SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 3
CHAPITRE 14

La grossesse
inopportune de Diti.

VERSET 11

tad bhavan dahyamanayam
sa-patninam samrddhibhih
prajavatinam bhadram te
mayy ayunktam anugraham

TRADUCTION

Aussi devrais-tu me montrer ta bonté en m'accordant toute ta miséricorde. Je désire avoir des fils, et me sens fort déprimée à la vue de l'opulence de tes autres épouses. Ce geste, si tu l'accomplis, te rendra heureux.

TENEUR ET PORTEE

La Bhagavad-gita reconnaît l'union charnelle visant à la procréation comme vertueuse. Lorsque Diti pria son époux de s'unir à elle, ce n'était pas exactement parce qu'elle était accablée de désirs charnels, mais plutôt parce qu'elle désirait des fils. N'en ayant aucun, elle se sentait désavantagée par rapport aux autres épouses de son mari. Kasyapa se devait donc de satisfaire son épouse légitime.

VERSET 12

bhartary aptorumananam
lokan avisate yasah
patir bhavad-vidho yasam
prajaya nanu jayate

TRADUCTION

Une femme est honorée dans le monde par la bénédiction de son époux, et un époux comme toi deviendra célèbre en concevant des enfants, puisque tu es destiné à accroître le nombre des êtres vivants.

TENEUR ET PORTEE

Selon Rsabhadeva, nul ne doit devenir père ou mère à moins d'être confiant dans son aptitude à engendrer des enfants qu'il pourra affranchir du tourbillon des morts et des renaissances. La vie humaine représente l'unique occasion qui s'offre à l'être conditionné de quitter la scène matérielle, encombrée des maux que sont la naissance, la maladie, la vieillesse et la mort. Chaque être humain devrait obtenir la possibilité de tirer parti de sa forme humaine, et un père comme Kasyapa était censé engendrer de bons enfants dans le but de les libérer.

VERSET 13

pura pita no bhagavan
dakso duhitr-vatsalah
kam vrnita varam vatsa
ity aprcchata nah prthak

TRADUCTION

Il y a de cela bien longtemps, notre père, le très respectable Daksa, qui affectionnait tant ses filles, nous demanda à chacune qui nous désirions épouser.

TENEUR ET PORTEE

Il ressort de ce verset que le libre choix de l'époux était permis par le père, mais non la liberté des fréquentations. Chacune des filles se vit offrir de choisir un époux rendu célèbre par ses exploits et sa personnalité. La décision ultime revenait cependant au père.

VERSET 14

sa viditvatmajanam no
bhavam santana-bhavanah
trayodasadadat tasam
yas te silam anuvratah

TRADUCTION

Daksa, notre père bienveillant, après avoir pris connaissance de nos intentions, nous remit toutes les treize entre tes mains, et depuis, nous t'avons toutes été fidèles.

TENEUR ET PORTEE

En général, les filles se montraient trop timides pour exprimer leur opinion devant leur père, mais celui-ci prenait connaissance de leurs intentions à travers une tierce personne, une grand-mère par exemple, avec qui ses petits-enfants communiquaient librement. Le roi Daksa recueillit ainsi les souhaits de ses filles, à la suite de quoi il les donna toutes les treize à Kasyapa. Or, chacune des soeurs de Diti était déjà mère, et comme elle-même se montrait aussi fidèle que toutes les autres envers leur époux commun, pourquoi devait-elle être privée d'enfants?

VERSET 15

atha me kuru kalyanam
kamam kamala-locana
artopasarpanam bhumann
amogham hi mahiyasi

TRADUCTION

O toi dont les yeux sont pareils à des lotus, daigne me bénir en satisfaisant mon désir. Lorsqu'un être affligé s'adresse à un noble personnage, jamais ses prières ne doivent rester vaines.

TENEUR ET PORTEE

Diti savait bien que sa requête risquait d'être rejetée du fait qu'elle l'avait exprimée à un moment mal choisi, mais elle prétexta que lorsqu'il y a urgence ou détresse, aucune considération de temps ou de lieu ne tient plus.


Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare
Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare