parjanyad anna-sambhavah
yajnad bhavati parjanyo
yajnah karma-samudbhavah
Le corps de tout être subsiste grâce aux aliments dont les pluies permettent la croissance. Et les pluies coulent du yajna, le sacrifice qu'accomplit l'homme en s'acquittant des devoirs qui lui sont prescrits.
Srila Baladeva Vidyabhusana, grand commentateur, de la Bhagavad-gita, écrivait que le Seigneur Suprême, aussi appelé le yajna-purusa, le bénéficiaire ultime de tous les sacrifices, est le maître de tous les devas, qui Le servent comme les divers membres du corps servent le corps tout entier. Les devas (Indra, Candra, Varuna ... ) ont la charge précise de gérer les affaires de l'univers, et les Vedas recommandent d'offrir des sacrifices ayant pour but de plaire à ces devas, de façon à ce qu'ils fournissent volontiers l'air, la lumière et l'eau nécessaires à la production des aliments de l'homme. Or, lorsqu'on adore Krsna, le Seigneur Suprême, les devas, membres du corps du Seigneur, reçoivent par là même notre vénération; il n'est donc plus nécessaire de leur rendre un culte individuel. Ainsi, les dévots du Seigneur, ceux qui suivent la voie de la conscience de Krsna, ne mangent que des aliments offerts à Krsna. En agissant de la sorte, c'est spirituellement qu'ils nourris sent leur corps; et non seulement toutes les conséquences de leurs actes coupables se trouvent réduites à néant, mais leur corps devient immunisé contre toute forme de contamination matérielle. Lors d'une épidémie, on vaccine les gens pour les immuniser contre le microbe; ainsi, lorsqu'on prend de la nourriture d'abord offerte au Seigneur, à Visnu, on peut résister à toutes les attaques de l'énergie matérielle. On appelle dévot du Seigneur, ou bhakta, celui qui agit toujours ainsi. De cette façon, l'homme conscient de Krsna, qui ne mange que de la nourriture offerte à Krsna, peut effacer toutes les conséquences de ses mauvais rapports avec la matière, dégager l'accès au sentier de la réalisation spirituelle. En contrepartie, ceux qui ne le font pas continuent d'accroître le volume de leurs actes coupables, et se préparent ainsi un autre corps, comme celui d'un chien ou d'un porc, où ils devront subir les conséquences de leurs péchés. L'énergie matérielle est source de toutes contaminations, mais celui qu'immunise le prasada (la nourriture offerte à Visnu) échappe à ses attaques; tout autre en est victime, sans recours. Divers aliments végétaux -céréales, fruits, légumes... -constituent la nourriture de l'homme, et l'animal, lui, mange, en plus des déchets de ces aliments, de l'herbe et certaines plantes. L'homme se nourrissant de chair animale dépend donc, lui aussi, de la production d'aliments végétaux. C'est pourquoi nous devons apprendre à vivre davantage des produits de la terre que de ceux de nos usines. La terre, pour produire, a besoin de pluies, lesquelles sont sous le contrôle d'Indra, et aussi de la Lune, du Soleil, etc., qui sont tous serviteurs du Seigneur; il faut donc plaire au Seigneur en Lui offrant des sacrifices, pour ne pas rencontrer la disette. Telle est la loi naturelle. Voilà pourquoi il nous faut accomplir des yajnas, et plus particulièrement le sankirtana-yajna, recommandé pour cet âge, ne serait-ce que pour nous protéger contre un manque de nourriture.