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SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 1 CHAPITRE 4 Apparition de Sri Narada.
namanti yat-pada-niketam atmanah
sivaya haniya dhanani satravah katham sa virah sriyam anga dustyajam yuvaisatotsrastum aho sahasubhih
Rien dans la vie de Maharaja Pariksit n'était à déplorer. Encore à la fleur de l'âge, puissant, riche, il pouvait pleinement jouir de la vie. Aucune raison, donc, pour lui, de se retirer. Il n'éprouvait aucune difficulté à recueillir le tribut de ses peuples, car il montrait une telle puissance et une telle vaillance que même ses ennemis venaient se prosterner à ses pieds, jugeant de leur véritable intérêt de lui abandonner toutes leurs richesses. Maharaja Pariksit était un roi de grande piété et ses ennemis connaissaient tous la défaite, aussi son royaume était-il toujours florissant. Lait, céréales et métaux abondaient, et toutes les rivières de même que les montagnes regorgeaient de richesses naturelles. Sur le plan matériel, donc, tout était pleinement satisfaisant. L'empereur n'avait aucune raison apparente d'abandonner d'une manière aussi précoce son royaume et sa vie. Aussi, les sages sont impatients d'entendre tout ce qui peut éclairer la question.
sivaya lokasya bhavaya bhutaye
ya uttama-sloka-parayana janah jivanti natmartham asau parasrayam mumoca nirvidya kutah kalevaram
Parce que dévot du Seigneur, Pariksit Maharaja faisait à la fois un roi et un chef de famille modèles. C'est que l'homme qui se voue au Seigneur possède par là même toutes les qualités, comme l'empereur nous en montre le meilleur exemple. Il n'éprouvait aucun attachement pour les richesses matérielles en sa possession. Mais puisqu'il était roi, il devait veiller au parfait bien-être des citoyens, non seulement pour cette vie, mais encore pour la suivante. Il n'aurait jamais admis que s'ouvrent des abattoirs ou même qu'on tue une seule vache. Il n'avait rien de commun avec ces dirigeants partiaux et ineptes qui assurent la protection d'un être et permettent qu'un autre soit massacré. En tant que bhakta, il savait régner de façon à ce que tous les êtres -hommes, animaux, plantes et le reste- soient heureux. Aucun intérêt personnel ne l'animait. L'égoïsme peut être convergent ou divergent, c'est-à-dire centré sur soi ou s'étendant autour de soi, mais en lui, de l'une ou l'autre de ces formes on ne trouvait nulle trace. Son seul désir: plaire au Seigneur Suprême, à la Vérité Absolue. Le roi est le représentant du Seigneur, et son intérêt doit donc s'accorder avec celui du Seigneur. Or, l'Etre Divin souhaite voir tous les êtres Lui obéir et ainsi trouver le bonheur. Pour cette raison, le seul désir d'un roi doit être de guider tous ses sujets sur la voie du retour au royaume de Dieu. Les activités des citoyens doivent dès lors être coordonnées dans ce but. Sous le règne d'un souverain qui représente dignement la Personne Divine, le royaume regorge d'opulence, et les hommes n'éprouvent pas le besoin de consommer la chair des animaux. Il y a suffisamment de céréales, de lait, de fruits et de légumes pour que tous, hommes et bêtes, puissent manger bien et à satiété. Enfin, lorsque tous les êtres sont nourris et abrités à leur satisfaction, et qu'ils respectent les règles des Ecritures, il ne saurait y avoir de conflit entre eux. L'empereur Pariksit était digne de son titre; par suite, tous, sous son règne, connaissaient le bonheur.
tat sarvam nah samacaksva
prsto yad iha kincana manye tvam visaye vacam snatam anyatra chandasat
La différence entre les Vedas et les Puranas est comparable à celle qui distingue les brahmanas des parivrajakas (prédicateurs érudits). Les brahmanas ont pour fonction d'accomplir divers sacrifices intéressés tels que les recommandent les Vedas; les parivrajakas, eux, se consacrent à la diffusion massive du savoir spirituel. En tant que tels, les parivrajakas, ou parivrajakacaryas, n'excellent pas toujours dans l'art de prononcer les mantras védiques, comme font, en respectant à la lettre les accents et la métrique, les brahmanas. Mais il ne faudrait pas croire pour autant que les brahmanas ont plus d'importance que les prédicateurs itinérants. Malgré des différences certaines, les deux sont simultanément non différents l'un de l'autre, car ils servent en fait, par des voies différentes, un but unique. Il n'y a non plus aucune différence fondamentale entre l'essence des mantras védiques et ce qui fait l'objet des Puranas et de l'Itihasa. Srila Jiva Gosvami souligne que la Madhyandina-sruti décrit tous les Vedas -le Sama, l'Atharva, le Rk, le Yajus, les Puranas, les Itihasas, les Upanisads, etc.- comme des émanations du souffle de l'Etre Suprême. La seule différence réelle est que les mantras védiques commencent, pour la plupart, par le pranava omkara, et qu'il faut un certain entraînement pour parvenir à en respecter la prononciation et la métrique. Mais encore une fois, cela ne peut signifier que le Srimad-Bhagavatam ait une moins grande importance que les mantras védiques, sans compter qu'il représente, nous l'avons vu, le fruit mûr de tous les Vedas. Par ailleurs, nous savons que le plus parfait des êtres libérés, Srila Sukadeva Gosvami, âme déjà réalisée, baigne dans l'étude du Srimad-Bhagavatam. Et Srila Suta Gosvami marche sur ses traces, de sorte que sa position ne se trouve en rien abaissée par le fait qu'il n'excelle pas dans l'art de chanter les mantras védiques suivant toutes les règles de la prosodie: cet art dépend en effet davantage de la pratique que d'une réalisation tangible. Or, la véritable réalisation présente en elle-même une importance plus grande que la répétition mécanique des vibrations sonores, dont est aussi capable le perroquet.
suta uvaca
dvapare samanuprapte trtiye yuga-paryaye jatah parasarad yogi vasavyam kalaya hareh
Au temps où le second yuga chevauchait le troisième, apparut le grand sage Vyasadeva, né de Parasara et de Satyavati, la fille de Vasu.
Les quatre yugas se suivent en ordre chronologique: Satya, Dvapara, Treta et Kali. Mais il arrive parfois qu'ils se chevauchent les uns les autres. Sous le règne du Vaivasvata Manu, par exemple, dans le vingt-huitième cycle de quatre âges, on vit le troisième précéder le second. Dans cet âge, Sri Krsna aussi choisit d'apparaître, et pour cette raison, le cours habituel des temps connaît certaines altérations. Le grand sage Vyasadeva eut comme mère Satyavati, la fille de Vasu, le pêcheur, et comme père le grand sage Parasara Muni. Voilà pour l'apparition de Vyasadeva. Chaque âge se divise en trois périodes, qu'on nomme sandhyas, et Vyasadeva parut dans le troisième sandhya de ce dvarpara-yuga assez particulier.
sa kadacit sarasvatya
upasprsya jalam sucih vivikta eka asina udite ravi-mandale
La rivière Sarasvati coule dans la région de Badarikasrama, dans les Himalayas, et l'endroit précis auquel ce verset fait allusion est Samyaprasa, où demeure Vyasadeva. Samyaprasa se trouve également dans la région de Badarikasrama.
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |