SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 3
CHAPITRE 20

Entretien de
Maitreya avec Vidura.

VERSET 41

jagrhus tad-visrstam tam
jrmbhanakhyam tanum prabhoh
nidram indriya-vikledo
yaya bhutesu drsyate
yenocchistan dharsayanti
tam unmadam pracaksate

TRADUCTION

Les fantômes et les esprits malins s'approprièrent le corps de Brahma, le créateur de tous les êtres, rejeté sous la forme du bâillement, ou du sommeil au cours duquel s'échappe la salive. Ces esprits malfaisants s'attaquent aux homme impurs, et leurs assauts sont pris pour des manifestations de folie.

TENEUR ET PORTEE

La folie ou le fait d'être possédé par des esprits se manifeste chez celui qui est dans un état impur. Notre verset explique clairement que lorsqu'un homme dort profondément et que de la salive s'échappe de sa bouche, il s'en trouve souillé, et les fantômes profitent de cet état d'impureté pour venir hanter son corps. En d'autres mots, ceux qui bavent en dormant sont tenus pour impurs; ils sont susceptibles d'être hantés par des fantômes et peuvent perdre la raison.

VERSET 42

urjasvantam manyamana
atmanam bhagavan ajah
sadhyan ganan pitr-ganan
paroksenasrjat prabhuh

TRADUCTION

Constatant qu'il était plein de désir et d'énergie, le vénérable Brahma, le créateur de tous les êtres, fit naître de sa forme invisible, à partir de son nombril, les multitudes de Sadhyas et de Pitas.

TENEUR ET PORTEE

Les Sadhyas et les Pitas sont les formes invisibles d'âmes disparues, et ils sont également créés par Brahma.

VERSET 43

ta atma-sargam tam kayam
pitarah pratipedire
sadhyebhyas ca pitrbhyas ca
kavayo yad vitanvate

TRADUCTION

Les Pitas emportèrent ce corps invisible, celui-là même qui était à l'origine de leur existence. C'est par l'intermédiaire de cette forme imperceptible que les hommes versés dans le rite offrent des oblations aux Sadhyas et aux Pitas [leurs ancêtres disparus] à l'occasion du sraddha.

TENEUR ET PORTEE

Le sraddha est une cérémonie rituelle observée par les adeptes des Vedas. Chaque année, au cours d'une quinzaine réservée à cet effet, les fidèles des rites religieux honorent cette cérémonie en offrant des oblations aux âmes disparues. Ainsi, les pères et les ancêtres qui, par quelque caprice de la nature, n'auraient pas, après leur mort, obtenu un nouveau corps grossier leur permettant de jouir des plaisirs matériels, peuvent réintégrer une enveloppe charnelle grâce à l'offrande d'oblations faites par leurs descendants au cours de la cérémonie du sraddha. Il est toujours d'usage, en Inde, et plus particulièrement à Gaya, d'accomplir la cérémonie du sraddha, consistant en l'offande de prasada, les oblations ayant été déposées aux pieds pareils-au-lotus de Visnu dans un temple réputé. Satisfait du service dévotionnel ainsi offert par leurs descendants, le Seigneur bénit de Sa grâce les âmes maudites des ancêtres qui n'ont pu obtenir de corps grossier; Il les libère de leur condition infortunée en leur redonnant un corps grossier, ce qui leur permet de progresser spirituellement.

Malheureusement, sous l'influence de maya, l'âme conditionnée utilise le corps qu'elle obtient pour rechercher le plaisir des sens oubliant ainsi que ce genre d'occupation peut la conduire à nouveau vers un corps impalpable. Le dévot du Seigneur, ou l'être conscient de Krsna, n'a pas besoin d'observer les cérémonies rituelles comme le sraddha, car il satisfait toujours le Seigneur Suprême; par suite, ceux d'entre ses pères et ancêtres qui pourraient être en difficulté s'en trouvent automatiquement sauvés. L'exemple le plus frappant est celui de Prahlada Maharaja, qui pria Sri Nrsimhadeva de libérer son père, cet être pécheur qui avait commis tant d'offenses aux pieds pareils-au-lotus du Seigneur. Celui-ci lui répondit alors que dans une famille où naît un vaisnava comme Prahlada, non seulement le père, mais le grand-père et ses ancêtres -jusqu'au quatorzième ascendant- sont d'ores et déjà libérés. Il faut donc en conclure que la Conscience de Krsna représente à elle seule l'ensemble de toutes les oeuvres bénéfiques pour la famille, la société et les êtres vivants en général. L'auteur du Caitanya-caritamrta ajoute qu'une personne possédant une compréhension parfaite de la Conscience de Krsna ne pratique aucun rite, car elle sait que tous les rites s'accomplissent d'eux-mêmes par le simple fait de servir Krsna, en pleine conscience de Sa Personne.

VERSET 44

siddhan vidyadharams caiva
tirodhanena so srjat
tebhyo dadat tam atmanam
antardhanakhyam adbhutam

TRADUCTION

Puis, de par son aptitude à échapper aux regards, Brahma créa les Siddhas et les Vidyadharas, après quoi il leur remit cette forme merveilleuse, la sienne, appelée l'antardhana.

TENEUR ET PORTEE

Antardhana signifie qu'on peut percevoir la présence de ces êtres, mais qu'on ne peut les voir.

VERSET 45

sa kinnaran kimpurusan
pratyatmyenasrjat prabhuh
manayann atmanatmanam
atmabhasam vilokayan

TRADUCTION

Un jour, Brahma, le créateur de tous les êtres, aperçut sa propre image reflétée dans l'eau, et s'admirant ainsi, il fit naître de ce reflet les Kimpurusas et les Kinnaras.


Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare
Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare