SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 3 CHAPITRE 31 Les pérégrinations
de l'âme incarnée selon Sri Kapila.
sayito suci-paryanke
jantuh svedaja-dusite nesah kanduyane nganam asanotthana-cestane
Il faut bien noter que l'enfant est né dans la souffrance, en pleurant, et qu'après sa naissance, il continue de souffrir et de pleurer. Tourmenté par les germes qui infestent son lit, souillé d'urine et d'excréments, le pauvre enfant continue de pleurer, incapable de remédier à ses souffrances.
tudanty ama-tvacam damsa
masaka matkunadayah rudantam vigata-jnanam krmayah krmikam yatha
Les mots vigata-jnanam signifient que le savoir spirituel acquis par l'enfant dans le sein de sa mère est voilé par l'influence de maya dès après sa naissance. Avec toutes ces épreuves et parce qu'il est hors du ventre de sa mère, l'enfant oublie les pensées qu'il avait eues au sujet de son salut. Il faut comprendre que même si quelqu'un acquiert une certaine somme de savoir favorisant l'élévation spirituelle, il est susceptible de l'oublier dans certaines circonstances. Ainsi, non seulement les enfants, mais également leurs aînés doivent très soigneusement protéger leur conscience de Krsna et éviter toutes circonstances défavorables, afin de ne pas oublier leur devoir premier.
ity evam saisavam bhuktva
duhkham paugandam eva ca alabdhabhipsito jnanad iddha-manyuh sucarpitah
La prime enfance s'étend de la naissance à la fin de la cinquième année; la période qui suit, jusqu'à la fin de la quinzième année, est appelée pauganda; et à seize ans commence l'adolescence. Les malheurs de l'enfant ont déjà été décrits, mais les choses ne s'arrangent pas lorsqu'il entre dans la prime jeunesse et qu'il doit fréquenter une école qu'il n'aime pas. Il veut jouer, mais on le force à aller en classe, à étudier et à passer ses examens de manière responsable. Une autre de ses souffrances vient de ce qu'il désire acquérir toutes sortes de jouets que les circonstances ne lui permettent pas nécessairement d'obtenir, en sorte qu'il devient triste et se désole. En un mot, dans son enfance il est malheureux, tout autant qu'il l'était au cours de ses premières années; et il en sera de même au cours de son adolescence. Les enfants ont tendance à se créer un grand nombre de besoins artificiels pour leurs jeux, et lorsqu'ils ne peuvent satisfaire leurs désirs, ils se mettent en colère et connaissent ainsi la souffrance.
saha dehena manena
vardhamanena manyuna karoti vigraham kami kamisv antaya catmanah
Au trente-sixième verset du chapitre trois de la Bhagavad-gita, Arjuna s'enquiert auprès de Krsna des origines de la concupiscence chez l'être distinct. S'il est écrit que l'être distinct est éternel et, en tant que tel, qualitativement identique au Seigneur Suprême, comment peut-il sombrer dans la matière et, sous l'influence de l'énergie matérielle, se livrer à tant d'actes coupables? En réponse à cette question, Sri Krsna déclare que c'est la concupiscence qui fait choir l'âme de sa noble position vers la condition abominable à laquelle la soumet l'existence matérielle. Cette concupiscence se transforme tôt ou tard en colère. Concupiscence et colère relèvent toutes deux de la passion. En fait, la concupiscence nait de la passion, et lorsqu'elle demeure insatisfaite, elle dégénère en colère, au niveau de l'ignorance. Lorsque l'ignorance recouvre l'âme, elle entraîne sa chute vers une existence infernale des plus abominables. S'élever de cet enfer jusqu'au plus haut niveau de réalisation spirituelle revient à transformer cette concupiscence en amour pour Krsna. Sri Narottama Dasa Thakura, un illustre acarya de la sampradaya vaisnava, chante: kama krsna-karmarpane; sous l'effet de la concupiscence, nous désirons toutes sortes de choses pour la satisfaction de nos sens, mais cette même concupiscence peut être transformée et purifiée de façon à ce que nous ne recherchions plus que la satisfaction du Seigneur Souverain. Quant à la colère, elle peut également être utilisée contre un athée, ou une personne envieuse de Dieu. Tout comme elles ont provoqué notre chute au niveau de l'existence matérielle, la concupiscence et la colère peuvent alors servir notre évolution dans la Conscience de Krsna, et nous permettre de nous élever jusqu'à retrouver notre condition originelle de pureté, sur le plan spirituel. C'est pourquoi Srila Rupa Gosvami enseigne que puisque nous poursuivons tant d'objets de satisfaction au sein de l'existence matérielle -ce qui est nécessaire pour assurer les besoins du corps-, nous devrions continuer à utiliser ces objets, mais sans attachement, à seule fin de satisfaire les Sens de Krsna; tel est le véritable renoncement.
bhutaih pancabhir arabdhe
dehe dehy abudho sakrt aham mamety asad-grahah karoti kumatir matim
Ce verset explique l'évolution de l'ignorance, dont la première manifestation consiste à s'identifier au corps de matière, constitué de cinq éléments, et la seconde à tenir pour siens divers objets du seul fait qu'ils sont reliés au corps. C'est ainsi que l'ignorance prend de l'ampleur. L'âme est éternelle, mais lorsqu'elle s'identifie aux choses éphémères, et perd le sens de son intérêt véritable, elle se voit plongée dans l'ignorance, et doit connaître les souffrances de l'existence matérielle.
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |