Quand se montrent les nuages dans le ciel, le paon se met à danser d'extase. On le compare à l'âme sincère, envahie de joie lorsqu'un saint homme frappe à sa porte.

Les sages et les saints hommes ont pour devoir d'aller de porte en porte éclairer les chefs de famille sur la science spirituelle. On compare parfois la vie de famille à un puits sombre, car lorsqu'une grenouille tombe dans un puits, elle ne peut plus percevoir aussi librement la lumière du jour ; et de la même façon, on peut dire que la vie de famille " tue " l'âme. Il faut donc s'en extirper si l'on désire voir la lumière spirituelle. Dans leur compassion, les sages et les saints hommes cherchent à tirer les âmes déchues du puits sombre de la vie familiale. Tout chef de famille éclairé se réjouira donc de voir un tel personnage frapper à sa porte. Car même s'il espère trouver le bonheur au sein de sa famille, les lois de la nature viennent toujours troubler ses aspirations. L'existence matérielle, tel un feu de forêt sans cause apparente, donne en effet lieu à tout un cortège de souffrances auxquelles nul ne saurait échapper.

En cet âge de Kali, répétons-le, les gens ne montrent généralement aucun intérêt pour l'illumination spirituelle, et ils n'apprécient plus la présence des sages et des saints hommes. Ceux-ci courent pourtant mille et un risques afin de répandre le message de Dieu. Le Seigneur Jésus-Christ, Thakour Haridas, Nityananda Prabhou et plusieurs autres sages ont en effet propagé la Parole de Dieu au péril de leur vie. Or, si ces âmes réalisées prennent de tels risques, c'est à seule fin d'éclairer l'humanité sur la spiritualité. Ils ne se contentent pas de faire vœu de silence pour s'attirer les éloges sans valeur des masses ignorantes. Car Dieu n'est satisfait que lorsque Ses dévots risquent tout pour diffuser Ses Gloires. De tels dévots ne redoutent pas la dure traversée de l'Océan de l'ignorance. Ils se soucient sans cesse du bien-être des âmes déchues, attachées aux plaisirs trompeurs d'un mode de vie matérialiste qui leur fait oublier leur relation éternelle avec Dieu. Les sages et les saints doivent donc éclairer les âmes déchues, et réciproquement, il va du devoir du chef de famille de les recevoir cordialement, comme les paons qui dansent d'extase lorsqu'ils voient apparaître des nuages dans le ciel. Le brasier qu'alimentent les trois formes de souffrances matérielles, et qui consume les matérialistes, ne peut être noyé que par la miséricorde des grandes âmes qui, tel des nuages, peuvent déverser sur les chefs de famille les eaux bienfaitrices de la connaissance spirituelle.