Le Seigneur répondait alors aux sentiments des habitants de la forêt de Vrindavane. Si la pluie venait à tomber, Il Se réfugiait au pied des arbres ou dans une grotte, et Il prenait grand plaisir à savourer différents fruits avec Ses amis éternels, les petits pâtres. Il jouait, S'asseyait et dégustait des douceurs en leur compagnie.

Ne plus faire qu'un avec Dieu ne signifie pas nécessairement se fondre en Lui, mais bien plutôt retrouver notre condition spirituelle originelle. À moins d'y parvenir, nul ne peut atteindre le Royaume de Dieu. Les adeptes de l'école impersonnaliste recourent à l'exemple des eaux de la rivière qui se mêlent à celles de la mer pour expliquer leur conception de l'union intime de Dieu et des êtres. Sachons cependant que les profondeurs de la mer abritent de nombreux êtres qui ne se fondent pas en elle, mais gardent plutôt leur individualité pour jouir de la vie dans ses eaux. Ils ne font qu'un avec l'eau que dans la mesure où ils ont acquis l'aptitude d'y vivre. Pareillement, le monde spirituel n'est pas sans variété. L'être peut y conserver son individualité spirituelle pour jouir de la vie en compagnie de Dieu, la Personne Suprême.

À Vrindavane, tous les êtres spirituels - les petits pâtres, les vachères, la forêt, les arbres, les collines, l'eau, les fruits, les vaches, etc. - jouissent de la vie spirituelle auprès du Seigneur, Shri Krishna. Ils sont simultanément identiques à Lui et différents de Lui ; car, en dernière analyse, leur unité s'exprime dans une variété infinie.