Au cours des prochaines semaines, nous vous présenterons un autre livre assez particulier de Srila Prabhupada. Ce livre est moins connu, mais il est comme tous les autres d'une richesse incroyable et très profonde. Il peut être consulté en ligne en cliquant ici.

Attirées par l'électricité qui emplit l'atmosphère, les masses nuageuses, poussées par des vents violents, enveloppent peu à peu toute la contrée afin de combler les besoins en eau de la population. Les nues déversent sur l'homme leurs pluies comme la grâce du Seigneur, qui fait toujours preuve de bonté envers le nécessiteux.

Nous devons savoir que Dieu Se montre toujours bienveillant envers nous. Malgré notre insubordination flagrante aux lois de la nature, le Seigneur est si bon qu'Il veille tout de même à notre subsistance. Or, l'eau représente un des éléments les plus importants à notre survie, puisque sans elle on ne peut ni produire de récoltes ni étancher sa soif. L'eau est aussi requise à profusion pour nombre d'autres fins. C'est pour cette raison que, par la grâce du Seigneur, trois quarts du globe sont recouverts d'eau, une eau qu'Il a voulu salée afin de mieux la conserver. En effet, l'eau salée ne se décompose pas ; ainsi l'a voulu la Providence. Le Seigneur a chargé le puissant Soleil d'évaporer l'eau des planètes comme la Terre, et de la distiller en eau douce dans les nuages, pour l'emmagasiner ensuite sur les cimes des montagnes de la même façon que nous stockons dans des réservoirs surélevés l'eau destinée à une distribution ultérieure. Une partie de l'eau qu'on retrouve sur notre planète est même congelée afin que la Terre ne soit pas inutilement inondée. La glace ainsi formée fondra peu à peu au cours de l'année, et l'eau s'écoulera par les fleuves et les rivières pour retourner à la mer, où elle continuera de se conserver.

Les lois de la nature ne sont donc ni aveugles ni accidentelles, comme le croient les hommes de peu d'intelligence. Derrière ces lois naturelles, on découvre l'intelligence vivante de Dieu, tout comme derrière celles de l'État se trouve toujours un législateur. Que nous connaissions ou non celui qui a conçu les lois auxquelles nous devons nous plier chaque jour, nous devons pour le moins admettre son existence. La matière ne peut rien d'elle-même, sans l'intervention de l'énergie vivante ; nous sommes donc tenus de reconnaître la présence de Dieu, l'Être Suprême, derrière les lois de la nature. Le Seigneur déclare d'ailleurs Lui-même dans la Bhagavad-gita que la nature est sous Ses ordres :

" La nature matérielle agit sous Ma direction, ô fils de Kounti. Sous Ma direction, elle engendre tous les êtres, mobiles et immobiles, et par Mon ordre encore, elle est créée puis anéantie, dans un cycle sans fin. " (B.g., IX.10)

La nature n'est qu'une énergie, derrière laquelle se cache une centrale énergétique et une intelligence, tout comme on retrouve derrière la force électrique une centrale où tout est soumis au contrôle permanent d'un ingénieur responsable. La nature matérielle, loin de fonctionner aveuglément, agit au contraire de façon merveilleuse, à cause de la supervision du Seigneur tout-puissant. Les hymnes védiques de l'Atharva-veda le confirment d'ailleurs : toutes les lois naturelles n'agissent que sous la direction de Dieu.

En temps de nécessité extrême, le Seigneur prodigue Sa miséricorde sous forme de pluies sur les terres brûlées par la sécheresse. Il nous envoie des pluies lorsque, par manque d'eau, nous trouvons à deux doigts de la mort. Nul doute, Dieu est miséricordieux ; mais Il nous accorde Sa grâce quand elle nous fait le plus défaut, puisque nous L'oublions sitôt que nous l'obtenons. Souvenons-nous donc toujours des grâces de Dieu si nous voulons éviter toute détresse. Car, nous Lui sommes éternellement liés, même si nous avons constamment tendance à L'oublier. De fait, la Bhagavad-gita confirme que les lois de la nature sont très strictes, régies qu'elles sont par les influences implacables de la Vertu, de la Passion et de l'Ignorance. Mais celui qui s'abandonne au Seigneur peut aisément en surmonter les rigueurs :

" L'énergie que constituent les trois gounas, cette énergie divine, la Mienne, on ne peut la dépasser sans mal. Mais quiconque s'abandonne à Moi en franchit facilement les limites. " (B.g., VII.14)