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Vendredi le 27 décembre, 2013.
Pour devoir de trouver les moyens. Telle est la conscience de Krsna, et l'acarya, le maître spirituel, a pour devoir de trouver les moyens qui permettront à son disciple de le faire. Ainsi s'ébauche la sadhana-bhakti.
Sri Caitanya Mahaprabhu nous a légué une méthode authentique, qui a pour base le chant du mantra Hare Krsna: car ce chant est tel qu'il permet à tout être qui le pratique de s'attacher aussitôt à Krsna. Ce sont là les prémices de la sadhana-bhakti. D'une façon ou d'une autre, il faut apprendre à fixer ses pensées sur Krsna. Bien que lui incombaient les responsabilités de la couronne, le grand saint Ambarisa Maharaja, absorbait toutes ses pensées en Krsn; comme lui, quiconque s'efforce d'attacher son mental à Krsna en vient rapidement à retrouver sa condition originelle, à raviver en lui la conscience de Krsna. Comme on l'a vu au commencement de ce chapitre, l'apprentissage du service de dévotion, ou sadhana-bhakti, se divise en deux ramifications. La première consiste en l'adhésion stricte, sans écart aucun, ni opposition d'arguments, aux divers principes régulateurs qu'énoncent le maître spirituel ou encore les Ecritures autorisées en la matière. Cette première partie de la sadhana-bhakti est qualifiée de vaidhi, ou "réglée". L'autre prend nom de raganuga, et désigne le stade où, par l'observance des principes régulateurs, l'être manifeste plus d'attachement envers Krsna, et se livre au service de dévotion mû par un amour spontané. Ainsi, le bhakta peut se voir demander de se lever tôt, d'offrir la cérémonie de l'àrati -qui représente un des modes de l'adoration de la Murti. Au début, donc, le disciple se lèvera tôt, pour se rendre au désir de son maître spirituel; mais vient le temps où il développe un attrait direct pour l'adoration de la Murti. Il conçoit dès lors diverses manières de La parer et de La vêtir; il élabore par lui-même divers moyens d'intensifier son service de dévotion. Bien que ce service d'amour relève encore de l'apprentissage, il a gagné la spontanéité. Telles sont donc les divisions de la sadhana-bhakti, l'apprentissage du service de dévotion: d'abord l'observance des règles, puis l'accomplissement spontané. Rupa Gosvami définit la vaidhi-bhakti, la première phase du service de dévotion, de la façon suivante:
"Porte le nom de vaidhi-bhakti le service de dévotion encore dénué d'attachement, d'amour spontané, mais simplement accompli par devoir, selon l'ordre du maître spirituel ou suivant les préceptes scripturaires." Sukadeva Gosvami énonça également les principes de la vaidhi-bhakti à Maharaja Pariksit lorsque celui-ci, s'apprêtant à mourir, lui demanda quel était son devoir. Ils se rencontrèrent une semaine avant la mort du roi, au moment où ce dernier, inquiet, s'interrogeait sur la façon d'agir à l'heure de quitter son corps. De nombreux sages l'entouraient alors, mais aucun n'avait pu lui indiquer la juste voie. Vint ensuite Sukadeva Gosvami, qui l'enseigna en ces termes: "Si tu désires affronter sans crainte la mort qui t'attend dans sept jours -car en vérité, la peur obsède chaque être au moment de la mort-, il te faut, ô roi, adopter aussitôt la pratique de l'écoute, du chant et du souvenir de Dieu." Celui qui s'absorbe ainsi dans le chant et l'écoute du maha-mantra Hare Krsna et dans le souvenir de Krsna devient certes sans peur devant la mort, laquelle peut venir à chaque instant." Les propos de Sukadeva Gosvami laissent clairement entendre que Krsna est Dieu, la Personne Suprême. Voilà pourquoi il recommande de toujours prêter l'oreille à tout ce qui touche à Krsna, et non d'écouter et de chanter les gloires des devas. Ce sont les mayavadis, les impersonnalistes, qui prétendent de même valeur, et conduisant au même but, la glorification du nom des devas et du Nom de Krsna. Mais la vérité est autre. La parole authentique du Srimad Bhagavatam ne reconnaît la glorification et l'écoute que du seul Nom de Visnu, ou Krsna. Voilà pourquoi Sukadeva Gosvami enseigne à Pariksit Maharaja que pour s'affranchir de toute crainte face à la mort, il lui faut écouter, glorifier et se rappeler Krsna, Dieu, la Personne Suprême, par tous les moyens possibles. Il précise également que le Seigneur est sarvatma, l'Ame Suprême en chaque être, ainsi qu'isvara, le Maître Suprême sis dans le coeur de chacun. Ainsi, que l'on s'attache à Krsna, d'une façon ou d'une autre, et Celui-ci prendra soin de nous protéger de tout péril. La Bhagavad-gita enseigne elle aussi que quiconque devient un dévot du Seigneur ne périra jamais, au contraire de tout autre. Car périr, cela signifie rester enchaîné au cycle des morts et des renaissances, laissant ainsi échapper la grâce sans pareille d'avoir atteint la forme humaine. Ignorant le destin que lui réservent les lois de la nature, l'être qui n'use pas de sa forme humaine en vue de développer sa conscience de Krsna se verra plongé dans le tourbillon des morts et des renaissances successives; il devra ainsi reprendre un corps matériel dans l'une ou l'autre des 8 400 000 espèces d'êtres vivants, toujours plus loin de sa condition spirituelle. Dans la diversité des espèces vivantes, l'être ignore sous quelle forme -végétale ou animale- il devra renaître. C'est pourquoi il faut raviver sa conscience originelle, la conscience de Krsna; et Rupa Gosvami recommande pour ce faire que d'une façon ou d'une autre l'on s'applique à diriger ses pensées vers Krsna, dans le plus grand sérieux; et qu'on devienne ainsi libre de toute peur face à la mort. L'être ignore tout de sa destinée après la mort, à cause de la domination totale qu'exercent sur lui les lois de la nature. Or, Krsna, Dieu, la Personne Suprême, est le seul maître des lois naturelles, de sorte qu'en prenant sérieusement refuge en Lui, on verra s'effacer toute crainte de choir à nouveau au sein de tant d'espèces. Le bhakta sincère est assuré, dit la Bhagavad-gita, d'atteindre la Demeure de Krsna.
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