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Le CD Brainwashed.
Voici un interview monté par Philippe Auliac lors d'une émission radio pour France Infos à Paris le 22 novembre 2002, pour la promotion de l'album de George Harrison: "Brainwashed". Quelques extraits de cet article n'ont été présentés à la radio. Une ressemblance frappante entre Dhani et son très fameux père, George Harrison. Heureusement, le fils de l'ancien Beatle est habitué aux regards étonnés. Après une poignée de mains, il offre une tasse de Earl Grey Tea. Plus tard, il raconte que les réactions des gens ne le dérangent pas sauf quand elles laissent entendre que la ressemblance avec son père est d'une manière ou d'une autre un tremplin pour sa carrière. "C'est génétique", assène-t-il à juste titre. "Il est mon père!"
Dhani, âgé de 24 ans et habitant toujours chez ses parents (sa mère, Olivia Arias Harrison, est la deuxième épouse de George Harrison), n'avait jamais accordé d'interview auparavant. Il s'exprime avec aisance, mais il est évident que ce n'est pas facile pour lui. "Si j'avais été dans le même état d'esprit qu'aujourd'hui, je n'aurais même pas essayé de finir l'enregistrement", admet-il. "Je ressens une grande fatigue et une certaine tristesse". Sa consolation demeure la philosophie et le comportement de son père dans des circonstances adverses et extrêmes. Dhani fait remarquer que son père composa et enregistra une chanson, "L'art de mourir", déjà au début des années 70. C'était le reflet de son intérêt pour les religions orientales, notamment l'hindouisme et le bouddhisme. George déclara il y a de cela plusieurs années, que les paroles décrivaient "comment quitter son corps consciemment au moment de la mort" et comment s'élever au-dessus des distractions et des pensées mondaines. Enfin, les exercices spirituels, c'est une chose, mais la foi de son père, déclare Dhani, n'a jamais faibli, depuis la découverte de son cancer en 1998 jusqu'au dernier jour: "Il n'a jamais fléchi. Il ne s'est jamais apitoyé sur lui-même. Jamais il n'a perdu son sens de l'humour. Il ne craignait pas la mort, sa propre condition de mortel, bien qu'en étant très conscient. Il n'était même pas attaché à son corps, si vous voyez ce que je veux dire. Un jour nous étions dans la cuisine et il m'a dit: "Dhani, tu sais que nous ne sommes pas ce corps, n'est-ce pas?" Et il en fut ainsi jusqu'à la dernière étape, au moment où vous devez vous séparer de ceux que vous aimez, comme tout un chacun. Mais il est bon de s'y préparer le mieux possible. C'est comme s'entrâiner pour les Jeux Olympiques. C'est cela qu'il a fait mentalement pendant toute sa vie...Et il réussit, heureux et de la manière la plus exemplaire que l'on puisse imaginer." L'album fut le fruit direct de la vie à la maison que George Harrison avait souhaité mener pendant ses 10 dernières années., et particulièrement de l'étroite relation avec son unique enfant, qui grandit au milieu de ce qui pourrait être un grand tournant de génération entre la vie d'un fils de chauffeur de bus de Liverpool, habitué à prendre son bain hebdomadaire dans un bac métallique près du feu du salon, et la vie du fils d'une superstar, habitué à la vie de château. George apprit à Dhani les rudiments de la guitare alors qu'il avait 9 ans: "Il ne m'y a jamais poussé. Il m'a laissé le choix d'apprendre ou pas. Le plus important c'est qu'il était toujours à la maison, souriant et jouant de son ukelele. Quand je rentrais de l'école, il était là, près de l'entrée de la maison, jouant de son ukelele. "Nous pouvions jouer ensemble pendant des heures et écouter de la musique: Hoagy Carmichael, Cab Calloway, Nina Simone, Big Bill Broonzy, Bix and Bing. Enfin, en général vous ne passez jamais cette musique ça à des enfants. Mais moi j'aimais. Lui n'était pas un grand amateur de musique contemporaine - Massive Attack ou Tricky, qui me plaisaient beaucoup - mais il nous arrivait d'écouter Beck ensemble. Mes amis se mirent aussi à écouter cette musique car... mon père était vraiment sympa avec eux." Au début des années 90, les affaires de George, dans la musique et les films, se portaient mal. Sa société de productions, HandMade Films, après une série de succès, commencée avec "La vie de Brian" des Monty Python's, était dans le rouge. Son album précédent en solo était "Cloud Nine", de 1987 et il effectua sa dernière tournée avec Eric Clapton au Japon en 1991. Un jour il déclara: " Dans mon jardin, je me sens très bien et quand je dois le quitter je me demande ce que je peux bien faire là." Dhani assure que la réputation de solitaire qui collait à son père était fausse. George demeura toujours un grand voyageur. Pour lui, la maison n'était pas seulement Friar Park au milieu des arbres du Berkshire, mais aussi les maisons à Hawaii, en Australie et en Suisse. "Il se sentait étranger à l'industrie du spectacle, mais il ne se cachait pas, il faisait seulement ce qu'il avait toujours voulu faire: planter des arbres et jouer de la musique", raconte Dhani. "Les arbres ont remplacé la musique comme travail. Des érables japonais. Nous en avons acheté par milliers. Il passait des journées entières à genoux, à creuser de ses mains, plantant des arbres jusqu'au coucher du soleil. Ma mère et moi aussi; nous étions une véritable équipe." Mais la musique ne s'arrêta jamais. Il continuait à jouer et à composer de nouvelles chansons. C'était une deuxième nature. Quand, en 2000 il se mit à recomposer "All Things Must Pass", de l'année 1970, il décida de sortir en même temps un nouvel album. "Il disait souvent: Eh, il faudra que tu finisses toutes ces chansons. Je lui disais: Bon, pas si tu le fais avant. Bouge ton derrière et termine-les!" Dhani rigole. "Nous avons été très proches pendant un bon moment. Nous parlions de tout. Nous avons joué ensemble et parlé tellement souvent de ses chansons que je sais exactement ce qu'il voulait." Georga travailla jusqu'à deux mois avant sa mort et laissa des enregistrements des paroles et de sa guitare (et bien sûr de son ukulele aussi), ainsi qu'une liste des bandes et même un plan d'enregistrement avec une date de sortie en novembre 2002. Après sa mort, Dhani et Jeff Lynne décidèrent de respecter ce plan. Ils s'installèrent au studio de Lynne à Los Angeles pour l'enregistrement et la composition. "La force et l'énergie étaient là", dit Dhani. "C'était comme si, ah... Nous l'aimions tellement. Nous essayions de faire ça comme il aurait aimé le faire. Certains jours on se disait: "OK, c'est excellent! C'est exactement ça!" D'autres jours c'était plutôt: "Non, non, pas vraiment. A la poubelle et on recommence. On va faire ça comme il faut."
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