8) Il faut chanter constamment le Saint Nom. L'objet principal du souvenir constant de tous les êtres est le Saint Nom : [Sri Chaitanya Mahaprabhu demanda:] " Que doivent se rappeler constamment les êtres vivants? " [Ramananda Raya répondit:] " L'objet principal de leur souvenir doit toujours être le Saint Nom du Seigneur, Ses Attributs et Ses Divertissements. " (C.C. Madhya 8.252) Fidèle aux directives du Seigneur, le dévot chante sans cesse Son Saint Nom : Un jour, Vallabha Bhatta dit à Advaita Acarya : " Chaque âme distincte est de nature féminine [prakrti] et considère Krishna comme son époux [pati]. Il est du devoir d'une chaste épouse, dévouée à son mari, de ne pas prononcer le nom de ce dernier; mais vous tous tant que vous êtes chantez le Nom de Krishna. Quelle sorte de principe religieux est-ce là? " Advaita Acarya répondit : " Devant toi Se trouve Sri Chaitanya Mahaprabhu, la personnification des principes de la religion. Tu devrais t'adresser à Lui, car Lui t'apportera la bonne réponse. " Entendant ces propos, Sri Chaitanya dit : " Mon cher Vallabha, tu n'entends rien aux principes religieux. En vérité, le premier devoir d'une chaste épouse consiste à faire la volonté de son mari. L'instruction de Krishna est de chanter sans cesse Son Nom. Par conséquent, toute âme chaste et fidèle à son époux Krishna doit chanter le Nom du Seigneur, car elle ne peut renier l'ordre de son époux. S'en tenant à ce principe religieux, un pur dévot de Krishna chante donc constamment les Saints Noms. Il en résulte pour lui de goûter le fruit de l'amour extatique pour Krishna. " (C.C. Antya 7.103-108) On doit chanter constamment le Saint Nom : [Shiva dit aux fils du roi Pracinabarhi:] " Ainsi, ô princes, le Seigneur Souverain, Hari, habite dans le cœur de chaque être, et donc également dans le vôtre. En conséquence, chantez Ses gloires et méditez toujours sur Lui. " Le mot asakrt est important dans ce verset; il ne signifie pas " seulement pendant quelques minutes ", mais " de façon continue ". Cela correspond d'ailleurs aux instructions données par Sri Chaitanya dans Son Siksastaka: kirtaniyah sada harih - " Il faut chanter le Saint Nom du Seigneur vingt-quatre heures par jour ". Voilà donc pourquoi, dans notre Mouvement pour la Conscience de Krishna, nous demandons au bhaktas de réciter quotidiennement seize chapelets. À vrai dire, il nous faudrait prier jour et nuit, comme Haridasa Thakura qui chantait le mantra Hare Krishna 300 000 fois par jour - en fait, il n'avait pas d'autre occupation. Certains parmi les Goswamis, comme Raghunatha Dasa Goswami, praient également avec une grande rigueur, et offraient leur hommage avec la même discipline. Srinivasa Acarya nous dit dans ses prières à la gloire des six Goswamis (le Sad-gosvamy-astaka): sankhya-purvaka-nama-gana-natibhih kalavasani-krtau. Les mots sankhya-purvaka signifient " maintenir un nombre constant ". Et non seulement Raghunatha Dasa Goswami récitait-il un très grand nombre de fois les Saints Noms du Seigneur, mais il offrait également son hommage d'une façon aussi assidue. (S.B. 4.24.70) Il faut aspirer à chanter constamment le mantra Hare Krishna : Au sein de notre Mouvement pour la Conscience de Krishna, nous enseignons à nos disciples à réciter sans cesse le mantra Hare Krishna sur un chapelet. Même ceux qui n'ont pas l'habitude de cette pratique se voient conseiller de réciter au moins seize chapelets par jour en guise d'entraînement. Car Sri Chaitanya Mahaprabhu a recommandé :
trnad api sunicena taror api sahisnuna amanina manadena kirtaniyah sada harih " On doit chanter le Saint Nom du Seigneur en toute humilité, en se considérant moins qu'un fétu de paille sur la route; on doit se montrer plus tolérant que l'arbre, dénué de toute prétention et toujours prêt à offrir à autrui ses respects. C'est dans un tel état d'esprit qu'on peut sans fin chanter le Saint Nom. " Sada veut dire " toujours ", et Haridasa Thakura dit : nirantara nama lao - " Chante sans arrêt le mantra Hare Krishna. " (C.C. Antya 3.137) Le sankirtana-yajña (le chant du Saint Nom) doit être accompli sans interruption à travers le monde : Maharaja Barhisat s'absorba complètement dans les pratiques intéressées propres aux sacrifices. Ceci signifie que dès qu'il avait terminé un yajña en un endroit déterminé, il en recommençait aussitôt un autre dans un lieu avoisinant. De nos jours, il s'avère également nécessaire d'accomplir le sankirtana-yajña dans le monde entier. Le Mouvement pour la Conscience de Krishna a commencé à célébrer le sankirtana-yajña en différents lieux, et on a pu remarquer que partout où ce sacrifice était accompli, des milliers de personnes se regroupaient pour y prendre part. L'atmosphère bénéfique et sanctifiée qui est ainsi subtilement créée doit s'étendre à toute la Terre. Les membres du Mouvement pour la Conscience de Krishna doivent faire se succéder les sankirtana-yajñas tant et si bien que tous les hommes en viendront à chanter - soit sérieusement soit pour s'amuser - le mantra Hare Krishna, Hare Krishna, Krishna Krishna, Hare Hare / Hare Rama, Hare Rama, Rama Rama, Hare Hare. Cette pratique aura pour effet de purifier leur cœur... Il est devenu impossible de procéder à une suite ininterrompue de yajñas, comme le fit Maharaja Barhisat; néanmoins, il est en notre pouvoir d'accomplir le sankirtana-yajña, lequel n'entraîne aucune dépense. On peut s'asseoir n'importe où et chanter : Hare Krishna, Hare Krishna, Krishna Krishna, Hare Hare / Hare Rama, Hare Rama, Rama Rama, Hare Hare. Et il suffit d'inonder la surface du globe avec le chant du mantra Hare Krishna pour que les hommes du monde entier deviennent très heureux. (S.B. 4.24.10) Le madhyama-bhagavata se distingue du dévot néophyte par son chant constant du Saint Nom (dont il souligne l'importance) : L'habitant de Kulina-grama dit : " Dis-moi, s'il Te plaît, qui est véritablement un Vaisnava et quelles sont ses caractéristiques. " Comprenant sa pensée, Sri Chaitanya Mahaprabhu sourit et lui donna la réponse suivante : " Une personne qui chante toujours le Saint Nom du Seigneur doit être considérée comme un Vaisnava de premier ordre, et ton devoir est de servir ses pieds pareils-au-lotus. " Srila Bhaktisiddhanta Sarasvati Thakura dit que tout Vaisnava qui chante constamment le Saint Nom du Seigneur doit être considéré comme ayant atteint le deuxième niveau du vaishnavisme. Il est supérieur au Vaisnava néophyte qui a juste appris à chanter le Saint Nom. Le dévot néophyte essaie simplement de chanter le Saint Nom, tandis que le dévot avancé a l'habitude de le chanter et y prend plaisir. Ce dernier est appelé madhyama-bhagavata, ce qui indique qu'il a atteint le stade intermédiaire, entre le néophyte et le parfait dévot... Le dévot intermédiaire est très attiré par le chant du Saint Nom et en le chantant, il se voit élevé au niveau de l'amour. Si l'on se montre très attaché à chanter le Saint Nom du Seigneur, on peut comprendre sa position de serviteur du maître spirituel, des autres Vaisnavas et de Krishna Lui-même. Ainsi le Vaisnava intermédiaire se considère-t-il comme krishna-dasa, le serviteur de Krishna. Il prêche donc la conscience de Krishna aux néophytes innocents et souligne l'importance du chant du maha-mantra. (C.C. Madhya 16.71-72) Les purs dévots dans l'ordre du renoncement ne doivent pas avoir d'autre occupation que le chant du Saint Nom : [Sri Chaitanya dit à Govinda:] " Un membre de l'ordre du renoncement doit constamment chanter le Saint Nom du Seigneur et se contenter de mendier pour manger. Ainsi doit-il assurer sa subsistance. " Comme l'enseigne le Hari-bhakti-vilasa, à la fin du vingtième vilasa (366, 379, 382):
prabhate cardha-ratre ca
evam ekantinam prayah Un chef de famille Vaisnava bien nanti ne peut vivre tel un membre de l'ordre du renoncement prenant complètement refuge dans le Saint Nom. Il doit chanter le Saint Nom de Krishna matin, midi et soir, et sera alors en mesure de s'affranchir de l'ignorance. Par contre, les purs dévots appartenant à l'ordre du renoncement, totalement abandonnés aux pieds pareils-au-lotus de Krishna, doivent eux chanter le Saint Nom avec une foi et un amour profonds, méditant sans cesse sur les pieds de lotus de Krishna. Ils ne doivent avoir aucune autre occupation que le chant du Saint Nom du Seigneur. C'est ce que confirme Srila Jiva Goswami dans son Bhakti-sandarbha :
(C.C. Antya 6.223) À notre centre mondial de Mayapur, le chant des Saints Noms doit se poursuivre sans fin : Quand le mouvement de sankirtana commença ainsi à prendre son essor, on n'entendait plus rien d'autre à Navadvipa que les mots " Hari! Hari! " et le son du mrdanga et des kartals. L'Association Internationale pour la Conscience de Krishna a maintenant son centre mondial à Navadvipa, Mayapur. Les dirigeants de ce centre doivent s'assurer que l'on y chante vingt-quatre heures sur vingt-quatre les Saints Noms du maha-mantra Hare Krishna, complétés par haraye namah krsna yadavaya namah, car ce chant était particulièrement cher à Sri Chaitanya Mahaprabhu. Mais tout ce sankirtana doit être précédé par le chant des Saints Noms des cinq tattvas - sri-krsna-caitanya prabhu nityananda sri-advaita-gadadhara srivasadi-gaura-bhakta-vrnda. Nous avons déjà l'habitude de chanter ces deux mantras: sri-krsna-caitanya prabhu nityananda sri-advaita-gadadhara srivasadi-gaura-bhakta-vrnda et Hare Krishna, Hare Krishna, Krishna Krishna, Hare Hare / Hare Rama, Hare Rama, Rama Rama, Hare Hare. Maintenant, à la suite de ces deux mantras - et surtout à Mayapur -, il faut ajouter ces deux lignes : haraye namah krsna yadavaya namah / gopala govinda rama sri-madhusudana. Le chant de ces trois mantras doit s'y poursuivre d'une façon si parfaite que personne ne pourra entendre d'autres vibrations que celles des Saints Noms du Seigneur. Le centre deviendra ainsi spirituellement parfait. (C.C. Adi 17.123) Au lieu de fermer les églises, elles pourraient être offertes aux dévots qui y chanteraient le Saint Nom 24 heures par jour : Au lieu de fermer les églises, pourquoi ne pas nous les offrir? Nous y chanterions le Saint Nom de Dieu vingt-quatre heures par jour. À Londres, j'ai vu des centaines d'églises fermées ou utilisées à toutes sortes de fins non religieuses. De même à Los Angeles, où nous avons acquis une de ces églises: plus personne n'y venait. Visitez-la aujourd'hui, vous y verrez des milliers de fidèles. (SAF, p. 115)
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