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SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 1 CHAPITRE 4 Apparition de Sri Narada.
tatrarg-veda-dharah pailah
samago jaiminih kavih vaisampayana evaiko nisnato yajusam uta
Les différents Vedas furent confiés à divers sages érudits pour qu'ils les développent à leur tour.
atharvangirasam asit
sumantur daruno munih itihasa-purananam pita me romaharsanah
Les sruti-mantras décrivent également Angira Muni comme strict adhérent aux principes rigides de l'Atharva-veda, et chef des adeptes de ce Veda.
ta eta rsayo vedam
svam svam vyasyann anekadha sisyaih prasisyais tac-chisyair vedas te sakhino bhavan
Les Vedas constituent la source originelle du savoir. Il n'est aucune partie du savoir, matériel ou spirituel, qui ne procède du texte originel des Vedas; toutes ses divisions ne sont que des développements particuliers de la connaissance initiale, transmise à l'origine par de grands maîtres respectables et érudits. En d'autres termes, le savoir védique, séparé en branches diverses par différentes filiations spirituelles, fut ensuite disséminé à travers le monde. C'est pourquoi nul ne peut prétendre posséder un savoir qui n'appartienne déjà aux Vedas.
ta eva veda durmedhair
dharyante purusair yatha evam cakara bhagavan vyasah krpana-vatsalah
Le Veda originel est unique; ce verset explique pourquoi il fut divisé en plusieurs parties. La semence première de toutes les connaissances, le Veda proprement dit, ne saurait être d'accès facile pour l'homme du commun. Une règle veut même que nul ne tente d'étudier les Vedas sans être un brahmana qualifié, règle souvent d'ailleurs mal interprétée. Certains hommes, par exemple, qui se disent brahmanas qualifiés du simple fait de leur naissance dans la famille d'un brahmana, revendiquent le monopole de l'étude des Vedas pour les seuls brahmanas de caste, c'est-à-dire eux-mêmes. Un autre groupe s'en prend à eux pour l'injustice qu'ils commettent à l'égard des autres castes, mais ce groupe n'est pas moins dans l'erreur. Le message des Vedas dut être expliqué même à Brahmaji, par le Seigneur Suprême. Par suite, il n'est accessible qu'aux êtres tout particulièrement gouvernés par la vertu. Ceux que dominent passion et ignorance ne sauraient le saisir, pas plus qu'ils ne peuvent connaître Sri Krsna, le Seigneur Suprême, lequel représente l'objet ultime du savoir védique. Dans l'âge de Satya, tous les hommes se trouvaient sous le signe de la vertu, mais depuis l'apparition du treta- et du dvapara-yugas, on assiste au déclin graduel de la vertu et à la dégradation de la masse des hommes. Dans l'âge où nous vivons, le kali-yuga, la vertu est pratiquement inexistante; telle est la raison pour laquelle au profit de la masse des hommes, le puissant sage au coeur magnanime, Srila Vyasadeva, divisa le Veda en plusieurs parties. De cette façon, les êtres d'intelligence affaiblie, que recouvrent la passion et l'ignorance, peuvent mettre son enseignement en pratique. C'est ce qu'explique d'ailleurs le sloka suivant.
stri-sudra-dvijabandhunam
trayi na sruti-gocara karma-sreyasi mudhanam sreya evam bhaved iha iti bharatam akhyanam krpaya munina krtam
Les proches des deux-fois-nés sont ceux qui ont pris naissance dans des familles, spirituellement cultivées, de brahmanas, de ksatriyas et de vaisyas, mais qui eux-mêmes ne sont pas dignes de leurs pères. Bien qu'ils en descendent, on ne leur attribue pas les qualités de la famille, car il leur manque la purification qui la caractérise. Les rites destinés à la purification commencent avant même la naissance de l'enfant; le premier, le garbhadhana-samskara, sert à purifier l'acte de la conception. Et celui qui ne traverse pas ce premier champ purificatoire ne peut être reconnu comme descendant d'une véritable famille de deux-fois-nés. Par ailleurs, ce premier rite sera plus tard suivi de plusieurs autres, dont celui du fil sacré, remis par le maître spirituel à son disciple au moment de l'initiation, et qui correspond véritablement à la seconde naissance. La première naissance survient au moment du garbhadhana-samskara et la seconde au moment de l'initiation spirituelle. Seul celui qui a traversé ces deux samskaras est vraiment digne de porter le nom de deux-fois-né. Si un père et une mère n'acceptent pas de suivre ces divers samskaras, s'ils n'engendrent des enfants que sous l'effet de la passion, ils obtiendront une descendance de dvija-bandhus. Ces derniers ne sont certes pas aussi intelligents que les enfants issus d'une famille où l'on respecte vraiment la règle des deux-fois-nés; on les place au même rang que les femmes et les sudras, eux-mêmes par nature d'intelligence moindre. Les sudras et les femmes n'ont, pour leur part, à observer aucun samskaras, excepté la cérémonie du mariage. Tous ces êtres à intelligence moindre -femmes, sudras, dvija-bandhus- se trouvent privés des qualités nécessaires pour comprendre le but spirituel des Vedas, et c'est pour eux que le Mahabharata fut compilé. Or, le but de ce Mahabharata est de servir le même dessein que les Vedas, et c'est pour cette raison que la Bhagavad-gita, qui résume le Veda, y a été insérée. Les êtres de moindre intelligence sont davantage captivés par les histoires que par la philosophie; Sri Krsna choisit donc d'énoncer la philosophie des Vedas sous la forme de la Bhagavad-gita. Vyasadeva et Sri Krsna Se situent tous deux sur le plan spirituel, et c'est ainsi qu'Ils ont pu, ensemble, contribuer au bien des âmes déchues de cet âge. La Bhagavad-gita renferme l'essence de tout le savoir védique; elle constitue, tout comme les Upanisads, une Ecriture fondamentale en ce qui a trait aux questions spirituelles. Quant à la philosophie du Vedanta, elle est réservée à ceux qui ont acquis des grades dans l'étude des sciences spirituelles (les seuls d'ailleurs qui puissent atteindre le niveau absolu du service de dévotion au Seigneur). Il s'agit d'une grande science, dont le plus grand maître est le Seigneur en Personne, sous Sa forme de Sri Caitanya Mahaprabhu; ceux qu'Il dote du pouvoir de le faire peuvent à leur tour initier les autres à ce sublime service d'amour.
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