SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 3 CHAPITRE 31 Les pérégrinations
de l'âme incarnée selon Sri Kapila.
tasman na karyah santraso
na karpanyam na sambhramah buddhva jiva-gatim dhiro mukta-sangas cared iha
Tout être sain d'esprit et ayant compris la philosophie de la vie et de la mort ne peut qu'être très impressionné en entendant parler des conditions de vie insupportables et infernales que doit subir l'âme conditionnée à l'intérieur du ventre de la mère. Il faut donc trouver la clé des problèmes de l'existence. L'homme équilibré doit prendre conscience de la condition misérable de ce corps matériel, mais sans être troublé outre mesure, il doit chercher à savoir s'il existe un remède à ces maux. Un tel remède existe, mais on ne peut le découvrir qu'au contact d'êtres libérés. Il importe donc de savoir qui est véritablement libéré. La Bhagavad-gita nous l'explique: on doit tenir pour établi dans le Brahman celui qui, s'étant dégagé des lois strictes de la nature matérielle, s'absorbe de façon ininterrompue dans le service de dévotion offert au Seigneur. Dieu, la Personne Suprême, existe au-delà de la création matérielle. Même les impersonnalistes comme Sankaracarya admettent que Narayana transcende notre univers. Ainsi, lorsque quelqu'un se dédie véritablement au service du Seigneur par l'adoration de l'une ou l'autre de Ses Formes, que ce soit celle de Narayana, de Radha-Krsna ou de Sita-Rama, il faut savoir qu'il est parvenu au stade de la libération. Le Srimad-Bhagavatam confirme pour sa part que la libération consiste à s'établir dans sa condition originelle et éternelle. Puisque l'être distinct est un serviteur éternel du Seigneur Suprême, lorsqu'il se donne avec sérieux et sincérité au service d'amour absolu offert au Seigneur, on le dira parvenu à l'état libéré. Il faut s'efforcer de rencontrer des êtres ainsi libérés, car ils ont le pouvoir de résoudre les problèmes de l'existence, à savoir la naissance et la mort. Celui qui, en toute conscience, sert Sri Krsna avec dévotion, ne doit pas se montrer mesquin. Ainsi ne faut-il pas se vanter d'avoir renoncé au monde. A vrai dire, un tel renoncement n'est pas possible; si, par exemple, on renonce à un palais pour aller vivre dans la forêt, il n'est pas question à proprement parler de renoncement, car le palais appartient à Dieu et même que la forêt ... Le fait de changer de propriété n'indique pas le renoncement. En effet, nous ne sommes le propriétaire ni du palais ni de la forêt. Le véritable renoncement nécessite l'abandon du sentiment illusoire que nous pouvons régner en maître sur la nature matérielle. Lorsque nous nous défaisons de cette attitude mal fondée et de l'orgueil qui nous pousse à croire que nous sommes également Dieu, alors nous pratiquons le vrai renoncement. Sinon, le renoncement n'a aucun sens. Rupa Gosvami enseigne que de renoncer à une chose susceptible d'être employée dans le service du Seigneur et le refus de l'utiliser comme tel relève du phalgu-vairagya, d'un renoncement insuffisant ou illusoire. Tout appartient à Dieu, la Personne Suprême, en sorte que tout doit être utilisé à Son service; rien ne doit être destiné à notre satisfaction personnelle. Voilà le vrai renoncement. Nul ne doit vainement accroître les besoins du corps; nous devons nous satisfaire de ce qui nous est offert par Krsna sans trop d'efforts de notre part. Notre temps doit être consacré au service de dévotion dans la conscience de Krsna, car là réside la solution au problème de la vie et de la mort.
samyag-darsanaya buddhya
yoga-vairagya-yuktaya maya-viracite loke caren nyasya kalevaram
Certains pensent parfois que si l'on vit au contact de personnes pratiquant le service de dévotion, on sera incapable d'apporter une solution aux problèmes d'ordre économique. Pour éclaircir cette question, il est ici écrit qu'il faut se lier aux âmes libérées non pas de façon directe, ou physique, mais en cherchant à comprendre, par la philosophie et la logique, les problèmes de l'existence. Samyag-darsanaya buddhya: ce verset nous dit qu'il faut avoir une parfaite vision des choses, et qu'il faut renoncer à ce monde grâce à l'intelligence et par la pratique du yoga. Ce renoncement peut être atteint par la méthode recommandée dans le second chapitre du premier Chant du Srimad-Bhagavatam. L'intelligence du bhakta reste toujours reliée au Seigneur Souverain. Son attitude envers l'existence matérielle est marquée par le détachement, car il sait parfaitement que l'univers matériel est une création de l'énergie illusoire. Réalisant qu'il fait lui-même partie intégrante de l'Ame Suprême, dont il représente une parcelle infime, le bhakta accomplit son service de dévotion et n'est en rien impliqué dans l'action matérielle et ses suites. De cette manière, il abandonne finalement son corps de matière, ou l'énergie matérielle, et en tant qu'âme spirituelle pure, il retrouve le royaume de Dieu. Ainsi s'achèvent les enseignements de Bhaktivedanta sur le trente et unième chapitre du troisième Chant du Srimad-Bhagavatam, intitulé: ''Les pérégrinations de l'âme incarnée selon Sri Kapila''.
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