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SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 1 CHAPITRE 4 Apparition de Sri Narada.
katham alaksitah pauraih
sampraptah kuru-jangalan unmatta-muka-jadavad vicaran gaja-sahvaye
La ville actuelle de Delhi s'appelait jadis Hastinapura, du nom de son fondateur, le roi Hasti. Gosvami Sukadeva, après avoir quitté le foyer paternel, s'était mis à errer, de-ci, de-là, sous les apparences d'un aliéné. Comment le peuple aurait-il pu reconnaître sa grandeur? C'est qu'on ne connaît pas un sage en le voyant, mais en entendant ses paroles. Il faut approcher les sadhus, les grands sages, non pour les voir, mais pour les écouter. Et si l'on n'est pas prêt à écouter leurs paroles, on ne retire aucun bienfait de leur présence. Sukadeva Gosvami, en véritable sadhu, savait parler des Activités spirituelles et absolues du Seigneur; satisfaire les caprices du vulgaire, jouer les magiciens, cela ne l'intéressait pas. Mais au moment où il parla du Bhagavatam, alors on le reconnut à sa juste valeur. De l'extérieur il pouvait passer pour un fou, privé d'intelligence et de parole; en fait, c'était le plus grand sage et spiritualiste.
katham va pandaveyasya
rajarser munina saha samvadah samabhut tata yatraisa satvati srutih
Ce verset confirme que le Srimad-Bhagavatam forme l'essence des Vedas. Il ne s'agit pas de quelque récit imaginaire, comme le croient parfois des ignorants. On l'appelle également la Suka-samhita, ou l'hymne védique chanté par Sri Sukadeva Gosvami, le grand sage libéré.
sa go-dohana-matram hi
grhesu grha-medhinam aveksate maha-bhagas tirthi-kurvams tad asramam
Sukadeva Gosvami rencontra l'empereur Pariksit et l'éclaira sur le message du Srimad-Bhagavatam. Il avait l'habitude de ne rester dans un foyer qu'une trentaine de minutes, au moment de traire la vache. Il acceptait alors les dons que lui faisait le chef de famille ainsi béni par la Providence et en sanctifiait la demeure par sa présence bénéfique. Sukadeva Gosvami nous donne donc l'exemple du prédicateur parfait, établi au niveau spirituel. Les sannyasis voués à la tâche de prêcher le message de Dieu devraient comprendre, à la lumière de son comportement, qu'ils n'ont à entretenir d'autre rapport avec les gens de famille que ceux destinés à les éclairer spirituellement, et qu'ils ne doivent leur demander la charité qu'à seule fin de purifier leur demeure. Celui qui a embrassé l'ordre du renoncement ne doit pas se laisser fasciner par le miroitement des biens matériels que possède le chef de famille -et ainsi s'asservir à quelque matérialiste. Cela serait pour lui plus dangereux que de boire du poison, que de commettre un suicide.
abhimanyu-sutam suta
prahur bhagavatottamam tasya janma mahascaryam karmani ca grnihi nah
Merveilleuse fut la naissance de Maharaja Pariksit, car il reçut protection, dans le sein maternel, du Seigneur Suprême, Sri Krsna. Merveilleux ses actes, car il châtia Kali, lequel s'apprêtait à tuer une vache. Tuer une vache revient à détruire toute civilisation humaine, et l'empereur voulut protéger la vache et interdire à Kali, personnification même du péché, d'accomplir ce geste abominable. Merveilleuse enfin sa mort, car il en fut prévenu à l'avance, chose extraordinaire parmi les mortels. Il sut profiter de l'avertissement et se prépara à mourir en s'asseyant sur la rive du Gange pour écouter le récit des Activités sublimes du Seigneur. De plus, durant ces jours où il écouta le Srimad-Bhagavatam, il ne mangea rien, ne but rien, et ne dormit pas un seul instant. Tout ce qui le concerne est donc merveilleux, et il vaut d'écouter attentivement le récit de ses actes. Voilà pourquoi les sages manifestent, dans ce verset, le désir d'entendre en détail ce récit.
sa samrat kasya va hetoh
pandunam mana-vardhanah prayopavisto gangayam anadrtyadhirat-sriyam
Maharaja Pariksit était empereur du monde, y compris des mers et des océans. Il n'avait pas eu à conquérir ce royaume par ses propres efforts mais en avait hérité de ses grands-pères, Maharaja Yudhisthira et ses frères. Or, il l'administrait avec grand art et se maintenait ainsi à la hauteur de ses illustres ancêtres. Il n'y avait donc rien qu'on pût reprocher à son opulence, ou à l'exercice de ses fonctions royales. Pourquoi, dès lors, abandonner toutes ces choses favorables pour s'asseoir sur la rive du Gange et jeûner jusqu'à la mort? C'est là un geste plutôt surprenant, dont tous les sages désirent ardemment connaître le motif.
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |