirituel des Saints Noms du Seigneur, Hare Krsna, acquiert une meilleure santé. Nous avons pu constater de nous-mêmes que de nombreux brahmacaris et grhasthas liés à l'Association Internationale pour la Conscience de Krsna ont acquis une meilleure santé, et que leurs visages se sont mis à briller d'un nouvel éclat. Un brahmacari engagé sur la voie du progrès spirituel doit absolument paraître sain et radieux. La comparaison du sage avec un joyau non poli convient tout à fait, car même si un joyau à peine sorti de la mine n'a pas encore été poli, son éclat ne peut être voilé. Pareillement, même si Kardama n'était pas convenablement vêtu ni son corps tout à fait propre, son apparence générale était comparable à celle d'un joyau.
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |