SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 3 CHAPITRE 15 Description du royaume
de Dieu.
yatra naihsreyasam nama
vanam kama-dughair drumaih sarvartu-sribhir vibhrajat kaivalyam iva murtimat
Sur les planètes Vaikunthas, la terre, les arbres, les fruits et les fleurs, de même que les vaches, tout est complètement spirituel et personnel. Les arbres sont des arbres-à-souhaits. Sur notre Terre, les arbres produisent fruits et fleurs suivant les lois de l'énergie matérielle, mais sur les planètes Vaikunthas, les arbres, la terre, les hommes et les animaux sont tous purement spirituels; là, il n'existe aucune différence entre l'arbre et l'animal, ou entre l'animal et l'homme. Le mot murtimat, dans ce verset, indique précisément que tout y possède une forme spirituelle. L'absence de forme, telle que la conçoivent les impersonnalistes, se trouve ici réfutée; sur les planètes Vaikunthas, bien que tout soit spirituel et absolu, tout a également une forme définie. Les arbres et les hommes ont une forme, et parce que tous sont de nature spirituelle, il n'existe entre eux aucune différence, et ce, bien qu'ils prennent des apparences diverses.
vaimanikah sa-lalanas caritani sasvad
gayanti yatra samala-ksapanani bhartuh antar-jale nuvikasan-madhu-madhavinam gandhena khandita-dhiyo py anilam ksipantah
Il ressort de ce verset que les planètes Vaikunthas regorgent de richesses. On y trouve des aéronefs grâce auxquels les habitants de Vaikuntha voyagent à travers le monde spirituel en compagnie de leurs bien-aimées, et il y souffle une brise merveilleuse, portant le parfum des fleurs épanouies et de leur nectar. Néanmoins, les habitants de Vaikuntha ont un tel désir de louer le Seigneur qu'ils n'apprécient guère la distraction créée par cette brise tandis qu'ils chantent Ses gloires. Bref, ce sont de purs bhaktas. Ils considèrent la glorification du Seigneur comme plus importante que leur propre satisfaction sensorielle. Sur les planètes Vaikunthas, il ne saurait d'ailleurs être question de plaisir des sens. De pouvoir respirer l'arôme d'une fleur épanouie est certes agréable, mais cette action ne vise qu'à la satisfaction personnelle. Les habitants de Vaikuntha, eux, accordent toujours la préférence au service du Seigneur. Servir le Seigneur dans un sentiment d'amour absolu procure un tel plaisir qu'en comparaison de celui-ci, les plaisirs sensoriels semblent insipides.
paravatanyabhrta-sarasa-cakravaka-
datyuha-hamsa-suka-tittiri-barhinam yah kolahalo viramate cira-matram uccair bhrngadhipe hari-katham iva gayamane
Ce verset dévoile la nature absolue de Vaikuntha, où il n'existe aucune différence entre les oiseaux et les humains. Le monde spirituel regorge de variété, et tout y est également spirituel. La variété spirituelle indique que tout est animé. Rien dans le monde spirituel n'est inanimé; même les arbres, la terre, les plantes, les fleurs, les oiseaux et les animaux sont conscients de Krsna. La particularité de Vaikunthaloka est qu'il n'y est pas question de chercher quelque satisfaction personnelle. Dans l'univers matériel, même l'âne aime s'entendre braire, mais sur les planètes Vaikunthas, d'aussi merveilleux oiseaux que le paon, le cakravaka et le coucou préfèrent entendre les abeilles chanter les gloires du Seigneur qu'écouter leurs propres chants. Ainsi, les principes du service de dévotion, à commencer par l'écoute et le chant, sont-ils très marqués dans le monde Vaikuntha.
mandara-kunda-kurabotpala-campakarna-
punnaga-naga-bakulambuja-parijatah gandhe rcite tulasikabharanena tasya yasmims tapah sumanaso bahu manayanti
Ce verset établit très clairement l'importance des feuilles de tulasi. Les plants de tulasi et leurs feuilles revêtent, en effet, une grande importance dans le service de dévotion. On recommande aux bhaktas d'arroser l'arbuste de tulasi chaque jour et de recueillir ses feuilles pour les utiliser dans l'adoration du Seigneur. Un svami athée fit un jour la remarque suivante: "A quoi bon arroser un plant de tulasi? Mieux vaut arroser des aubergines, car au moins elles produiront quelque chose. Pourquoi donc arroser un plant de tulasi?" De tels insensés, ignorant tout du service de dévotion, provoquent parfois de véritables désastres dans l'éducation de la masse des hommes. La chose la plus importante concernant le monde spirituel est qu'aucune envie ne vient séparer les bhaktas qui y vivent. Cette règle s'applique même aux fleurs, lesquelles demeurent toutes conscientes de la grandeur de tulasi. Dans le monde de Vaikuntha, où pénétrèrent les quatre Kumaras, même les oiseaux et les fleurs ont leur conscience absorbée dans le service du Seigneur.
yat sankulam hari-padanati-matra-drstair
vaidurya-marakata-hema-mayair vimanaih yesam brhat-kati-tatah smita-sobhi-mukhyah krsnatmanam na raja adadhur utsmayadyaih
Dans l'univers matériel, les matérialistes obtiennent les richesses qu'ils convoitent à force de labeur. Nul ne peut jouir de la prospérité matérielle à moins d'avoir peiné pour l'obtenir; mais les dévots du Seigneur qui vivent à Vaikuntha jouissent naturellement d'une opulence spirituelle, toute d'émeraudes et de joyaux divers. Là, les ornements d'or incrustés de pierreries ne sont pas obtenus par un dur labeur, mais par la bénédiction du Seigneur. Autrement dit, les bhaktas vivant dans le royaume de Vaikuntha, ou même dans l'univers matériel, ne connaissent jamais la pauvreté, comme on le prétend parfois. Ils jouissent au contraire d'une grande opulence, mais n'ont pas à peiner pour l'obtenir. On apprend également que les compagnes des habitants de Vaikuntha dépassent de loin en beauté toute femme vivant dans l'univers matériel, même sur les planètes les plus élevées. Notre verset précise que les larges hanches des femmes attirent fortement les hommes et stimulent leur passion; mais ce qu'il y a de merveilleux à Vaikuntha, c'est que malgré les larges hanches et les ravissants visages des femmes, sans compter leurs parures d'émeraudes et d'autres joyaux, les hommes demeurent à tel point absorbés dans la conscience de Krsna qu'ils ne se sentent pas attirés pa leur beauté sublime. C'est donc dire que les rapports sont harmonieux entre les deux sexes, mais sans qu'intervienne le facteur sexuel. Les habitants de Vaikuntha connaissent un plaisir bien supérieur, d'où l'inutilité du plaisir sexuel.
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |