Le Seigneur Se divertissait en compagnie de Shri Baladev et des petits pâtres, et Il S'asseyait parfois avec eux sur une même dalle de pierre. Ils se nourrissaient alors d'aliments simples - du riz, du dal, des légumes, du pain et du caillé - qu'ils avaient apportés avec eux et qu'ils partageaient amicalement.

Le Seigneur déclare dans la Bhagavad-gita qu'Il accepte les fruits, les fleurs, les feuilles et l'eau que Son dévot Lui offre, pour autant que ces offrandes soient empreintes d'amour et de dévotion. Le Seigneur peut manger tout ce qui Lui plaît, puisque tout n'est qu'une transformation de Sa propre énergie. Or, lorsqu'il s'agit de Lui présenter une offrande, celle-ci doit se composer d'aliments prescrits par le Seigneur Lui-même. Nous ne pouvons Lui offrir ce dont Il ne veut pas. On peut donc offrir à Shri Krishna, à Dieu, la Personne Suprême, des aliments savoureux tel que le riz, le dal, le blé, les légumes, le sucre, le lait et ses dérivés. À Jagannath Pouri, où Dieu est adoré comme le Seigneur de l'univers, ce sont d'ailleurs ces aliments recommandés par toutes les Écritures qu'on Lui offre.

Le Seigneur ne souffre jamais de la faim, pas plus qu'Il n'a besoin de quelque nourriture que ce soit pour remplir Son estomac. Il Se suffit parfaitement à Lui-Même. Néanmoins, Il honore toujours de bonne grâce toute nourriture que Lui offrent Ses dévots animés d'une affection sincère. Les petits pâtres Lui apportaient donc des mets très simples, et le Seigneur, que servent constamment des centaines et des milliers de Déesses de la fortune, Se faisait toujours un plaisir d'accepter ces humbles offrandes de Ses amis dévots.

L'entourage intime du Seigneur se compose exclusivement de Ses dévots, unis à Lui par des liens spirituels d'affection amicale, parentale ou amoureuse. Le Seigneur éprouve une joie toute transcendantale à recevoir le service que Lui vouent Ses dévots, établis dans l'un ou l'autre des rasas. Les échanges dont nous avons l'expérience dans l'atmosphère matérielle où nous vivons ne sont qu'un reflet dénaturé de ces rasas spirituels. C'est donc par pure ignorance que l'être spirituel cherche en vain la félicité absolue au cœur de la matière.