Par Sa divine grâce A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada.

Donc nous insistons sur la faculté créatrice, sur le fait que l’horloger fait du bon travail, mais qui donc a créé cet horloger? Qui est cette faculté créatrice? Vous êtes un scientifique, vous êtes très intelligent, mais vous ne pouvez fabriquer un cerveau.

Prabhupada: ... ce ne sont là que des malentendus, car je ne suis pas ce corps physique. Je suis une âme spirituelle. Alors lorsque l'esprit s’en va, quelle différence reste-t-il? Supposons que dans un hôpital, un hindou meurt, ou un musulman meurt, ou un chrétien meurt, l'âme… Les corps demeurent comme une masse inerte. N'est-ce pas ? Il ne reste aucune distinction maintenant, entre hindou, musulman, chrétien, blanc ou noir. Ce ne sont plus que des corps morts, qu’on met de côté. N’est-ce pas? Mais lorsqu’ils sont vivants, lorsque l'esprit est présent, ils se croient divisés entre religions différentes. Nous comprenons donc qu'aussi longtemps que l'âme est présente dans le corps, celui-ci a une importance. Aussitôt que l’âme est partie, le corps devient inutile. Mais les gens mettent plus l'accent sur le corps que sur le principe actif, que sur la force vitale, que sur ce qui est. Le sujet n'est pas étudié. Supposons que vous êtes tous des scientifiques. Avez-vous étudié cette force vitale qui agit dans la corps?

Dr. Muncing: Je serais d’accord avec vous pour dire que le corps, lorsque une personne meurt, n’est plus que de la matière morte selon les termes acceptés, et que l'esprit s’en dégage. Et je conviens qu'à ce stade, on ne se soucie plus du corps. Mais au stade où nous nous trouvons maintenant, alors que le corps et l’âme sont réunis, il me semble qu'ils constituent une seule unité et que vous ne pouvez utiliser l'argument qu’à cette étape, on devrait considérer le corps comme quantité négligeable.

Prabhupada: Non, nous ne minimisons l’importance du corps. Mais le facteur important… ceci a été expliqué par Svarupa Damorada, qu’au-delà de cette combinaison matérielle, il existe un principe actif qui est l’âme. Voilà ce qui importe. Mais à l’ère moderne, on met plus l'accent sur ce qui est sans importance, et il n'y a pas de connaissance de ce qui est véritablement important. Voilà le problème.

Dr. Muncing: Je ne crois pas être d'accord avec ceci.

Dr. Harrap: À la lecture de certains de vos commentaires, je ne saisis pas clairement votre conception des objectifs de la science. Personnellement, j'insisterais surtout sur la contribution que la science peut apporter à la société.

Prabhupada: Je suis d’accord. Je suis d'accord. Oui.

Dr. Muncing: Si vous permettez monsieur, je note par exemple que vous portez une montre. De façon évidente, nous avons ici un produit de la science, et c'est de ceci qu’il est question. Mais dans vos écrits, vous attirez souvent l’attention sur l’importance de l'observation des lois que vous établissez dans la perspective d'une existence dans le futur, dans l’autre vie. Est-ce que ceci ne risque pas de nous faire négliger les gens avec lesquels nous partageons cette vie ici et maintenant?

Prabhupada: Non, il n'est pas question de rien négliger. Tout comme autrefois, les montres n'existaient pas, mais on avait l'habitude de calculer le temps avec les cadrans solaires, en faisant des marques sur la pierre. Saviez-vous cela?

Les invités: Oui, oui, bien sûr.

Prabhupada: Oui, alors le travail des gens continuait. Leur travail n'était pas affecté par l'absence ou le désir d’une montre.

Dr. Muncing: Je suis d'accord.

Prabhupada: Oui, donc nous sommes intelligents. Mais au lieu d’utiliser notre cerveau pour connaître les principes actifs de l'univers dans son entier, si nous l’utilisons seulement pour manufacturer des montres, ça n’est pas le meilleur choix. Vous fabriquez des montres, mais en même temps, vous essayez d'étudier le principe actif, qui est le fabricant de montres. Je vois la montre avec mes yeux, mais aussitôt que le principe actif disparaît, plus rien, il n'y a plus de vision. Où est cette science de l’âme? Un fabricant de montre travaille, il visse et il fait tant d'autres choses. Soudainement son cœur cesse de battre. Finie la fabrication des montres. Quel est ce principe actif? Quelle est cette science? Telle est ma proposition.

Dr. Muncing: Je ne parlais pas de l'aspect de la fabrication. Ce qui m'intéresse c'est l'aspect créativité, il y a dans l'homme une faculté créatrice qui peut être utilisée au profit du reste de l'humanité. N'y a-t-il pas une tendance...

Prabhupada: Une faculté créatrice… donc nous insistons surtout sur la faculté créatrice, sur le fait que l’horloger fait du bon travail, mais qui a fait l’horloger ? Vous êtes un scientifique, vous êtes très intelligent, mais vous ne pouvez pas fabriquer un cerveau. Mais qui donc a fabriqué votre cerveau?

Invité: Mais n'est ce pas l'usage que l'on fait de notre cerveau qui est…

Prabhupada: Si vous êtes scientifique, vous créez un cerveau semblable au vôtre. Mais vous ne pouvez pas le faire. Mais quelqu’un a cependant créé votre cerveau. Et qui est cette personne ? Le professeur Einstein était un grand savant, mais il ne pouvait pas créer un autre professeur Einstein, pour qu'après sa mort, son travail puisse continuer. Parce que nous ne pouvons pas imiter le véritable créateur, celui qui a créé le cerveau du scientifique. Vous ne pouvez pas créer un autre cerveau identique au vôtre. Ça n'est pas possible. Mais si vous êtes fascinés par l'aspect mécanique de cette petite montre, pourquoi n’étudieriez-vous pas le fonctionnement véritable d’un grand scientifique ? Mais tout comme l'aspect mécanique de la montre est créé par un cerveau, de la même façon, votre cerveau ou celui du professeur Einstein est également créé par un autre scientifique. Mais qui est ce scientifique ? Nous glorifions le cerveau du scientifique, mais nous oublions de glorifier le Scientifique qui a fait le cerveau du scientifique.

Dr. Muncing: Si nous n'étions pas enregistrés, j’émettrais un commentaire, mais nous le sommes, alors je ne le ferai pas. (Rires). Monsieur, pouvons-nous laisser la métaphysique pour un court moment et nous tourner vers des questions matérielles ? Nous ne sommes pas certains, après la lecture de votre livre, si ceci serait acceptable, mais le docteur Harrap a apporté un échantillon spécial de fromage que nous nous voulions vous présenter.

Dr. Harrap: Ce fromage a été fabriqué par le C.R.S.O. à partir de lait de vache, et j'espère que vous l’aimerez.

Prabhupada: Oh! je vous remercie beaucoup. (À Satvarupa :) Alors vous pouvez distribuer de ce fromage à tous ces scientifiques respectables. Vous avez ces boulettes sucrées?

Satvarupa: Où sont-elles ? Je ne peux pas les trouver pour le moment.

Prabhupada: Va les chercher.

Dr. Harrap: Il s'agit d'une variété de fromage que nous appelons le gouda et qui provient originellement de Hollande. Mais il très similaire aux fromages des pays asiatiques, et l'Australie en exporte beaucoup vers les pays asiatiques et plus particulièrement vers le Japon. Ce type de fromage semble plaire beaucoup aux amateurs de fromages de ces pays, et y devient de plus en plus populaire.

Prabhupada: On peut préparer des centaines et des milliers de produits à partir du lait.

Dr. Harrap: Oui bien sûr. Il existe d'ailleurs probablement plusieurs centaines de variétés de ce fromage.

Prabhupada: Oui. De fait, nous fabriquons au moins une dizaine ou une vingtaine de telles variétés de fromages sucrés. D’où, tel que prescrit par la Bhagavad Gita, le principe du krsi-go-raksya-vanijyam. Krsi-go-raksya. Les gens... un type de personnes devrait être formé pour l'agriculture, la production de grain, et la protection des vaches. La protection des vaches implique la récolte du lait en quantité suffisante, et à partir du lait, la fabrication de nombreux produits nutritifs et pleins de vitamines.

Dr. Harrap: C’est un aliment complet en lui-même.

Prabhupada: Oui. Ceux qui mangent de la viande peuvent manger d'autres animaux sans importance. Mais les vaches doivent être protégées, même d’un simple point de vue économique. Mais les védas parlent de go-raksya. Krishna ne dit pas éléphant-raksya. L’éléphant est un très gros animal, il contient peut-être cinquante fois plus de viande que la vache. Mais son utilisation alimentaire n'est pas recommandée. La protection de la vache est donc recommandée à cause du miracle que peut permettre le lait comme aliment, et, à partir de lui, on peut préparer des centaines de produits, tous nutritifs, pleins de vitamines A et D. Le lait est donc recommandé, go-raksya. Il ne s’agit pas de cesser de manger de la viande. Ceux qui mangent de la viande peuvent tuer d'autres animaux moins importants, mais ils ne devraient pas tuer de vaches. Par ailleurs, d’un point de vue moral, comme nous buvons le lait de la vache, elle est considérée comme notre mère. Selon les enseignements védiques, il existe sept différentes sortes de mères : adau mata, véritable mère. Adau mata, guru patni, la femme du guru, le maître spirituel. Adau mata, guru patni, brahmani, la femme d’un brahmana. Brahmana réfère à la classe des hommes les plus intelligents dans la société. Lesquels parmi les hommes sont les brahmana, ceci est également mentionné dans les sastra. Adau mata, guru patni... Le principe général est que, en dehors de votre femme, tout autre femme est votre mère. C’est ce que nous enseigne Canakya Pandita. Matrvat para-daresu: "chaque femme devrait être traitée comme une mère". Para-daresu. Para-dara signifie "autre que votre femme". On a convenu que toutes les femmes devaient se marier. C'est la coutume. C’est ainsi que, dans le système védique, chaque femme doit se marier. C’est au père qu’incombe la responsabilité de voir à ce que sa fille se marie, elle doit se marier. C’est le principe du kanya-daya. Vous ne pouvez éviter cette responsabilité. C'est votre devoir. Le père doit veiller à ce qu’un garçon soit présenté à sa fille aussitôt que celle-ci a atteint l'âge requis: "Mon cher garçon, je te donne cette fille par bienveillance. Prends soin d’elle et accorde-lui ta protection." Tel est le mariage. Et puis le garçon donne son accord: "oui je prends cette fille à ma charge". Dans notre société, nous nous marions. Votre gouvernement a approuvé cet aspect de notre société, que nous pouvons…