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15.1

Lorsqu'un animal sauvage sème le trouble dans un village ou une ville quelconque, les forces de l'ordre font le nécessaire pour qu'il soit mis à mort. De même est-ce le devoir du gouvernement de mettre à mort, et sur-le-champ, tout élément nuisible à la société, —voleurs, brigands ou meurtriers ... Et le même châtiment doit frapper ceux qui s'attaquent aux animaux, car ceux-ci appartiennent également au nombre des prajās. Ce mot désigne en effet tout être, humain ou animal, qui a pris naissance au sein d'un pays. Tout être vivant jouit du droit primordial de poursuivre son existence sous la protec­tion du roi, ou du dirigeant, de l'Etat où il a vu le jour. Ainsi, les animaux de la jungle sont aussi les sujets du roi, et de ce fait ont le droit de vivre; que dire dès lors d'animaux domestiques comme la vache et le bœuf !

Tout être qui terrifie ceux qui l'entourent est certes le plus déchu d'entre les sujets d'un roi, qui doit aussitôt mettre à mort un élément aussi perturba­teur. Au même titre qu'un animal sauvage doit périr s'il sème le trouble dans un village et terrifie ses habitants, tout homme qui sans raison s'en prend à la vie des animaux, sauvages ou domestiques, ou jette la frayeur parmi eux, doit être châtié sur-le-champ. Tout être vivant, quelle que soit sa forme, est un fils du Seigneur Suprême, ainsi le veut Sa loi; et nul n'a le droit d'attenter à la vie d'un autre à moins que les lois naturelles ne l'ordonnent. Notons, à cet effet, que le tigre peut tuer un animal plus faible que lui pour assurer sa sub­sistance, mais qu'un homme ne peut faire de même. La loi de Dieu permet qu'un être vivant subsiste en se nourrissant d'une autre espèce vivante. Ainsi, les végétariens doivent également tuer pour se nourrir. Mais chacun doit se nourrir exclusivement des espèces vivantes que lui attribuent les lois divines. L'Īśopaniṣad enseigne à cet effet qu'on doit vivre selon les directives du Sei­gneur, et non de manière indépendante, selon sa fantaisie. L'homme, pour sa part, peut se nourrir de divers aliments végétaux, de fruits et céréales, ainsi que de produits laitiers; tel est l'ordre établi par Dieu, et il n'est nul besoin pour lui de se nourrir de chair animale, si ce n'est dans certains cas exceptionnels.

Les rois ou dirigeants illusionnés, même si l'on dit parfois d'eux qu'ils sont de grands philosophes et érudits, permettent le maintien d'abattoirs sous leur règne, ignorant que la torture de pauvres bêtes entraînera pour eux les conditions les plus infernales. Les chefs d'Etat doivent toujours se montrer alertes en ce qui concerne la sauvegarde des prajās, hommes ou bêtes, et s'assurer de ce qu'aucun d'eux, en aucun lieu de son royaume, n'est harcelé par quiconque. Dès qu'un être se montre violent, il doit s'emparer de lui et le mettre à mort, ainsi que l'a fait Mahārāja Parīkṣit.

L'institution d'un gouvernement populaire, ou d'un gouvernement par le peuple, ne doit pas permettre le massacre des innocentes bêtes, selon le bon vouloir de dirigeants insensés; ces représentants du peuple doivent connaître les lois divines telles que les révèlent les Ecritures. Mahārāja Parīkṣit souligne ici que selon les codes divins, un roi ou dirigeant irresponsable risque sa renommée, sa longévité et sa puissance, sans compter son élévation à un niveau d'existence supérieur et jusqu'à son salut. Mais nos insensés ne croient pas même en l'existence d'une autre vie.

Alors que nous commentons ce verset particulier, nous avons devant les yeux les dires d'un grand homme politique récemment décédé. Ces mots sont ceux de son testament, et dévoilent son piètre savoir des lois de Dieu, celles même auxquelles Mahārāja Parīkṣit fait allusion. Voici ce qu'il dit: "Je ne crois en aucun cérémonial, ni à la nécessité de s'y soumettre, ne serait-ce que dans la forme; ce ne serait là que de l'hypocrisie, ni plus ni moins qu'une ten­tative pour se tromper soi-même ou pour égarer autrui... La chose n'évoque en moi aucun sentiment religieux."

Si l'on compare cette assertion d'un grand homme politique moderne avec celle de Mahārāja Parīkṣit, on ne peut qu'en remarquer le contraste. Mahārāja Parīkṣit était aussi vertueux qu'on puisse l'être en ce qui concerne les codes scripturaires, quand notre politicien, lui, ne parle que sur la base de ses croyances et sentiments personnels. Après tout, tout homme en ce monde, si grand fût-il, demeure une âme conditionnée, pieds et poings liés par la nature matérielle; et pourtant, il en est d'assez insensés pour se croire libres d'agir selon leur caprice. La conclusion à tirer de tout ceci est que les hommes vivant sous le règne de Mahārāja Parīkṣit se trouvaient heureux, et les animaux parfaitement protégés, justement parce que la tête de l'Etat n'était pas "capricieuse", ni dotée d'un maigre savoir concernant les lois de Dieu. Les incroyants privés d'intelligence cherchent à nier l'existence du Sei­gneur et à proclamer l'Etat séculier, de façon à vivre plus "librement", au prix de leur précieuse vie humaine. La forme humaine doit tout spécialement servir à approfondir la science de Dieu, mais des êtres insensés, et plus encore dans l'âge de Kali, plutôt que de développer cette science, font toutes sortes de propagande contre la religion aussi bien que contre l'existence de Dieu, et cela, en dépit du fait qu'ils sont toujours liés par ces lois, qui prennent forme de naissance, de maladie, de vieillesse et de mort.

Srimad-Bhagavatam: 1.17.10-11

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