SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 3 CHAPITRE 26 Les principes
fondamentaux de la nature matérielle.
yat tat sattva-gunam svaccham
santam bhagavatah padam yad ahur vasudevakhyam cittam tan mahad-atmakam
La manifestation vasudeva, le niveau où l'on perçoit Dieu, la Personne Suprême, est appelée suddha-sattva, ou pure vertu. A ce niveau, il n'y a aucune trace des autres attributs, à savoir la passion et l'ignorance. Les Ecritures védiques mentionnent que le Seigneur Se multiplie en quatre autres Personnes Divines: Vasudeva, Sankarsana, Pradyumna et Aniruddha. Et lors de la réapparition du mahat-tattva, ces quatre émanations de Dieu Se manifestent. Celui qui Se trouve dans le coeur de chaque être en tant que le Seigneur Suprême Se déploie d'abord comme Vasudeva. Le niveau vasudeva est aussi marqué par l'absence de tout désir matériel, et représente le stade où l'on peut saisir la Personne Souveraine, soit l'objectif défini comme adbhuta dans la Bhagavad-gita. C'est là un autre trait du mahat-tattva. La manifestation vasudeva est aussi appelée conscience de Krsna, car on n'y trouve aucune trace de passion et d'ignorance matérielles. Cet état de pureté favorise la perception du Seigneur Souverain. La Bhagavad-gita définit également le niveau vasudeva par les mots ksetrajna, qui désignent le connaissant du champ d'action aussi bien que le Connaissant suprême. L'être qui occupe un corps donné connaît ce corps particulier; par contre, le Connaissant suprême, Vasudeva, connaît les divers champs d'actions de toutes les espèces. Celui qui désire s'établir au niveau de la conscience pure, ou de la conscience de Krsna, doit adorer Vasudeva. Vasudeva est Krsna, ou Visnu, lorsqu'Il est seul, sans la compagnie de Son énergie interne. Lorsque Sa puissance interne L'accompagne, Il devient alors Dvarakadhisa. Donc, pour avoir une conscience claire, ou la conscience de Krsna, il faut adorer Vasudeva. La Bhagavad-gita ajoute que ce n'est qu'après de très nombreuses naissances qu'un être s'abandonne à Vasudeva, et qu'il est rare de rencontrer une âme aussi magnanime. Pour s'affranchir du faux ego, il faut adorer Sankarsana. Or, celui-ci est également adoré à travers Siva, car les serpents qui couvrent son corps sont des représentations de Sankarsana; lui-même médite constamment sur Sankarsana. Ainsi, le véritable adorateur de Siva, en tant que dévot de Sankarsana, peut être affranchi de l'ego matériel, du faux ego. Quant à celui qui désire échapper à toute perturbation mentale, il doit adorer Aniruddha. Le culte de la Lune est également recommandé à cette fin dans les Textes védiques. De même, celui qui veut affermir son intelligence doit vouer son adoration à Pradyumna, qu'on atteint à travers le culte de Brahma. Tout ceci se trouve expliqué dans les Vedas.
svacchatvam avikaritvam
santatvam iti cetasah vrttibhir laksanam proktam yathapam prakrtih para
La conscience existe à l'état pur, il s'agit de la conscience de Krsna. Au tout début de la création, aucune impureté ne l'encombre. Cependant, plus l'être est souillé par la matière, plus sa conscience s'obscurcit. Avec une conscience pure, on peut percevoir un léger reflet du Seigneur Souverain. De même qu'en des eaux claires paisibles et propres on peut distinguer sans mal tout ce qui se trouve, dans la conscience pure, ou la conscience de Krsna, il est également possible de voir les choses telles qu'elles sont. L'être peut distinguer l'image reflétée du Seigneur Souverain et peut aussi se voir lui-même. Cet état de conscience est des plus agréables, paisibles et limpides. Au début, donc, la conscience est pure.
mahat-tattvad vikurvanad
bhagavad-virya-sambhavat kriya-saktir ahankaras tri-vidhah samapadyata
vaikarikas taijasas ca
Au début, la première impureté vient souiller la conscience claire de l'être en son état pur, ou conscience de Krsna: c'est ce que l'on appelle le faux ego, ou l'identification de l'être à son corps. L'être distinct à l'état naturel vit dans la conscience de Krsna, mais appartenant à l'énergie marginale, il possède une certaine indépendance, qui lui permet d'oublier Krsna. Originellement, il vit dans la pure conscience de Krsna, mais s'il fait un mauvais usage de son indépendance marginale, il risque d'oublier Krsna. Nous en avons d'ailleurs l'expérience, car il existe de nombreux cas où une personne agissant dans la conscience de Krsna change soudain d'attitude. C'est pourquoi les Upanisads stipulent que la voie de la réalisation spirituelle ressemble en tout point au fil tranchant d'un rasoir. Et il s'agit là d'un exemple très approprié. On peut se raser de près avec une lame neuve mais il suffit d'une simple distraction pour qu'on se coupe la joue; telle est la conséquence d'une mauvaise utilisation du rasoir. Ainsi, il ne suffit pas d'atteindre le niveau de la pure conscience de Krsna, mais il faut aussi faire preuve d'une grande vigilance. La moindre inattention ou négligence peut entraîner une chute. Et une telle chute est due au faux ego. C'est donc à partir de l'état de pure conscience que le faux ego apparaît, du fait d'un mauvais usage de l'indépendance. Il n'est pas question de spéculer sur ce qui a pu provoquer l'apparition du faux ego à partir de la conscience pure. En fait, cela risque toujours d'arriver, si bien qu'on doit se montrer très prudent. Le faux ego se trouve au fondement de toutes les activités matérielles, lesquelles s'accomplissent selon les trois gunas. Aussitôt que l'on dévie de la pure conscience de Krsna, on ne fait que s'empêtrer davantage dans les rets de la matière. Or, l'enlisement créé par le matérialisme est représenté par le mental matériel, duquel procède les sens et les organes matériels.
sahasra-sirasam saksad
yam anantam pracaksate sankarsanakhyam purusam bhutendriya-manomayam
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |