La méprise de l'âme conditionnée vient de sa conception corporelle de la vie. Le corps est matériel, mais l'âme qui se trouve à l'intérieur, est spirituelle. C'est là ce qu'on entend par "compréhension spirituelle". Malheureusement, celui qui est plongé dans l'ignorance sous l'influence de l'illusion matérielle considère le corps comme son "moi" véritable. A l'instar de petits grains de sable, le corps entre en contact avec les uns et les autres, puis ils sont séparés par le temps, et, dans leur illusion, les gens se lamentent pour des questions d'union et de séparation. Il n'est pas question de bonheur pour celui qui ne sait pas cela. Voici donc quelle est la première instruction qui est donnée par le Seigneur dans la Bhagavad-gita (II-13):

dehino ’smin yatha dehe
kaumaram yauvanam jara
tatha dehantara-praptir
dhiras tatra na muhyati

"A l'instant de la mort, l'âme prend un nouveau corps, aussi naturellement qu'elle est passée, dans le précédent, de l'enfance à la jeunesse, puis à la vieillesse. Ce changement ne trouble pas qui a conscience de sa nature spirituelle." Nous ne sommes pas le corps; nous sommes des êtres spirituels emprisonnés dans un corps. Notre véritable intérêt est de comprendre ce simple fait; alors nous nous en tenons à notre conception corporelle de la vie, notre existence misérable en ce monde continuera à jamais. Les arrangements politiques, les oeuvres de bienfaisance sociale, l'assistance médicale ainsi que les autres programmes que nous avons mis sur pied en vue de la paix et du bonheur de l'humanité seront transitoires. Nous aurons à subir les souffrances de la vie matérielle les unes après les autres. C'est pourquoi on dit de cette existence qu'elle est duhkhalayam asasvatram ; c'est un véritable réservoir de conditions matérielles.

Srimad Bhagavatam: 6.15.3