Mais alors, comment atteindre ce monde spirituel? Krsna Lui-même nous l'indique: c'est en nous affranchissant de l'illusion matérielle (nirmana- moha) que nous atteindrons le royaume éternel (padam avyayam.(9) Tous, nous cherchons à nous parer d'un titre, qui de "Seigneur", qui de "président", de "fils", de "riche", ou quoi encore. Vouloir de tels titres prouve notre attachement au corps, puisqu'ils ne peuvent s'appliquer qu'à lui. Or, le premier pas vers la réalisation spirituelle consiste à réaliser que nous sommes distincts de notre corps. Si nous nous identifions à ce corps, c'est à cause de l'influence des trois gunas (la vertu, la passion et l'ignorance); et le seul moyen de nous soustraire à ces influences est de pratiquer le détachement, d'embrasser le service de dévotion au Seigneur. Tous les titres que nous pouvons rechercher, tous nos attachements sont le fruit de la concupiscence, de notre volonté de dominer la nature matérielle. Si nous n'abandonnons pas cette ambition, jamais nous ne retournerons au royaume absolu, le sanatana- dhama, qui jamais ne connaît la destruction. Seul l'atteindra celui qui n'est pas dupé par l'attrait des faux plaisirs, et qui sert le Seigneur Suprême. Celui- là l'atteindra sans peine.
(1) kamais tais tair hrta-jnanah prapadyante 'nya-devatah
tam tam niyamam Usthaya prakrtya niyatah svaya
(B.g., V11.20)
(2) anadamayo bhysat
(V.s., 1.1.12)
(3) no tad bhasayate süryo na sasanko no pavakah
yad gatva na nivartante tad dhama paramam marna
(B.g.. XV.6)
(4) goloka eva nivasaty akhilatma-bhütah
(B.s., 5.37)
(5) yad gatva na nivartante tad dhama paramam mama
(B.g., XV.6)
(6) yanti deva-vrata devan
(B.g., IX.25)
(7) abrahma-bhuvanal lokah punar avartino 'rjuna
(B.g., V111.16)
(8) Sri bhagavan uvaca
urdva-mülam adhah-sakham asvattham prahur avyayam
chandamsi yasya parnani yas tam veda-vit
(B.g., XV.I)
(9) nirmana-moha jita-sanga-dosa
adhyatma-nitya vinivrtta-kamah
dvandvair vimuktah sukha-duhkha-samjnair
gacchanty amudhah padam avyayam tat
(B.g., XV.5)
La Bhagavad-gita ajoute encore:
"On le dit non manifesté et impérissable, ce royaume suprême, but ultime; pour celui qui l'atteint, point de retour. Ce monde, c'est Ma demeure absolue."(1)