SRIMAD-BHAGAVATAM
CHANT 3
CHAPITRE 15

Description du royaume
de Dieu.

VERSET 41

vidyut-ksipan-makara-kundala-mandanarha-
ganda-sthalonnasa-mukham manimat-kiritam
dor-danda-sanda-vivare harata parardhya-
harena kandhara-gatena ca kaustubhena

TRADUCTION

Son visage se distinguait par des joues qui relevaient la beauté de Ses pendants d'oreilles en forme d'alligator, lesquels éclipsaient l'éclat de la foudre. Son nez était légèrement relevé, et une couronne incrustée de joyaux reposait sur Son front. Un ravissant collier pendait entre Ses bras puissants, et le joyau Kaustubha ornait Son cou.

VERSET 42

atropasrstam iti cotsmitam indirayah
svanam dhiya viracitam bahu-sausthavadhyam
mahyam bhavasya bhavatam ca bhajantam angam
nemur niriksya na vitrpta-drso muda kaih

TRADUCTION

La beauté exquise de Narayana, tant de fois magnifiée par l'intelligence de Ses dévots, exerçait un attrait tel qu'elle rabaissait l'orgueil de la déesse de la fortune quant à sa propre beauté, pourtant dite suprême. Mes chers devas, le Seigneur, qui S'est manifesté ainsi, est digne de mon adoration, de celle de Siva et de la vôtre. Les sages Le contemplaient sans pouvoir se rassasier, et c'est avec joie qu'ils se prosternèrent à Ses pieds pareils-au-lotus.

TENEUR ET PORTEE

La beauté du Seigneur exerçait un tel enchantement que nul ne saurait la décrire à suffisance. La déesse de la fortune est censée représenter le plus bel objet qui soit pour la vue, au sein de toutes les créations du Seigneur, aussi bien matérielles que spirituelles; elle a donc le sentiment d'être la plus belle, mais sa beauté se trouva vaincue par l'arrivée du Seigneur. En d'autres mots, la beauté de la déesse de la fortune devient secondaire en présence du Seigneur. Les poètes vaisnavas expriment ceci en disant que la beauté du Seigneur jouit d'un tel pouvoir d'enchantement qu'elle vainc l'influence de milliers de Cupidons, d'où le Nom de Madana-mohana qu'on Lui attribue. Mais les Ecritures enseignent également que, parfois, le Seigneur S'éprend follement de la beauté de Radharani; les poètes expliquent alors que bien que Krsna soit Madana-mohana, Il devient Madana-daha, ou enchant par la beauté de Radharani. Il reste que la beauté du Seigneur surpasse toute autre, même celle de Laksmi à Vaikuntha. Et les dévots du Seigneur sur les planètes Vaikunthas désirent contempler en Lui le plus beau de tous les êtres alors que les bhaktas de Gokula ou de Krsnaloka veulent voir en Radharani une beauté plus grande encore que celle de Krsna. On peut comprendre ces différences si l'on sait que le Seigneur, qualifié de bhakta-vatsala, ou "Celui qui aspire à satisfaire Ses dévots", revêt ces divers traits de manière à ce que des bhaktas comme Brahma, Siva et d'autres devas puissent être comblés. Ici de même, le Seigneur est apparu pour les sages-bhaktas, les Kumaras, sous Ses traits les plus charmants. Les sages, non rassasiés de Le contempler, désiraient toujours plus porter leurs regards vers Lui.

VERSET 43

tasyaravinda-nayanasya padaravinda-
kinjalka-misra-tulasi-makaranda-vayuh
antar-gatah sva-vivarena cakara tesam
sanksobham aksara-jusam api citta-tanvoh

TRADUCTION

Lorsque la brise portant le parfum des feuilles de tulasi reposant sur les pieds pareils-au-lotus du Seigneur Suprême s'infiltra dans les narines de ces sages, ils éprouvèrent un changement en leur corps aussi bien qu'en leur esprit, eux qui jusqu'alors étaient attachés à la réalisation du Brahman impersonnel.

TENEUR ET PORTEE

Il ressort de ce verset que les quatre Kumaras étaient des impersonnalistes, des protagonistes de la philosophie moniste, laquelle préconise de ne plus faire qu'Un avec le Seigneur. Mais aussitôt qu'ils virent les traits du Seigneur, leur mental se transforma. Autrement dit, l'impersonnaliste qui trouve un plaisir spirituel à s'efforcer de ne plus faire qu'Un avec le Seigneur est vaincu lorsqu'il peut contempler Ses traits sublimes. Sous l'effet du parfum émanant de Ses pieds pareils-au-lotus mêlé à l'arôme de tulasi, le mental des Kumaras changea; au lieu de chercher à se fondre dans l'existence du Seigneur Suprême, ils estimèrent sage de devenir désormais Ses dévots. Bref, devenir un serviteur des pieds pareils-au-lotus du Seigneur vaut mieux que chercher à se fondre en Lui.

VERSET 44

te va amusya vadanasita-padma-kosam
udviksya sundarataradhara-kunda-hasam
labdhasisah punar aveksya tadiyam anghri-
dvandvam nakharuna-mani-srayanam nidadhyuh

TRADUCTION

Le ravissant visage du Seigneur leur parut semblable au coeur d'un lotus bleu, et Son sourire à une fleur de jasmin épanouie. Après L'avoir ainsi contemplé, les sages se trouvèrent pleinement satisfaits, et désirant davantage admirer Sa Personne, ils dirigèrent leurs regards sur les ongles de Ses pieds pareils-au-lotus, semblables à des rubis. Ainsi observaient-ils sans se lasser le Corps spirituel et absolu du Seigneur, si bien qu'ils purent finalement méditer sur Sa Forme personnelle.

VERSET 45

pumsam gatim mrgayatam iha yoga-margair
dhyanaspadam bahu-matam nayanabhiramam
paumsnam vapur darsayanam ananya-siddhair
autpattikaih samagrnan yutam asta-bhogaih

TRADUCTION

Cette Forme du Seigneur est celle sur laquelle méditent les adeptes du yoga, et elle procure grand plaisir aux yogis dans leur méditation. Ainsi que le prouvent ces derniers, elle n'a rien d'imaginaire, mais se révèle au contraire bien réelle. Le Seigneur jouit dans leur plénitude des huit sortes de pouvoirs; nul autre ne peut les posséder aussi parfaitement.

TENEUR ET PORTEE

Ce verset décrit merveilleusement l'aboutissement de la pratique du yoga et précise à cet effet que le Seigneur, dans Sa Forme de Narayana, avec quatre bras, représente l'objet de la méditation des adeptes du yoga-marga. A l'heure actuelle cependant, on trouve un grand nombre de prétendus yogis dont la méditation ne porte nullement sur la Forme à quatre bras de Narayana. Certains s'efforcent de méditer sur quelque objet impersonnel ou sur le vide, mais ces voies ne sont nullement approuvées par les grands yogis respectueux de la norme établie. Celui qui suit véritablement le yoga-marga maîtrise ses sens, s'asseoit en un lieu solitaire et sanctifié, et médite sur la Forme à quatre bras de Narayana, tel qu'Il apparut devant les quatre sages, paré des ornements que décrit ce chapitre. Cette Forme de Narayana est une émanation de Krsna; aussi le Mouvement pour la Conscience de Krsna, qui se répand aujourd'hui de par le monde, présente-t-il le véritable yoga, le plus élevé qui soit.

La Conscience de Krsna correspond en effet au plus important d'entre tous les yogas, tel que le pratique les parfaits yogis de la dévotion. Malgré l'attrait qu'exerce la pratique du yoga, il faut savoir que les huit sortes de perfections yogiques restent inaccessibles à l'homme du commun. Toutefois, notre verset explique que le Seigneur, qui apparut devant les quatre sages, jouit pleinement de ces huit perfections. Nous dirons donc que le plus élevé de tous les yoga-margas consiste à fixer les pensées sur Krsna vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Et c'est ce qu'on appelle la Conscience de Krsna. La pratique du yoga décrite par le Srimad-Bhagavatam et la Bhagavad-gita, ou telle que recommandée par Patanjali, diffère grandement des exercices de hatha-yoga communément enseignés dans les pays d'Occident. La véritable pratique du yoga consiste à maîtriser les sens et, une fois cette maîtrise atteinte, il faut concentrer son mental sur Sri Krsna, le Seigneur Suprême, dans Sa Forme de Narayana. Krsna est effectivement la Personne Suprême et Originelle, et toutes les autres Formes de Visnu, -dotées de quatre bras et tenant une conque, un lotus, une masse et un disque- sont des émanations plénières de Krsna.

La Bhagavad-gita recommande de méditer sur la Forme du Seigneur. Or, pour atteindre à cette concentration du mental, il faut se choisir un lieu retiré, baignant dans une atmosphère sanctifiée, et s'asseoir de façon à ce que la tête et le dos forment une ligne droite. Le yogi doit encore observer les règles et principes du brahmacarya, c'est-à-dire vivre dans la modération et dans le célibat le plus strict. Nul ne saurait pratiquer le yoga dans une ville congestionnée ou en menant une vie d'extravagances, parmi lesquelles la recherche immodérée des plaisirs charnels et de ceux de la langue. La pratique du yoga demande en effet que soient maîtrisés les sens, à commencer par la langue; celui qui sait maîtriser la langue peut ainsi maîtriser tous les autres sens. On ne peut se permettre de goûter toutes sortes d'aliments et de breuvages interdits, et dans un même temps progresser dans la pratique du yoga. Il est regrettable que de nombreux imposteurs prenant des airs de yogis viennent en Occident pour exploiter l'inclination des gens à pratiquer le yoga, affirmant même en public qu'il est possible de pratiquer la méditation tout en s'adonnant à la boisson.

Il y a cinq mille ans déjà, Krsna recommandait à Arjuna la pratique du yoga, mais celui-ci exprima franchement son inaptitude à observer les lois sévères qui le gouvernent. Il faut se montrer réaliste sur tous les plans, et ne pas perdre un temps précieux en vaines acrobaties au nom du yoga. Le véritable yoga consiste à chercher en son coeur l'Ame Suprême dotée de quatre bras et à La contempler perpétuellement par la méditation. Cette méditation ininterrompue a nom samadhi, et son objet est la Forme de Narayana dotée de quatre bras, dont les ornements sont décrits dans ce chapitre du Srimad-Bhagavatam. Si, toutefois, on désire méditer sur le vide ou sur quoi que ce soit d'impersonnel, il faudra attendre longtemps avant de parfaire la pratique du yoga, car on ne peut concentrer son mental sur un objet vide ou impersonnel. Le véritable yoga réside donc dans l'absorption des pensées en la Forme du Seigneur, celle de Narayana, à quatre bras, qui Se trouve dans le coeur de chaque être.

La méditation nous permet de comprendre que Dieu est dans notre coeur. Même si l'on n'en a pas conscience, Dieu habite le coeur de chaque être, et non seulement celui des hommes, mais également celui des chats et chiens. La Bhagavad-gita le certifie dans cette déclaration du Seigneur: isvarah sarva-bhutanam hrd-dese. L'isvara, le maître suprême de l'univers, Se trouve dans le coeur de chacun. Et non seulement cela, mais Il est même présent dans l'atome. Il n'existe aucun lieu où le Seigneur ne soit présent; c'est ce qu'affirme l'Isopanisad. Dieu Se trouve partout et Son droit de propriété s'applique à toute chose. La Forme sous laquelle Il est partout présent est appelée Paramatma. Le mot atma désigne l'âme individuelle, et Paramatma l'Ame Suprême individuelle: tous deux, l'atma et le Paramatma, sont des êtres individuels. La différence entre l'un et l'autre réside en ce que l'atma, ou l'âme, ne se trouve présente que dans un corps donné, tandis que le Paramatma, Lui, est partout. Pour illustrer ceci, l'exemple du soleil, donné dans la Bhagavad-gita, est tout à fait approprié: chaque homme se tient en un endroit donné, mais le soleil, qui possède lui-même une identité prppre, brille simultanément au-dessus de tous les êtres. Par suite, même si tous les êtres, y compris le Seigneur, possèdent les mêmes qualités, l'Ame Suprême Se distingue de l'âme infinitésimale par Sa puissance quantitative, qui Lui permet de Se manifester partout. Le Seigneur, ou l'Ame Suprême, peut Se déployer en des millions de Formes différentes, ce que ne peut l'âme distincte.

L'Ame Suprême, puisque située dans le coeur de chaque être, peut observer les activités passées, présentes et futures de chacun. Les Upanisads la disent située auprès de l'âme distincte en tant qu'amie et témoin. Comme ami, le Seigneur Se montre toujours grandement désireux de ramener l'âme distincte, qui Lui est si chère, en sa demeure originelle, le royaume de Dieu; et comme témoin, Il incarne la source de toute bénédiction et accorde à chacun le fruit de ses actes. L'Ame Suprême donne à l'âme distincte toutes facilités requises pour satisfaire ses moindres désirs de jouissance en ce monde. Quant à la souffrance de l'être distinct, elle provient de sa tendance à vouloir dominer l'univers matériel. Aussi le Seigneur demande-t-Il à Son ami, l'être individuel, lequel se trouve être également Son fils, de délaisser toute autre forme d'occupation pour ne s'abandonner qu'à Lui, et connaître ainsi une existence éternelle, toute de connaissance et de félicité. Tel est l'enseignement ultime de la Bhagavad-gita, le plus reconnu et le plus largement lu de tous les traités de yoga. Ainsi la conclusion de la Bhagavad-gita correspond-elle à la perfection ultime du yoga.

La Bhagavad-gita affirme que celui qu'absorbe sans trêve la Conscience de Krsna est le plus grand des yogis. Or, qu'est-ce que la Conscience de Krsna? Il faut comprendre que tout comme l'âme individuelle pénètre le corps entier à travers la conscience qui en émane, l'Ame Suprême, ou le Paramatma, Se trouve présente à travers la création tout entière de par Sa conscience suprême. Et c'est de cette énergie, la conscience suprême, que s'inspire la conscience limitée de l'âme distincte. Je suis à même de saisir ce asse dans les limites de mon corps, mais je ne saurais percevoir ce qui se déroule dans le corps d'un autre. Je suis présent dans tout mon corps à travers ma conscience, mais ma conscience n'est pas présente dans le corps d'un autre. Cependant, l'Ame Suprême, le Paramatma, présente en tous les êtres et en tous lieux, a également conscience de l'existence de chacun. La théorie selon laquelle l'âme et l'Ame Suprême ne représenteraient qu'une seule et même identité ne peut être acceptée, car elle n'est pas conforme aux Ecritures védiques, qui font autorité en la matière. La conscience de l'âme individuelle ne saurait agir au niveau, de la conscience suprême. Celle-ci peut toutefois être acquise par celui qui unit sa conscience individuelle à celle de l'Etre Suprême. Et la voie qui permet cette union est celle de l'abandon, ou de la Conscience de Krsna. Il ressort très clairement des enseignements de la Bhagavad-gita qu'initialement Arjuna ne désirait pas lutter contre ses frères et ses proches, mais après avoir compris la Bhagavad-gita, il relia sa conscience à Krsna, la conscience suprême. Il fut alors établi dans la Conscience de Krsna.

Un être parfaitement conscient de Krsna agit sous la direction du Seigneur. Au début, ce savoir est reçu à travers l'intermédiaire transparent que représente le maître spirituel. Puis, lorsqu'on est dûment formé et qu'on agit d'une foi soumise et par amour pour Krsna, sous la direction d'un maître spirituel autorisé, l'union se précise et s'affermit. A ce stade du service de dévotion, le bhakta pratiquant la Conscience de Krsna a déjà atteint le plus haut niveau de perfection que puisse conférer la voie du yoga. De l'intérieur, Krsna, ou l'Ame Suprême, dicte alors sa conduite au bhakta, tandis que de l'extérieur Il continue de l'aider par l'intermédiaire du maître spirituel, Son représentant authentique. De l'intérieur, donc, le Seigneur aide Son dévot en tant que caitya, puisqu'Il Se trouve dans le coeur de chaque être. Néanmoins, il ne suffit pas de comprendre que Dieu est présent dans le coeur de chacun. Il faut connaître Dieu à l'extérieur comme à l'intérieur, et savoir reconnaître Ses instructions venant de l'intérieur comme de l'extérieur; ainsi peut-on agir en pleine conscience de Krsna. C'est là le plus haut niveau de perfection que donne d'atteindre la forme humaine, ainsi que le plus haut degré dans l'échelle du yoga.

Le parfait yogi possède huit pouvoirs surnaturels: celui de devenir plus léger que l'air, celui de se faire plus petit que l'atome, celui de se faire plus grand qu'une montagne, celui d'obtenir tout ce qu'il désire, celui d'exercer un contrôle sur toute chose comme le fait le Seigneur, et ainsi de suite. Mais le degré de perfection qui consiste à agir sous la dictée du Seigneur dépasse l'acquisition de tout pouvoir matériel. Les exercices respiratoires liés à la pratique du yoga, tels qu'on les préconise généralement, correspondent à des préliminaires, et la méditation sur l'Ame Suprême ne représente, elle, qu'une autre étape. La perfection ultime consiste à entrer en contact direct avec l'Ame Suprême, et à agir sous Sa dictée. Les exercices respiratoires accompagnant la pratique de la méditation se révélaient déjà fort difficiles il y a cinq mille ans, sans quoi Arjuna n'aurait pas rejeté la proposition que lui faisait Krsna d'adopter cette voie. On tient l'âge de Kali, celui où nous vivons, pour un âge de déchéance. Les hommes ne vivent que peu d'années et se montrent paticulièrement lents à saisir la portée de la réalisation de soi, de la vie spirituelle; et ils sont à tel point infortunés que si l'un d'entre eux manifeste le plus petit intérêt pour la réalisation spirituelle, il risque fort d'être fourvoyé par toutes sortes de supercheries. La seule façon d'atteindre la perfection du yoga consiste à suivre les principes énoncés dans la Bhagavad-gita et mis en pratique par Sri Caitanya. Là réside la plus simple, mais aussi la plus haute et la plus parfaite de toutes les formes de yoga. Sri Caitanya a fait la démonstration pratique de ce yoga, la Conscience de Krsna, à travers le simple chant des Saints Noms de Krsna, tel que le recommandent le Vedanta, le Srimad-Bhagavatam, la Bhagavad-gita et plusieurs Puranas majeurs.

La majorité des Indiens adhèrent à cette forme de yoga, qui se répand maintenant peu à peu dans de nombreuses villes d'Occident. Il s'agit d'une voie simple et pratique pour notre époque, tout spécialement pour ceux qui désirent sérieusement réussir dans le yoga, car aucune autre voie de yoga ne peut être suivie avec succès en cet âge. La méditation, par exemple, n'était possible qu'au cours de l'âge d'or, le satya-yuga, lorsque la durée de la vie était de 100 000 ans. Mais si l'on souhaite aujourd'hui pratiquer le yoga de façon réaliste et avec succès, il est recommandé d'adopter le chant du maha-mantra

hare krsna hare krsna krsna krsna hare hare
hare rama hare rama rama rama hare hare

Par cette pratique, on se sentira réellement progresser sur la voie spirituelle. La Bhagavad-gita décrit la Conscience de Krsna par les mots raja-vidya, qui la désignent comme la reine de toutes les sciences.

Ceux qui ont emprunté cette voie sublime du bhakti-yoga et qui pratiquent le service de dévotion animés d'un amour absolu pour Krsna, peuvent attester le caractère facile et joyeux de son application. C'est d'ailleurs ainsi que les sages Sanaka, Sanatana, Sanandana et Sanat-kumara furent eux-mêmes attirés par les traits du Seigneur et le parfum spirituel de la poussière de Ses pieds pareils-au-lotus, ainsi que nous l'avons déjà vu au verset quarante-trois.

Le yoga exige la maîtrise des sens, et le bhakti-yoga, ou la Conscience de Krsna, est le processus qui permet de purifier les sens. Or, quand les sens sont purifiés, ils sont automatiquement maîtrisés. Nul ne peut artificiellement interrompre les activités des sens par un quelconque moyen, mais si on les purifie en les employant au service du Seigneur, on pourra non seulement les maîtriser et les couper de toute activité malsaine, mais encore les consacrer au service spirituel et absolu du Seigneur, comme le désiraient les quatre sages, Sanaka, Sanatana, Sanandana et Sanat-kumara. On peut ainsi constater que la Conscience de Krsna n'est pas le fruit de quelque spéculation issue d'un mental fébrile. Il s'agit de la voie même que prescrit la Bhagavad-gita (IX.34): man-mana bhava mad-bhakto mad-yaji mam namaskuru.


Hare Krishna Hare Krishna Krishna Krishna Hare Hare
Hare Rama Hare Rama Rama Rama Hare Hare