SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 3
CHAPITRE 15

Description du royaume
de Dieu.

VERSET 16

yatra naihsreyasam nama
vanam kama-dughair drumaih
sarvartu-sribhir vibhrajat
kaivalyam iva murtimat

TRADUCTION

Là, s'étendent de nombreuses forêts à caractère propice. Les arbres y sont des arbres-à-souhaits, et en toutes saisons, on les voit chargés de fleurs et de fruits, car sur les planètes Vaikunthas, tout est spirituel et personnel.

TENEUR ET PORTEE

Sur les planètes Vaikunthas, la terre, les arbres, les fruits et les fleurs, de même que les vaches, tout est complètement spirituel et personnel. Les arbres sont des arbres-à-souhaits. Sur notre Terre, les arbres produisent fruits et fleurs suivant les lois de l'énergie matérielle, mais sur les planètes Vaikunthas, les arbres, la terre, les hommes et les animaux sont tous purement spirituels; là, il n'existe aucune différence entre l'arbre et l'animal, ou entre l'animal et l'homme. Le mot murtimat, dans ce verset, indique précisément que tout y possède une forme spirituelle. L'absence de forme, telle que la conçoivent les impersonnalistes, se trouve ici réfutée; sur les planètes Vaikunthas, bien que tout soit spirituel et absolu, tout a également une forme définie. Les arbres et les hommes ont une forme, et parce que tous sont de nature spirituelle, il n'existe entre eux aucune différence, et ce, bien qu'ils prennent des apparences diverses.

VERSET 17

vaimanikah sa-lalanas caritani sasvad
gayanti yatra samala-ksapanani bhartuh
antar-jale nuvikasan-madhu-madhavinam
gandhena khandita-dhiyo py anilam ksipantah

TRADUCTION

Les habitants de ces planètes volent dans des aéronefs, accompagnés de leurs bien-aimées, et par leurs chants, louent éternellement les qualités et les actes du Seigneur, lesquels ne revêtent jamais un caractère funeste. Chantant les gloires du Seigneur, ils n'accordent même pas d'intérêt aux madhavis épanouies, ces fleurs odorantes et chargées de nectar.

TENEUR ET PORTEE

Il ressort de ce verset que les planètes Vaikunthas regorgent de richesses. On y trouve des aéronefs grâce auxquels les habitants de Vaikuntha voyagent à travers le monde spirituel en compagnie de leurs bien-aimées, et il y souffle une brise merveilleuse, portant le parfum des fleurs épanouies et de leur nectar. Néanmoins, les habitants de Vaikuntha ont un tel désir de louer le Seigneur qu'ils n'apprécient guère la distraction créée par cette brise tandis qu'ils chantent Ses gloires. Bref, ce sont de purs bhaktas. Ils considèrent la glorification du Seigneur comme plus importante que leur propre satisfaction sensorielle. Sur les planètes Vaikunthas, il ne saurait d'ailleurs être question de plaisir des sens. De pouvoir respirer l'arôme d'une fleur épanouie est certes agréable, mais cette action ne vise qu'à la satisfaction personnelle. Les habitants de Vaikuntha, eux, accordent toujours la préférence au service du Seigneur. Servir le Seigneur dans un sentiment d'amour absolu procure un tel plaisir qu'en comparaison de celui-ci, les plaisirs sensoriels semblent insipides.

VERSET 18

paravatanyabhrta-sarasa-cakravaka-
datyuha-hamsa-suka-tittiri-barhinam yah
kolahalo viramate cira-matram uccair
bhrngadhipe hari-katham iva gayamane

TRADUCTION

Lorsque le roi des bourdons chante sur un ton aigu les gloires du Seigneur, les tourterelles, coucous, grues, cakravakas, cygnes, perroquets, cailles et paons cessent leur tapage. Et si tous ces oiseaux divins taisent ainsi leur propre chant, c'est à seule fin d'entendre les gloires du Seigneur.

TENEUR ET PORTEE

Ce verset dévoile la nature absolue de Vaikuntha, où il n'existe aucune différence entre les oiseaux et les humains. Le monde spirituel regorge de variété, et tout y est également spirituel. La variété spirituelle indique que tout est animé. Rien dans le monde spirituel n'est inanimé; même les arbres, la terre, les plantes, les fleurs, les oiseaux et les animaux sont conscients de Krsna. La particularité de Vaikunthaloka est qu'il n'y est pas question de chercher quelque satisfaction personnelle. Dans l'univers matériel, même l'âne aime s'entendre braire, mais sur les planètes Vaikunthas, d'aussi merveilleux oiseaux que le paon, le cakravaka et le coucou préfèrent entendre les abeilles chanter les gloires du Seigneur qu'écouter leurs propres chants. Ainsi, les principes du service de dévotion, à commencer par l'écoute et le chant, sont-ils très marqués dans le monde Vaikuntha.

VERSET 19

mandara-kunda-kurabotpala-campakarna-
punnaga-naga-bakulambuja-parijatah
gandhe rcite tulasikabharanena tasya
yasmims tapah sumanaso bahu manayanti

TRADUCTION

Bien que les arbustes à fleurs comme le mandara, le kunda, le kurabaka, l'utpala, le campaka, l'arna, le punnaga, le nagakesara, le bakula, le parijata ainsi que le lys exhalent tous un parfum purement spirituel, ils restent conscients des austérités accomplies par tulasi, car le Seigneur lui accorde Sa préférence et porte des guirlandes faites de ses feuilles.

TENEUR ET PORTEE

Ce verset établit très clairement l'importance des feuilles de tulasi. Les plants de tulasi et leurs feuilles revêtent, en effet, une grande importance dans le service de dévotion. On recommande aux bhaktas d'arroser l'arbuste de tulasi chaque jour et de recueillir ses feuilles pour les utiliser dans l'adoration du Seigneur. Un svami athée fit un jour la remarque suivante: "A quoi bon arroser un plant de tulasi? Mieux vaut arroser des aubergines, car au moins elles produiront quelque chose. Pourquoi donc arroser un plant de tulasi?" De tels insensés, ignorant tout du service de dévotion, provoquent parfois de véritables désastres dans l'éducation de la masse des hommes.

La chose la plus importante concernant le monde spirituel est qu'aucune envie ne vient séparer les bhaktas qui y vivent. Cette règle s'applique même aux fleurs, lesquelles demeurent toutes conscientes de la grandeur de tulasi. Dans le monde de Vaikuntha, où pénétrèrent les quatre Kumaras, même les oiseaux et les fleurs ont leur conscience absorbée dans le service du Seigneur.

VERSET 20

yat sankulam hari-padanati-matra-drstair
vaidurya-marakata-hema-mayair vimanaih
yesam brhat-kati-tatah smita-sobhi-mukhyah
krsnatmanam na raja adadhur utsmayadyaih

TRADUCTION

Les habitants de Vaikuntha voyagent dans leurs aéronefs faits de lapis lazuli, d'émeraudes et d'or, où se pressent leurs compagnes aux larges hanches et aux visages merveilleusement souriants. Mais l'allégresse et les charmes angéliques de ces beautés ne sauraient les inciter à la passion.

TENEUR ET PORTEE

Dans l'univers matériel, les matérialistes obtiennent les richesses qu'ils convoitent à force de labeur. Nul ne peut jouir de la prospérité matérielle à moins d'avoir peiné pour l'obtenir; mais les dévots du Seigneur qui vivent à Vaikuntha jouissent naturellement d'une opulence spirituelle, toute d'émeraudes et de joyaux divers. Là, les ornements d'or incrustés de pierreries ne sont pas obtenus par un dur labeur, mais par la bénédiction du Seigneur. Autrement dit, les bhaktas vivant dans le royaume de Vaikuntha, ou même dans l'univers matériel, ne connaissent jamais la pauvreté, comme on le prétend parfois. Ils jouissent au contraire d'une grande opulence, mais n'ont pas à peiner pour l'obtenir. On apprend également que les compagnes des habitants de Vaikuntha dépassent de loin en beauté toute femme vivant dans l'univers matériel, même sur les planètes les plus élevées. Notre verset précise que les larges hanches des femmes attirent fortement les hommes et stimulent leur passion; mais ce qu'il y a de merveilleux à Vaikuntha, c'est que malgré les larges hanches et les ravissants visages des femmes, sans compter leurs parures d'émeraudes et d'autres joyaux, les hommes demeurent à tel point absorbés dans la conscience de Krsna qu'ils ne se sentent pas attirés pa leur beauté sublime. C'est donc dire que les rapports sont harmonieux entre les deux sexes, mais sans qu'intervienne le facteur sexuel. Les habitants de Vaikuntha connaissent un plaisir bien supérieur, d'où l'inutilité du plaisir sexuel.


Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare
Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare