SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 3 CHAPITRE 21 Entretien de
Manu avec Kardama.
maitreya uvaca
prajah srjeti bhagavan kardamo brahmanoditah sarasvatyam tapas tepe sahasranam sama dasa
A la requête de Brahma de peupler les mondes, le vénérable Kardama Muni mena une vie d'ascèse sur les rives de la Sarasvati, pendant dix mille ans.
Il ressort de ce verset que Kardama Muni médita en yoga pendant dix mille ans avant d'atteindre la perfection. Ailleurs, nous apprenons également que Valmiki Muni pratiqua le yoga de la méditation pendant soixante mille ans avant d'atteindre la perfection. Ce qui veut dire que la pratique du yoga ne peut être menée avec succès que par des personnes jouissant d'une très longue vie, de l'ordre de cent mille ans; alors seulement est-il possible d'atteindre la perfection. Sinon, il n'y a aucune chance d'atteindre au but réel du yoga. L'observance des principes régulateurs, la maîtrise des sens et la pratique des différents asanas, ou postures assises, ne sont que des étapes préliminaires. Nous ne parvenons pas à comprendre comment les gens peuvent être captivés par une méthode de yoga inventée, qui permettrait d'atteindre la perfection consistant à ne faire qu'Un avec Dieu, en méditant seulement quinze minutes par jour. L'ère où nous vivons (le kali-yuga) est bien celle de la tromperie et de la discorde. Nul ne peut atteindre la perfection du yoga à travers d'aussi minables propositions. Pour bien marquer le point, les Ecritures védiques l'établissent clairement -à trois reprises- kalau nasty eva nasty eva nasty eva: dans l'âge de Kali, il n'y a pas d'autre voie, il n'y a pas d'autre voie, il n'y a pas d'autre voie que le harer nama, le chant des Saints Noms du Seigneur.
tatah samadhi-yuktena
kriya-yogena kardamah samprapede harim bhaktya prapanna-varadasusam
Le sens de la méditation se trouve ici défini: Kardama Muni se livra à la méditation yogique pendant dix mille ans à seule fin de satisfaire le Seigneur Suprême, Sri Hari. Par suite, qu'on pratique le yoga ou qu'on se livre à la spéculation en vue de trouver Dieu, tout effort doit s'accompagner de l'élément dévotionnel. Sans dévotion, rien ne saurait être parfait. Le sommet de la perfection et de la réalisation spirituelle est le Seigneur Souverain. Le sixième chapitre de la Bhagavad-gita enseigne d'ailleurs clairement que celui qui s'absorbe sans répit dans la Conscience de Krsna est le plus grand d'entre les yogis. La Personne Divine, Hari, comble par ailleurs les désirs des bhaktas qui Lui sont soumis. Il est nécessaire de s'abandonner aux pieds pareils-au-lotus du Seigneur Suprême, Sri Hari, ou Krsna, si l'on désire connaître la vraie réussite. Le service de dévotion, ou la pratique de la Conscience de Krsna, constitue la voie directe, quand toute autre méthode, bien qu'également recommandée, est indirecte. Dans l'âge de Kali, la voie directe s'avère en outre beaucoup plus accessible que les voies indirectes, puisque la vie est de courte durée, l'intelligence pauvre, les conditions d'existence misérables et le mental troublé par de nombreuses causes de souffrance. Sri Caitanya nous a par conséquent légué le plus grand des bienfaits: dans cet âge, il suffit de chanter le Saint Nom de Dieu pour atteindre la perfection de la vie spirituelle. Les mots samprapede harim signifient que Kardama Muni a su satisfaire le Seigneur Souverain, Hari, de plusieurs façons, par son service dévotionnel. Les mots kriya-yogena expriment dans ce verset la notion de service dévotionnel. Kardama Muni ne se contenta pas de méditer, mais il s'absorba également dans la pratique du service de dévotion; pour atteindre la perfection dans la pratique du yoga ou de la méditation, il faut agir dans le cadre du service de dévotion, en écoutant, en chantant, en se rappelant ce qui a trait au Seigneur. Le souvenir est également une forme de méditation. Et quel doit être l'objet de ce souvenir? Dieu, la Personne Suprême. Mais il ne suffit pas de se souvenir de Lui, il faut également entendre le récit de Ses Activités et chanter Ses gloires. Ce sont les enseignements que nous communiquent les Ecritures faisant autorité en la matière. Donc, après avoir pratiqué différentes formes de service dévotionnel pendant dix mille ans, Kardama Muni réussit à parfaire sa pratique de la méditation, ce qui se révèle impossible dans l'âge de Kali, où l'on peut difficilement vivre ne serait-ce que cent ans. dans les circonstances actuelles, qui pourrait observer rigoureusement les nombreux principes et règles s'attachant à la pratique du yoga? Et qui plus est, la perfection n'est accessible qu'aux âmes soumises. Or, comment peut-il être question d'abandon là où il n'est même pas fait mention de Dieu, dans Sa Forme personnelle? Et comment peut-on parler de yoga sans méditation sur le Seigneur Suprême? Mais malheureusement, les hommes de cet âge, et particulièrement les êtres de nature démoniaque, désirent être trompés. Aussi Dieu leur envoie-t-il d'habiles trompeurs qui les fourvoient au nom du yoga et rendent ainsi leur existence vaine en les égarant sans recours. D'ou la teneur du dix-septième verset du chapitre seize de la Bhagavad-gita, qui décrit clairement ces canailles qui s'érigent elle-mêmes en autorité et qui, rendues fières par des gains malhonnêtes, pratiquent et enseignent le yoga sans adhérer aux textes de référence. Pourtant, ils sont très fiers des gains qu'ils ont réalisés en dépouillant des innocents disposés à être trompés.
tavat prasanno bhagavan
puskaraksah krte yuge darsayam asa tam ksattah sabdam brahma dadhad vapuh
Deux choses doivent ici retenir notre attention. D'abord, Kardama Muni atteignit le succès par la pratique du yoga au début du satya-yuga, lorsque les hommes vivaient cent mille ans. Puis, Kardama Muni ayant atteint la perfection, le Seigneur, satisfait de lui, lui montra Sa Forme, laquelle n'a donc rien d'imaginaire. Les impersonnalistes prétendent parfois que l'on peut arbitrairement concentrer son mental sur une forme quelconque selon l'imagination ou les caprices de chacun. Mais ce verset stipule on ne peut plus clairement que la Forme révélée par le Seigneur à Kardama Muni, par Sa grâce divine, se trouve décrite dans les Ecritures védiques. Sabdam brahma: les Formes du Seigneur sont mentionnées en détail dans les Vedas. Kardama Muni n'a pas découvert quelque forme imaginaire de Dieu, comme le prétendent les êtres fourbes; il vit de ses yeux la Forme spirituelle du Seigneur, éternelle et toute de félicité.
sa tam virajam arkabham
sita-padmotpala-srajam snigdha-nilalaka-vrata- vaktrabjam virajo mbaram
kiritinam kundalinam
sankha-cakra-gada-dharam svetotpala-kridanakam manah-sparsa-smiteksanam
Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare |