SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 3 CHAPITRE 1 Les questions de Vidura.
sri-suka uvaca
yada tu raja sva-sutan asadhun pusnan na dharmena vinasta-drstih bhratur yavisthasya sutan vibandhun pravesya laksa-bhavane dadaha
Le roi Dhrtarastra, rendu aveugle par l'influence de désirs impies l'incitant à soutenir ses fils malhonnêtes, incendia la maison de laque où se trouvaient ses neveux orphelins, les Pandavas, dans l'intention de les faire périr.
Dhrtarastra était aveugle de naissance, mais la cécité dont il hérita en se rendant coupable d'actes impies destinés à favoriser ses fils malhonnêtes représentait un mal plus grand encore que son infirmité physique. En effet, la cécité du corps n'entrave aucunement le progrès spirituel, mais l'homme privé de vision spirituelle, fût-il physiquement bien portant, souffre d'un mal qui risque de nuire dangereusement à son élévation.
yada sabhayam kuru-deva-devyah
kesabhimarsam suta-karma garhyam na varayam asa nrpah snusayah svasrair harantyah kuca-kunkumani
dyute tv adharmena jitasya sadhoh
satyavalambasya vanam gatasya na yacato dat samayena dayam tamo-jusano yad ajata-satroh
Maharaja Yudhisthira était l'héritier légitime du royaume de son père. Cependant, à seule fin de favoriser ses propres fils, avec à leur tête Duryodhana, son oncle, Dhrtarastra, eut recours à divers moyens déloyaux pour l'empêcher, lui et ses frères, de jouir de la part du royaume qui leur revenait de droit. En dernier recours, les Pandavas ne demandèrent à régner que sur cinq villages -un pour chacun d'entre eux-, mais cette requête fut également rejetée par les usurpateurs. Cet incident fut à l'origine de la Bataille de Kuruksetra, une guerre qui fut donc causée par les Kurus, et non par les Pandavas. En tant que ksatriyas, les Pandavas ne pouvaient convenablement subvenir à leurs besoins qu'en occupant un poste de dirigeant. En effet, ils ne pouvaient accepter aucune autre fonction car un brahmana, un ksatriya ou un vaisya ne doit jamais accepter un rôle d'employé pour assurer sa subsistance.
yada ca partha-prahitah sabhayam
jagad-gurur yani jagada krsnah na tani pumsam amrtayanani rajoru mene ksata-punya-lesah
Dépêché par Arjuna, Sri Krsna, le maître spirituel de l'univers entier, accepta, tel un messager, de Se rendre à la cour du roi Dhrtarastra pour lui soumettre une proposition de paix. Krsna est le Seigneur de tous les êtres, et pourtant, parce qu'un lien d'amitié spirituelle L'unissait à Arjuna, c'est avec joie qu'Il accepta ce rôle de messager, comme l'aurait fait un ami ordinaire. Tel est le comportement merveilleux du Seigneur à l'égard de Ses purs dévots. Il Se rendit donc à la cour de Dhrtarastra avec des paroles de paix; message qui fut particulièrement goûté par Bhisma et certains autres parmi les chefs illustres, précisément parce qu'il avait été énoncé par le Seigneur en personne. Cependant, ni Duryodhana, ni son père, Dhrtarastra, ne lui accordèrent grand intérêt, car l'un comme l'autre avaient déjà épuisé les mérites de leurs actes de vertu passés. Voilà ce qui attend ceux qui n'ont pas d'actes pieux à leur actif. En récompense d'actes de vertu passés, on pourra même devenir roi, mais en ce qui concerne Duryodhana et les siens, leurs mérites s'épuisaient et il devenait évident, d'après leurs actes, qu'ils allaient maintenant devoir rendre le trône aux Pandavas. Pour les bhaktas, le message de Dieu a la saveur du nectar, mais ce même message produira l'effet contraire chez les abhaktas, tout comme le sucre candi est doux au palais de l'homme en bonne santé, mais semble si amer pour qui souffre de la jaunisse.
yadopahuto bhavanam pravisto
mantraya prstah kila purvajena athaha tan mantra-drsam variyan yan mantrino vaidurikam vadanti
Les recommandations politiques de Vidura revêtaient un caractère d'autorité semblable à celui que l'on attribue aujourd'hui à celles de Pandita Canakya, tenu pour un expert des questions politiques et morales.
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |