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SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 1 CHAPITRE 3 Les avataras.
sa va idam visvam amogha-lilah
srjaty avaty atti na sajjate smin bhutesu cantarhita atma-tantrah sad-vargikam jighrati sad-gunesah
La principale différence séparant le Seigneur Suprême des êtres distincts est que le premier est le créateur des seconds. Notre verset Le qualifie d'amogha-lila, signifiant par là qu'il n'est rien de lamentable dans Sa création, et ceux qui sèment en elle le désordre doivent eux-mêmes en souffrir. Le Seigneur, du fait qu'Il possède pleinement les six excellences -beauté, richesse, renommée, puissance, sagesse et renoncement- demeure le maître des sens et transcende toute affliction matérielle. Il crée les univers manifestés afin de donner aux âmes qui subissent les trois formes de souffrance propre au conditionnement matériel la possibilité de revenir à Lui, les maintient et, le temps venu, les détruit, sans être le moindrement affecté par ces actions. Il n'est en contact avec la création matérielle que d'une manière très superficielle, comme lorsqu'on perçoit l'arôme d'un objet odorant sans être en contact avec cet objet. Rien ni personne d'impur ne peut donc, en dépit de tous les efforts, L'approcher.
na casya kascin nipunena dhatur
avaiti jantuh kumanisa utih namani rupani mano-vacobhih santanvato nata-caryam ivajnah
Nul ne peut dépeindre de façon convenable la nature sublime de la Vérité Absolue, c'est pourquoi Elle est dite hors de portée de la pensée et du verbe. Il existe pourtant des esprits mal informés qui tentent de saisir la Vérité Absolue à travers leurs propres conjectures, naturellement imparfaites, et leurs descriptions tout aussi fautives de Ses Activités. Sachons que pour l'homme du commun, Ses Activités, Ses Apparitions et Disparitions, Ses Noms, Ses Formes, Ses différentes Personnalités et Son Entourage, bref tout ce qui Le concerne, demeure mystérieux. On compte deux catégories de matérialistes: ceux qui cherchent à jouir des fruits de leurs actes et les empiristes. Les premiers ignorent pratiquement tout de la Vérité Absolue, et les seconds, pour leur part, après avoir connu la frustration qu'engendre l'action intéressée, se tournent vers Elle et cherchent à La connaître par la spéculation intellectuelle. Mais pour les uns comme pour les autres, Elle demeure un mystère, comme pour l'enfant les tours du magicien. Incapables, donc, de saisir la magie de l'Etre Suprême, les abhaktas demeurent toujours, quelque adresse qu'ils montrent dans l'action intéressée ou la spéculation intellectuelle, prisonniers de l'ignorance. Leur peu de savoir leur interdit l'accès aux régions mystérieuses de la Transcendance. Les théoriciens vont un peu plus haut que ceux qui agissent en vue des fruits de leurs actes, mais parce qu'également sous l'emprise de l'illusion, ils tiennent pour acquis que tout ce qui possède un nom, une forme et des activités ne peut être qu'un produit de l'énergie matérielle. Pour eux, donc, l'Absolu, l'Etre spirituel suprême, ne peut être que sans nom, sans forme, non agissant. Mettre ainsi le Nom et la Forme du Seigneur sur un même pied que les noms et formes de la matière prouve bien leur ignorance; et ce n'est certes pas avec ce genre de savoir qu'ils pourront saisir la nature réelle de l'Etre Suprême. Le Seigneur, enseigne la Bhagavad-gita, ne quitte jamais le niveau absolu, même lorsqu'Il descend dans l'univers matériel. Mais les ignorants et les sots Le considèrent comme un grand personnage, parmi d'autres, et demeurent ainsi fourvoyés par l'énergie illusoire.
sa veda dhatuh padavim parasya
duranta-viryasya rathanga-paneh yo mayaya santatayanuvrttya bhajeta tat-pada-saroja-gandham
Seuls les purs bhaktas, parce qu'affanchis totalement de l'action intéressée, de la spéculation intellectuelle et de leurs suites, peuvent saisir le Nom, la Forme et les Activités spirituels et absolus du Seigneur. Ces purs bhaktas n'attendent rien pour eux-mêmes en échange du service qu'ils vouent au Seigneur. Sans réserve et sans interruption, ils continuent spontanément de Le servir. En fait, tous les êtres, sans exception, qui vivent dans la création du Seigneur, Le servent, directement ou indirectement; nul ne vit hors de cette loi de Dieu. Mais ceux qui Le servent indirectement, contraints par Son agent d'illusion, le font d'une manière inopportune, alors que ceux qui Le servent directement, selon les instructions de Son représentant bien-aimé, le font d'une manière tout à fait opportune. Ces serviteurs positifs du Seigneur sont Ses dévots, et grâce à Sa miséricorde, ils peuvent pénétrer les régions mystérieuses de la Transcendance. Les fervents de la spéculation intellectuelle, eux, baignent constamment dans les ténèbres. La Bhagavad-gita enseigne que le Seigneur guide personnellement Son pur dévot sur le sentier de la réalisation spirituelle, et cela, en raison de l'engagement constant du dévot dans Son service d'amour par affection spontanée pour Lui. Tel est le secret pour entrer dans le royaume de Dieu. L'action intéressée et la spéculation intellectuelle ne nous y seront d'aucune aide.
atheha dhanya bhagavanta ittham
yad vasudeve khila-loka-nathe kurvanti sarvatmakam atma-bhavam na yatra bhuyah parivarta ugrah
Suta Gosvami loue ici les questions des sages conduits par Saunaka, en raison de leur valeur spirituelle. Nous en sommes déjà venus à la conclusion que seuls les bhaktas peuvent connaître en profondeur le Seigneur Suprême; les autres, au fond, ne connaissent rien de Lui. Les bhaktas possèdent donc le savoir spirituel parfait. Le Seigneur Suprême constitue le fin mot de la Vérité Absolue; le Brahman impersonnel de même que le Paramatma "localisé" sont en Lui. Ainsi, celui qui connaît le Seigneur Suprême connaît du même coup tout ce qui Le concerne: Sa Personne, Ses émanations et Ses multiples puissances. C'est pourquoi on glorifie les bhaktas d'avoir atteint ce qui représente la réussite parfaite. De plus, les purs dévots du Seigneur sont entièrement protégés des redoutables souffrances qu'infligent en ce monde les répétitions de la naissance et de la mort.
idam bhagavatam nama
puranam brahma-sammitam uttama-sloka-caritam cakara bhagavan rsih nihsreyasaya lokasya dhanyam svasty-ayanam mahat
Sri Caitanya Mahaprabhu a donné le Srimad-Bhagavatam pour l'expression sonore pure, sans tache, de tout le savoir védique. Ce Srimad-Bhagavatam, qui contient une anthologie des récits ayant trait aux grands bhaktas, liés directement au Seigneur Suprême, représente en outre la manifestation littéraire de Sri Krsna, et ne diffère en rien de Lui. Il doit donc être révéré au même titre que le Seigneur, puisqu'il peut également donner à qui en fait l'étude patiente et attentive les bénédictions ultimes du Seigneur. Comme Dieu est toute lumière, toute félicité et toute perfection, de mêmee le Srimad-Bhagavatam; ce récit, lorsque nous le recevons par l'intermédiaire "transparent" du maître spirituel qualifié, a le pouvoir de faire jaillir sur nous toute la lumière sublime de la Vérité Absolue, le Brahman Suprême, ou Sri Krsna. Srila Svarupa Damodara Gosvami, le secrétaire privé de Sri Caitanya, conseillait à tous les visiteurs qui approchaient le Seigneur à Puri d'étudier le livre bhagavata auprès de la personne bhagavata. La personne bhagavata, c'est le maître spirituel authentique et parfaitement réalisé, et ce n'est que par lui que nous pouvons percer le message du livre bhagavata et ainsi atteindre le but désiré. Une telle étude du Srimad-Bhagavatam peut en fait nous conférer tous les bienfaits, toutes les bénédictions sublimes qu'il est possible d'obtenir au contact personnel du Seigneur, Sri Krsna.
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