De violents torrents de pluie inondent les rivages et font sortir les cours d'eau de leur lit, inondant ainsi les rizières. Ces perturbations rappellent les tourments qu'occasionnent aux honnêtes gens les antagonistes des préceptes védiques, influencés par l'âge de Kali.

À l'origine, la voie de la réalisation spirituelle fut tracée selon les directives maîtresses des Vedas. Shrila Vyasadev a d'abord divisé le Veda originel en quatre parties : le Sama, l'Atharva, le Rik et le Yajus. Puis, il compila les dix-huit Pouranas et le Mahabharata, en guise de suppléments aux Vedas. Il résuma enfin le tout dans les Vedanta-soutras. La raison d'être de toutes ces Écritures védiques consiste à nous aider à prendre conscience de notre identité spirituelle et du lien éternel qui nous unit à Dieu, la Personne Suprême, l'Infiniment Fascinant (Shri Krishna).

Or, tous ces Écrits furent systématiquement déformés sous les assauts de l'âge de Kali, tout comme les cloisons des rizières et les rivages des cours d'eau se trouvent ravagés sous les attaques des pluies diluviennes. Ces assauts destructeurs sont l'œuvre de philosophes athées qui ne songent qu'à manger, boire, s'amuser et jouir de la vie. Ces mécréants s'opposent tous aux Écritures révélées, car ils sont excessivement attachés aux plaisirs des sens et aux bassesses du matérialisme. Il en est aussi d'autres qui ne croient pas en l'éternité de la vie ; ils avancent que toute vie finira par être anéantie, et que seule l'énergie matérielle demeurera. D'autres encore se soucient moins des lois physiques, mais ne croient pourtant rien de ce qui dépasse leur expérience personnelle. Et d'autres enfin assimilent l'esprit à la matière, déclarant que leur différence n'est qu'illusoire. Il ne fait aucun doute que les Vedas représentent à tous points de vue les textes de connaissance les plus reconnus qui soient. Mais avec le temps, la tradition védique a subi les assauts de philosophes comme Charvaka, Buddha, Arhat, Kapila, Patanjali, Shankara, Vaikarana, Jaimini, les Nyayakas, les Vaisheshikas, les Sagounistes, les empiristes, les Pasoupata Saivas, les Sagouna Saivas, les Brahmas, les Aryas et plusieurs autres (la liste des spéculateurs faisant fi des Vedas s'allonge de jour en jour et ne semble pas vouloir s'arrêter). La tradition védique n'admet aucun principe qui omet de faire état de notre relation éternelle avec Dieu, qui ne permet pas d'accéder au service de dévotion offert à Sa Personne, ou qui ne culmine pas dans un amour absolu pour Lui.