(Enya / Roma Ryan)

When the warmth of the day becomes the night
Who could sleep beneath a strange moonlight ?
No guiding star so far from home.

Walked the way o’ promise
To find but snow throughout
The voice of the winds
Brings nothing more than low echoes
So far from home.

Even from a child a wish is not enough
For me, for me
The sky may fall
And even from a child
A dream is not enough
Could be, could be the sky may fall
Could be, could be the night ends all.

No rains could weep as I have wept
To know a simple dream will not be kept
I am a child so far from home
One by one the sky may fall
I may not awaken.

Née le 17 mai 1961, Enya débute sa carrière comme chanteuse et claviériste au sein de Clannad, un groupe formé de sa sœur, deux frères et deux oncles, avec qui elle enregistre trois albums et qu’elle accompagne en tournée européenne. N’étant pas malgré tout considérée comme membre à part entière, elle quitte le groupe pour une carrière solo. Son premier disque, « The Celts », passe inaperçu mais lui vaut quand même un contrat chez Warner. Il sera suivi d’un no.1 en Angleterre, « Orinoco Flow », son deuxième 45 tours. Mais ce n’est qu’avec « Caribbean Blue » et le CD « Shepherd Moons » que l’Amérique succombera enfin au charme d’Enya, la couronnant reine de la musique dite Nouvel Âge. En 2001, elle lance une édition spéciale de son single « Only Time » dont tous les profits sont versés aux familles des victimes du 11 septembre.

« Lorsque la chaleur du jour devient nuit, qui pourrait dormir sous la Lune d’un ciel étranger, sans étoile pour le guider si loin de chez soi ? » Dans cette chanson, Enya nous parle des vicissitudes de la vie en L’Univers matériel, dont ici l’insomnie et l’isolement, le sentiment de n’être pas chez soi, de ne pas être au bon endroit. En effet, ce monde n’est pas la véritable demeure de l’âme qui s’y retrouve hors de son élément, un peu comme un poisson hors de l’eau. L’âme appartient au royaume spirituel – le Paradis – où règnent savoir, félicité et éternité en la présence du Seigneur Bienheureux.

« Foulant le sentier de l’espoir, je n’y ai trouvé que la neige ; et la voix des vents n’apporte que des échos, si loin de chez moi. » Cette dernière expression est un thème récurrent qui imprègne les chansons d’Enya d’une nostalgie mystique, leur donnant un je-ne-sais-quoi de très touchant. Prabhupada utilisait lui-même souvent l’expression « back home, back to Godhead », qu’on peut traduire par « retour auprès de Dieu, en notre demeure première ».

« Même s’il vient d’un enfant, un souhait ne me suffit pas : le ciel pourrait bien s’effondrer. Et même s’il vient d’un enfant, un rêve ne me suffit guère : le ciel pourrait s’écrouler, la nuit pourrait signifier la fin de tout. » Ces lignes traduisent bien les angoisses existentielles qui nous tourmentent tous, du fait de la précarité de la vie ici-bas. « Le ciel pourrait s’écrouler » aujourd’hui revêt un nouveau sens lorsqu’on pense à tous les pays armés au nucléaire, ou aux avions qui tombent parfois sur des régions habitées ou encore à tous les satellites qui peuplent l’espace. De quoi transformer le plus beau rêve en cauchemar…

« Aucune averse ne pourrait pleurer comme j’ai pleuré de savoir que le moindre rêve ne dure pas ; je suis une enfant si loin de chez moi. Un à un, les corps célestes tombent : je pourrais ne plus m’éveiller. » Enya admet ici toute la tristesse qu’elle vit. En effet, la célébrité, la richesse, le talent, etc. ne peuvent effacer nos regrets devant la maladie, la vieillesse, les rêves qui ne se réalisent jamais… Et, ultime menace, la mort. Le sommeil est comme une « petite mort » et l’éveil lorsque le matin revient n’est promis à personne. « Je suis la mort qui tout dévore », nous dit Krishna dans la Bhagavad-Gita (X :34), mais aussi : « Quiconque M’adore à travers le service de dévotion, Je l’emmène au-delà de la naissance et la mort. » (Srimad-Bhagavatam 3.25.39-40)