La véritable prédication, dans cet âge de Kali, est celle qui préconise le chant du maha-mantra. Et seul celui qui est particulièrement mis en pouvoir par Krishna peut remplir avec succès cette mission, impossible à qui ne reçoit pas Ses faveurs... Srila Bhaktisiddhanta Sarasvati Thakura commente en disant : " Sans avoir été investi de la puissance directe de Sri Krishna pour exaucer Son désir et sans recevoir la grâce toute particulière du Seigneur, aucun être humain ne peut devenir le maître spirituel du monde entier. Il n'y arrivera jamais par la spéculation mentale, chimère à laquelle ne se plient jamais les dévots et les hommes de religion. Seule une personnalité dotée de pouvoirs peut propager le Saint Nom du Seigneur et amener toutes les âmes égarées à adorer Krishna. En répandant ainsi le Saint Nom, un tel être purifie le cœur des plus déchus et éteint en eux le feu brûlant du monde matériel. De plus, il diffuse partout dans le monde l'éclat resplendissant de la radiance de Krishna. Un tel acarya, ou maître spirituel, doit être considéré comme non différent de Krishna, c'est-à-dire comme l'incarnation de la puissance de Krishna. On nomme une telle personnalité krsnalingita-vigraha, signifiant par là qu'elle jouit de l'étreinte constante de Dieu, Krishna. Ce maître spirituel est bien au-delà des considérations du varnasrama, il est le guru du monde entier, un dévot du plus haut niveau (maha-bhagavata), un paramahamsa-thakura, digne de recevoir le titre de paramahamsa ou de thakura. " (C.C. Madhya 25.9)

Le roi Prataparudra dit: " D'après les Écritures révélées, Sri Chaitanya Mahaprabhu est en vérité Krishna Lui-même. Pourquoi donc des érudits se montrent-ils parfois indifférents à Son égard? " Sarvabhauma Bhattacarya répondit: " Seul celui qui a reçu du Seigneur ne serait-ce qu'une petite fraction de miséricorde peut comprendre que Sri Chaitanya est Krishna. Nul autre ne le peut. Malgré tout son savoir, malgré tout ce qu'il peut voir et entendre, celui qui ne reçoit pas la miséricorde de Sri Chaitanya ne peut admettre qu'Il est Dieu, la Personne Suprême. "

Celui qui a reçu de Sri Krishna une grâce spéciale (krsna-sakti vina nahe tara pravartana) peut seul répandre le Mouvement de sankirtana. Sans cette miséricorde, on ne peut répandre le Saint Nom du Seigneur. Bhaktisiddhanta Sarasvati qualifie une telle personne de labdha-caitanya, c'est-à-dire qu'elle a réellement éveillé sa conscience originelle, sa conscience de Krishna. Les dévots purement conscients de Krishna exercent une influence telle qu'ils peuvent induire d'autres personnes à éveiller instantanément leur conscience de Krishna et à se vouer au service d'amour transcendantal du Seigneur. C'est ainsi que les purs dévots accroissent leur nombre au grand plaisir du Seigneur Chaitanya. Le mot sumedhasah signifie " d'une intelligence pénétrante ". L'être doté d'une vive intelligence peut inciter les gens ordinaires à aimer Chaitanya Mahaprabhu et, par Son intermédiaire, à aimer Radha-Krishna. Malgré leurs prétendus talents artistiques, les chanteurs et danseurs professionnels qui pratiquent pour l'argent, sans montrer le moindre intérêt à l'égard de Sri Chaitanya, se trouvent simplement sur un plan matériel. Sans une foi totale en Sri Chaitanya Mahaprabhu, on ne peut pas bien chanter et danser au sein du Mouvement de sankirtana. Les chants et les danses artificielles que peuvent susciter des émotions sentimentales ne sauraient aider à progresser dans la conscience de Krishna... Ce même principe peut s'appliquer aux personnes démoniaques, feraient-elles parties de la sampradaya de Sri Chaitanya Mahaprabhu. Sans être spécialement revêtu de pouvoirs par le Seigneur, on ne peut diffuser Ses gloires dans le monde entier. Même s'il se targue d'être un savant adepte du culte de Sri Chaitanya et s'efforce de prêcher les Saints Noms du Seigneur dans le monde entier, celui qui n'aura pas reçu la faveur de Chaitanya Mahaprabhu trouvera des fautes chez le pur dévot et ne sera pas en mesure de comprendre comme un prédicateur est investi de pouvoirs par le Seigneur Chaitanya. (C.C. Madhya 11.101-103)